Aspire actualise son Atlantis dans cette seconde version en assumant pleinement ses choix de clearomiseurs réservés au subohm. Présentation et revue détaillée de ce nouveau clearo musclé.
Un atomiseur pour vapoteurs avertis
En ce mois de janvier 2015, je testais et pestais contre la vulgarisation du power vaping et du sub ohm lors de mon test de la première version de l’Atlantis mais force est de constater que cette affaire de concours de nuage le plus gros est devenue une réalité sociale. Je ne vais pas me dédire quant au fond de mes propos concernant cette pratique et son impact négatif sur l’image de la vape. Mais je continue d’affirmer que ce n’est plus de la vape pour arrêter de fumer mais plus du tunning de vape.
Si vous cherchez ainsi un clearomiseur classique pour vaper cool en lieu et place de votre cigarette, passez votre chemin. Ceci reste un atomiseur extrême pour la pratique d’une vape en sub ohm faite pour envoyer les plus gros nuages de vapeur possible, et d’ailleurs Aspire enfonce le clou en proposant une résistance en vente libre en 0.3 ohm !
Lors de mes tests précédents de l’excellent Nautilus en février 2014 et du Mini Nautilus avec ses nouvelles résistances BVC que j’ai bien aimées en particulier pour leur rendu gustatif, j’ai pu apprécier cette marque à sa juste et bonne valeur. Et même si j’avais très mal noté l’Atlantis dans sa version 1, ce n’était pas fondé sur le matériel en lui-même, mais plus dans l’appréciation et la dénonciation des risques que pouvaient induire une telle pratique, avec des mods ou batteries non appropriés à cette vape extrême, qui nécessite de grande puissance et qui provoque immanquablement une montée importante de la température de votre résistance.
Bien sûr il offrait et encore plus aujourd’hui la possibilité à tous de pouvoir faire de gros nuages et d’apprécier une vape puissante sans avoir à construire sa résistance, mais là encore je ne critique pas cette pratique, je pense simplement qu’elle ne doit pas être banalisée et proposée à tous sans aucune précaution d’emploi.
Pour la diversité mais aussi pour l’information au sens global, je me dois d’avertir le plus grand nombre, du moins tant que les pouvoirs publics n’ont pas muselé les seules sources d’informations sur la vape que « nous » représentons encore à ce jour ! Vive la vape libre, vive l’information par le consommateur pour le consommateur, vive Ma-cigarette.fr et Mort au tabac autant qu’aux c**s !
Un airflow accéléré
L’Atlantis 2 de Aspire conserve la même architecture que son prédécesseur mais l’adapte encore mieux au power vaping en accélérant son airflow.
Au premier regard, et comme toujours, on se rend vite compte qu’il s’agit bien d’un clearomiseur Aspire. La conception est identique au Nautilus à savoir un tank en pyrex qui vient se loger sur un gros joint blanc toujours efficace et une résistance énorme qui se visse, et sur la base, et dans la colonne d’air centrale. Pour encore améliorer la pratique du subohm, il se distingue du précédent Atlantis par un airflow encore plus ouvert et un drip tip qui lui aussi intègre une petite bague de réglage. Vous aurez donc 1 solution de plus pour accélérer et refroidir votre vapeur. Cet airflow ultra aérien limite à mon sens l’utilisation de cet Atlantis à l’aspiration directe ce qui reste cohérent avec la pratique du concours de nuage, sourire jaune !
Aspire a conservé le système d’adaptation du tank pyrex sur la tête. Ce dernier ne vient plus se visser dessus comme je le déplorais dans mes tests des Nautilus mais simplement se clipper jusqu’à entrer en contact avec un joint. Ce système est plus pratique, mais du coup il devient assez difficile d’enlever ce tank. Aspire n’ayant pas cru bon de remettre un tank de remplacement comme c’était le cas sans le premier, je vous conseille de le laisser là où il est.
Comme pour l’Atlantis 1, la bague du bas qui intègre tout le système d’airflow est bien fini et le mécanisme de la bague de réglage, via des crans et des trous d’aération aux diamètres différents, est simplement bien pensé car elle ne se dérègle pas à l’usage. Les trous d’aération ont d’ailleurs été élargis sur cet Atlantis 2.
Le plot de connexion est toujours indépendant du plot de la résistance laissant votre Mod ou votre batterie toujours propre, ce qui confère une plus grande longévité à vos connectiques. Et pour finir, il y a toujours des striures sur la bague du bas qui viennent faciliter la manutention.
Pour revenir sur les petits trous d’aération du drip tip, je constate effectivement une légère différence mais qui pour moi n’améliore en rien le rendu ni le volume de la vape et au contraire rend encore plus bruyant cet airflow qui l’est déjà naturellement beaucoup.
A mon sens sa seule raison d’être sera le refroidissement de la vapeur et du drip tip lui-même qui peuvent effectivement devenir franchement chaude mais comme je ne tiens pas à me faire plus de mal qu’avec le tabac, j’essaye de rester raisonnable même s’il est vrai que cet Atlantis 2 chauffe franchement beaucoup même un peu trop à mon sens pour être exempt de toute inquiétude à ce sujet.
Revue technique
Contenance légèrement augmentée mais on reste encore loin des 7 ml de Kangertech.
Lors de mon test de la version 1 je demandais à minima 5 ml pour ce genre d’ato … vous n’aurez qu’un seul petit ml de plus. Autant vous dire que cela ne change pas grand-chose. Quitte à devoir faire du vrai Subohm autant dans ce cas vous prendre un Lemo 2. Ah mais oui pardon c’est un reconstructible…humour noir, autant pour moi !
Caractéristiques :
- Contenance : 3 ml
- Diamètre : 22 mm
- Longueur : 71 mm (4 mm de plus que la v1)
- Pas de vis : 510
- Poids : 60.5 g (soit 5 g de plus que la v1)
- Drip-tip : métallique, démontable et interchangeable et bague d’air flow intégrée
- Bottom-vertical-coil : 1 résistance en bas et position verticale
- Résistances : 0.5 ohm et 0.3 ohm
- Réservoir : en verre (pyrex)
- Accessoire : néant
- Système d’arrivée d’air réglable en 3 positions (2.8mm/6*2.6mm/9*2.6mm)
- Plot de connexion à la batterie sans ressort
- Matière : inox
Un remplissage encore délicat
L’assemblage est toujours des plus simples et le remplissage est encore délicat.
L’assemblage des cinq pièces est simple et sans aucune surprise, sauf à souligner que la jonction du réservoir en verre de 3 ml et de la cloche en acier du haut peut être à la longue problématique. Même si le système a été amélioré, il faut être prudent dans la manipulation car le clip métallique est résistant.
D’autre part on retrouve la même problématique que sur le Nautilus à savoir, que parfois sans prendre garde, vous serrez trop fort la base sur le très bon joint silicone de cette dernière. Ainsi il devient parfois impossible de desserrer facilement la cloche en verre de cette base tant le joint fait étanchéité parfaite. Deux solutions : soit comme moi vous serrez très peu la base sur le joint du moins jusqu’à la première résistance rencontrée – soit vous la mettez au frigo 5 minutes permettant au joint de se contracter un peu.
Prenez garde donc à ne pas trop serrer la base, ça ne fuit pas de toute façon !
Vous pourrez remarquer que la colonne d’air centrale est solidaire de la cloche du haut et vient donc se visser sur la résistance elle-même, cette technique de montage aboutie parfois à ce que vous dévissiez aussi la résistance elle-même. Mon conseil est qu’il faut à chaque remplissage que vous resserriez bien cette résistance sur la base elle-même.
L’arrivée du liquide qui se fait par 4 gros trous au milieu de la résistance et je n’ai pas eu à déplorer de goût de brulé ou autres sensations sèches qui prouvent que ces trous d’alimentation sont largement suffisants pour approvisionner en liquide cette nouvelle et grosse résistance de 0.3 ohm. Reste à prendre garde à ne pas vaper sans liquide car au regard de la puissance nécessaire vous allez très vite brûler la bourre et à l’humidifier directement avant amorçage.
Nouvelle résistance en 0.3 ohm et fil résistif américain
La puissance nécessaire au fonctionnent idéal est de 70/80W selon Aspire. C’est donc peut dire qu’il faut franchement être équipé en mod ou autre bonne box pour encaisser sans risque une telle demande.
J’ai utilisé pour ma part ma nouvelle SX Mini M Class, et le comble c’est que la dernière box de Aspire que je vais tester prochainement n’a jamais voulu détecter la résistance en 0.3 ohm et se limite à 30 watts allez comprendre quelque chose…
En revanche mes Vapor Shark ou autres Hana Modz l’ont détecté sans souci mais manquent globalement de puissance pour 0.3 ohm. Je dois tout de même préciser pour rester sincère que cette résistance de 0.3 ohm est tout de même utilisable aux alentours de 35/40 watts et que le rendu est déjà franchement vaporeux. Et puis vous avez aussi la résistance en 0.5 ohm fournie dans le package.
Rappelons pour finir qu’il faut absolument utiliser un accu capable de supporter le sub ohm sans surchauffer voire pire. Et c’est là où mon inquiétude est la plus grande car à lire pas mal d’articles sur le sujet même les accus les plus renommés ou du moins ceux qui vantent des décharges à 30/40A serait en réalité largement en deçà … le doute en moi s’est installé.
Un coût d’usage qui peut s’avérer élever
Le coût d’usage peut vite se révéler énorme tant en prix de résistance qu’en surconsommation de liquide.
Quoi qu’il en soit, et c’est encore plus vrai pour cet Atlantis 2 et avec le bon accu, cette résistance est somme toute ultra efficace car elle remplit à merveille sa fonction de créateur de nuage, on aime ou pas mais elle marche fort il faut le reconnaitre.
Comme habituellement cette résistance nécessite un prudent amorçage pour éviter qu’elle ne crame directe, il faut impérativement l’humidifier avant usage avec quelques gouttes directement sur la mèche.
Comme je l’ai aussi pas mal décrié, le prix des résistances de cet Atlantis 2 est franchement énorme et à mettre en comparaison par exemple de l’utilisation de kanthal avec un bout de coton sur le très bon et récent Lemo 2 testé ici, qui peut lui aussi satisfaire vos envies de nuages mais aussi se prêter à une vape plus cool et moins extrême.
Pour le rendu gustatif des atomiseurs, il faut bien reconnaitre que ce n’est plus franchement leur préoccupation première et pour moi ils sont toujours assez pauvres et particulièrement déformés au sens où vous verrez que le rendu de vos liquides habituels sera bien différent.
Ceci expliquant cela, l’airflow est techniquement très bon quand on utilise l’Atlantis en Aspiration directe mais aussi très bruyant. Ce qui est normal mais qui limite aussi l’usage de cet atomiseur car vous constaterez qu’il devient vite pénible pour votre entourage, qui au-delà de devenir aveugle va aussi devenir sourd. Passé ce trait d’humour il est évident que l’usage de cet Atlantis 2 est clairement réservé au Subohm seul ou en compagnie d’autres fondus lors d’un vapéro par exemple.
Un usage limité à la technique d’inhalation directe
Cet Atlantis 2 renforce la position du premier du nom pour se faire le champion des gros nuages hors reconstructibles et bidouillages de tous poils. Certains réfractaires à toute idée de bricolage seront heureux de découvrir de nouvelles sensations et c’est louable.
Le pendant de cette générosité sera aussi de proposer aux plus grands nombres et surtout aux débutants n’y comprenant rien, un atomiseur susceptible de faire fondre leur mode meca… pour ne pas dire autre chose.
Comme je précisais en introduction et si jamais j’ai l’honneur d’être lu par des nouveaux venus dans la vape, sachez que pour apprécier au mieux cet Atlantis 2, vous devrez au préalable réinventer votre façon de vapoter. En effet pour faire de gros nuage il faut passer par une inhalation directe.
Pour ma part je ne vape plus que de cette façon. Au lieu comme avec feu votre cigarette de faire une première aspiration puis une seconde pour faire descendre le diable dans vos poumons vous devez faire entrer directement votre aspiration dans vos poumons comme si vos respiriez normalement en fait. De cette façon, vous pourrez faire passer un grand volume d’air au travers de votre résistance et par conséquent dégager le brouillard voulu.
Attention à la chaleur excessive
Pour un retour concret de mon utilisation au cours de ce test, j’ai utilisé une SX Mini M Class, la résistance de 0.3 ohm donnait un résultat optimal pour moi vers 50/55 w. Vapeur incroyable mais l’Atlantis 2 atteint très rapidement une chaleur extrême rendant presque brûlante la base. Ce qui au passage me fait dire qu’avec un matériel plus bas de gamme ça peut être folklorique.
En résumé
Points positifs :
- Power vaping assumé et renforcé / volume de vapeur énorme
- Contenance améliorée mais encore trop faible
- Résistance BVC sub-ohm très aboutie et disponible en 0.3 ohm
- Démontable et lavable
- Airflow tuning et propice aux énormes nuages de vapeur
Points négatifs :
- Vulgarisation dangereuse du power vaping
- Prix des résistances délirant
- Usage limité à sa cible
- Nécessite un mod/batterie acceptant le 0.3 ohm
- Nécessite une puissance importante de 20 à 80 watts
- Nécessite des accus procurant une grande intensité supérieure à 20/30 A
- Montage et remontage du tank trop résistif sur la partie haute
- Consommation dantesque
- Contenance trop juste
Conclusion
Note de 3/5 avec les limites d’usage. Cet Aspire Atlantis 2 modifie sans bouleverser les qualités de son prédécesseur et devient le champion des faiseurs de nuages des vapoteurs lambda qui restent allergiques aux reconstructibles. La cible et l’usage sont donc d’autant limités. Si vous voulez rigoler et vous transformer en machine à vapeur c’est pour vous, si vous voulez juste vaper comme moi pour oublier vos nombreuses années de tabac, passez votre chemin et investissez dans des atomiseurs plus intelligents ou plus hybrides !
L’Atlantis 2 en images
le tank de 5ml en option pour l’atlantis 1 est-il compatible pour l’atlantis 2 ?
Même s’il est sans doute prématuré de tirer des conclusions sur les causes de l’accident de Ligné, vos réserves et vos recommandations par rapport aux pratiques liées à ce genre de matériel étaient peut-être prémonitoires. En tous cas, indispensables.
Affaire à suivre…
merci et oui cela fait un moment que je lutte pour décrier cette dérive qui n’est liée qu’à un minorité de vapoteur….Vous pouvez allez lire mon essai de L’Atlantis premier du nom de Aspire..
Merci pour l’article, excellent comme toujours et les mises en garde de la pratique du sub ohm même si l’accident semble provenir d’un clone d’un mod méca avec un accu non protégé et non directement lié à un clé clearo sub ohm.
Personnellement j’alterne entre Nautilus et Atlantis, pas fan des gros nuages mais j’aime le côté “aérien” de l’Atlantis et je trouve qu’il ne dégrade pas les goûts au contraire… Chacun ses préférences, cela ne se discute pas…
Certes la conso de l’Atlantis est énorme, mais je constate que beaucoup de gens fabriquent de plus en plus leur liquide (autour de moi et moi même) et cela devient tellement facile avec les concentrés type Red Astair, Goose Juice, Revolute… pour un coût très faible par rapport à un liquide tout prêt…
merci à vous de me lire et je suis bien d’accord avec vous sur l’aspect aérien …une fois que l’on y a gouté difficile de revenir en arrière
bonne soirée