Si l’accise sur la vape était votée avec les conditions définies à l’article 23, les résultats économiques seraient négatifs. Même l’état y serait considérablement de sa poche. C’est ce qui ressort d’une étude d’impact de la Fivape.
L’accise, créatrice de chômage

C’est le résultat d’une étude d’impact réalisée par la Fivape, sur différents sujets importants.
Le premier étant l’emploi. Ce ne seront pas moins de 4000 emplois qui seront immédiatement détruits, conséquence de la fin de la vente en ligne. Parmi eux, on compte 3000 emplois directs et 1000 emplois indirects, que ce soit dans la logistique, l’emballage, etc.
Mais ce seront également 21000 emplois qui seront fragilisés, voire clairement menacés à moyen terme, là encore 17000 emplois directs et 4000 indirects, dans le réseau de boutiques.
Et l’argument selon lequel ces emplois seraient transférés au réseau des buralistes ne tient pas. La menace vape réduite, voire éliminée de leur commerces, les buralistes n’auraient que très peu intérêt à embaucher pour la développer. Certes, elle rapporte un taux de marge plus important que le tabac, mais il serait déjà suffisant en pratiquant des ventes rapides, comme pour le reste de leurs produits. Le conseil client, essentiel dans le sevrage tabagique, serait directement impacté.
Destruction d’un secteur économique
Tout cela coûterait très cher : la vape est un secteur jeune et innovant de l’économie française. La perte de vitesse soudaine engendrerait une perte nette en valeur ajoutée nationale de 1,12 milliard d’euros. D’autant que la vape française est un des marchés les plus innovants et dynamiques de l’OCDE, aidé, il est vrai, par… Des taxes et régulations chez ses concurrents.
Pour une nation qui se voudrait dynamique et qui souhaiterait dynamiser son industrie, brider la vape reviendrait, pour l’image de la France, à perdre un joyau de la couronne. Une habitude, ces derniers temps…
D’autant qu’une partie des pertes pour les PME françaises, qui fabriquent une robuste partie de ce qui s’écoule sur le territoire, serait compensée par des importations de filiales de l’industrie du tabac, importations dont la valeur ajoutée est plus faible au profit d’entreprises qui font de l’optimisation fiscale dès le petit-déjeuner.
Un désastre sanitaire
Heureusement, l’argent ne fait pas tout, dans la vie, il y a la santé aussi. 840 000 fumeurs ou vapofumeurs retourneraient au tabac, selon les projections, dont 420 000 en mourraient prématurément, affirme la science depuis les années 1980 sans jamais avoir été démentie.
On pourrait faire de longs et savants calculs pour savoir si ce qu’ils rapporteraient en fumant et en économie de retraites pour voir si c’est rentable ou non, mais qui fait ce genre de considérations ?
Quatre cent vingt mille fois une personne, un individu humain, avec une histoire, une scolarisation, un métier, un entourage, des amis, des collègues, des parents, une famille, peut-être des enfants à sa charge, bref, quatre cent vingt mille fois un être humain dans sa globalité qui va mourir à cause d’une décision.
Rien à ajouter.
Une taxe sur l’argent public
Si l’accise sur la vape est votée pour rapporter de l’argent à l’État, calcule la Fivape, cela engendrera pour les finances publiques une perte sèche de 325 millions d’euros.
Pour obtenir ce chiffre, la Fivape a tenu compte des pertes de recettes fiscales existantes (TVA, Impôts sur les Sociétés, cotisations), des coûts sociaux liés au chômage et des gains attendus du report d’activité.
Clarifions bien ce point essentiel : ce chiffre de 325 millions calculés par la Fivape est la perte nette une fois les dépenses déduites des entrées d’argent. La taxe sur la vape sera donc, in fine, un nouvel impôt qui sera payé par le contribuable, même celui qui n’a jamais vapoté de sa vie.
Heureusement, il y a des gagnants
Mais tout n’est pas si sombre. Si la Fivape a calculé les coûts et désigné les perdants, par souci d’honnêteté, nous nous devons de souligner que l’opération a aussi des gagnants.
Le jackpot sera pour les buralistes. Ce sont eux qui remporteront le gros lot, avec des clients qui, pour une large part, se retourneront vers leur réseau quand leur boutique de vape aura fermé ou qu’ils n’auront plus la possibilité de se faire livrer sur internet au fin fond de la campagne.
Mais l’industrie du tabac touchera également sa part du gâteau. En se remettant à vendre des cigarettes, mais aussi en distribuant plus largement ses produits de vape chez leurs partenaires privilégiés à la carotte. Ni les cigarettes, ni les cartouches jetables, ni les liquides ne soient produits en France (nous n’avons pas pu trouver, en revanche, où ils étaient embouteillés), mais dans des pays à la bienveillance fiscale revendiquée.
Bien évidemment, si le Ministre des finances dispose de chiffres différents et souhaite répondre à cette analyse, les colonnes du Vaping Post leurs sont ouvertes.










