Accusant la vape d’avoir « anéanti les gains durement disputés » dans sa lutte contre le tabagisme, la ville de San Francisco a récemment fait part de sa volonté de la voir complètement interdite.
Interdire la cigarette électronique pour lutter contre le tabagisme
Il y a presque un an, la ville de San Francisco aux États-Unis votait l’interdiction des arômes dans les e-liquides. Elle souhaite aujourd’hui s’attaquer à la vape dans sa globalité et ainsi interdire complètement la vente des vaporisateurs personnels, y compris sur internet. Pour Dennis Herrera, procureur municipal de la cité, la vape aurait « anéanti les gains durement disputés » de la ville contre le tabagisme chez les jeunes.
Concrètement, la loi proposée par San Francisco interdirait la rentrée sur le marché de tous les produits de la vape n’ayant pas auparavant été approuvés par la FDA. Une approbation qu’à l’heure actuelle, aucun fabricant n’a obtenue ni même demandée, notamment à cause de son coût prohibitif et l’absence de certitude quant au fait que le produit sera accepté par la suite.
De plus, pour des raisons encore inexpliquées à ce jour, la FDA n’a jamais appliqué la loi dans ce domaine. En effet, même si la réglementation explique que tous les produits du tabac (catégorie à laquelle appartiennent les produits de la vape) sont censés être approuvés par la FDA avant d’être lancés sur le marché, le domaine de la vape y a toujours échappé…
Pourtant, pour Dennis Herrera, « ces produits ne devraient pas être sur nos étals tant que la FDA n’aura pas examiné la menace qu’ils représentent pour la santé publique ».
La ville ne souhaite par contre pas interdire les cigarettes de tabac.
La FDA menacée d’un nouveau procès
L’approbation de la mise sur le marché dont parle le procureur municipal est la PMTA (Premarket Tobacco Application). Mise en place à la fin de l’année 2015, elle exige que tous les produits du tabac soient contrôlés et approuvés par la FDA avant d’être lancés sur le marché. Une loi censée assurer qu’ils sont « appropriés pour la protection de la santé publique ». Son application étant cependant sans cesse retardée depuis sa mise en place, la loi ne reste que théorique encore aujourd’hui, près de 4 ans après son vote. Une lenteur qui a tendance à énerver de nombreuses personnes aux États-Unis.
Ainsi, en mars dernier, plusieurs associations de santé publique (notoirement anti-vape) attaquaient la FDA en justice afin de la sommer d’appliquer la fameuse loi. Quelques mois plus tard, la Food & Drug Administration recevait également une lettre signée de la main de 14 sénateurs qui lui demandaient la même chose.
Chicago and New York join San Francisco in urging the FDA to review the safety of e-cigarettes; legislation would bar the sale of e-cigarettes in SF until FDA acts. @BigCitiesHealth @UCSF https://t.co/mo0VcGfrex
— Tomás J. Aragón (@taragonmd) 19 mars 2019
Aujourd’hui, c’est au tour de San Francisco de s’allier avec les villes de New York et de Chicago afin d’exiger que l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments applique cette loi. Les trois villes menaçant d’attaquer à leur tour la FDA si elle ne répond pas à cette demande.
Rappelons qu’aux USA, l’accroissement de l’utilisation de la vape chez les jeunes (que cette loi est censée protéger) s’est également accompagnée d’une baisse du taux de prévalence tabagique chez ces derniers. De manière plus générale, le nombre de fumeurs aux USA n’a jamais été aussi bas qu’à l’heure actuelle, avec 14 % de fumeurs, soit le chiffre le plus faible depuis que le gouvernement fédéral a commencé à contrôler cette donnée en 1965.
Ailleurs aux USA