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Adieu Phillip

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Comment une loi américaine peut-elle susciter un élan de nostalgie de l’autre côté de l’océan ? Et si cette mélancolie se changeait en terreur ? Petite fable en mode souvenir, avec une morale sinistre sur ce que l’avenir nous réserve.

Au revoir et adieu…

Il y a quelques années, au temps où la vape en était encore à ses balbutiements, il était difficile de se procurer des liquides américains en France. C’était le temps des subterfuges pour faire livrer des colis directement de chez l’Oncle Sam, et des prières adressées aux dieux de la vape afin que la douane ne s’en mêlât pas.

Un jours où je furetai chez Gemini Vapors en quête d’un liquide fruité que j’avais bien aimé, mais dont le magasin qui me l’avait vendu n’avait eu qu’un petit stock vite épuisé, que j’étais tombé sur ce liquide bizarre : le Phillip Rocke Creme de la Creme. Un café crème à la noisette, vieilli dans un fût de brandy.

J’en pris un flacon par curiosité. Ce fut le début d’une longue histoire.

Régulièrement, j’en achetais aux USA, et parfois en Europe, lorsqu’une boutique de confiance parvenait à s’en procurer. La production était limitée, à ce moment-là, puisque Phillip Rocke était fait dans un seul tonneau de brandy. Plus tard, d’autres virent s’ajouter, permettant d’augmenter la cadence.

Le point culminant fut ce moment où la boutique dans laquelle je travaille le mit à son catalogue.

Entre-temps, bien entendu, quelques années s’étaient écoulées, et le génie européen s’était réveillé. L’Angleterre et la France se livraient une guerre acharnée pour savoir qui sortirait les meilleurs liquides, et si l’hexagone remporta cette guerre, les sujets de sa Très Gracieuse Majesté remportèrent quelques belles batailles.

Mais Phillip Rocke restait mon liquide des grandes occasions, et, généralement début juin, j’en achetais une bouteille que je nicotinais et mettais à steeper pour Noël. Comme celle qui attend dans son coffre, à côté de moi pendant que j’écris ceci.

Ce sera la dernière. Phillip Rocke ne sera plus trouvable en Europe, très prochainement, tombé sous le coup de la PMTA américaine aux côtés de 300 000 autres liquides. Tout simplement disparu, il n’y en aura jamais plus.

Peut-être que cela donnera à un fabricant qui lirait ces lignes l’envie d’à son tour créer un liquide au café crème maturé au brandy, mais ce n’est pas réellement le sujet, même si ça serait bien. Le sujet, c’est que ce qui se passe aujourd’hui aux USA est possible en Europe.

La future révision de la TPD n’envisage pas qu’une taxe, certaines voix s’élèvent pour demander l’interdiction des arômes en dehors du tabac.

Peut-être avez-vous une bouteille de votre liquide préféré à portée de main. Peut être avez-vous une histoire avec lui. Et peut-être demain n’y en aura-t-il plus.

Ce sera le thème de cette année : la révision de la TPD, ce qu’elle contiendra, ce qui sera finalement voté, et ce qui sera appliqué par le gouvernement de chaque pays, devrait être le problème essentiel de tout vapoteur. L’enjeu est, ni plus ni moins, le goût de votre liquide préféré.

Cet article d’opinion n’engage que le point de vue de son auteur et ne représente pas forcément l’avis de la rédaction.

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