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Les fumeurs ne sont même plus autorisés à consommer leurs cigarettes à l’extérieur. Une mesure destinée à lutter contre la pollution de l’air.
Un problème plus géographique que tabagique
La ville de Milan va-t-elle trop loin dans sa quête de l’amélioration de la qualité de l’air ? C’est en tout cas la question que se posent certains habitants depuis qu’il est désormais interdit de fumer dans la ville, y compris à l’extérieur. Cette interdiction, qui était la dernière à mettre en place et faisait partie d’un vaste train de mesures adopté en 2021 pour améliorer la qualité de l’air respiré par les Milanais, est officiellement entrée en vigueur la semaine dernière.
Il faut dire que Milan est une ville particulièrement touchée par la pollution aérienne. Au moment d’écrire ces lignes, certaines zones de la ville italienne enregistrent encore un score de 111 d’après les capteurs d’IQAir, entreprise suisse spécialisée dans la surveillance de la qualité de l’air. À titre de comparaison, le centre-ville de Paris n’excède pas 54, quand celui de Zurich ne dépasse pas 29. Une vue plus large permet d’ailleurs rapidement de se rendre compte du problème.
Pour lutter contre ce phénomène, le conseil municipal a mis en place de nombreuses mesures. La circulation de certains véhicules est restreinte, tout comme l’utilisation de quelques modes de chauffage particulièrement polluants. Le tabagisme n’a pas été oublié puisque, dès 2021, Milan interdisait de fumer dans les parcs publics, les aires de jeux ou encore les arrêts de bus et les installations sportives.
Avec la nouvelle mesure entrée en vigueur la semaine dernière, le tabagisme est désormais interdit partout à l’extérieur, sauf dans les endroits considérés comme étant « isolés », à condition que personne d’autre ne se trouve dans un rayon de dix mètres. Le vapotage reste quant à lui autorisé.
Difficile de dire si cette nouvelle mesure, considérée par certains fumeurs comme liberticide, aura un réel impact sur la qualité de l’air de la ville. De par son positionnement géographique, Milan, située au beau milieu de la vallée industrielle du Pô, est autant victime des nombreuses usines qui l’entourent, que de son enfermement entre les Alpes et les Apennins, qui font que la vitesse du vent y est sans cesse parmi les plus faibles d’Europe.
Reste qu’en 2026, Milan accueillera les Jeux olympiques d’hiver. Un événement important qui l’oblige à faire son maximum pour se montrer la plus accueillante possible. Et tant pis si pour ça, on doit empiéter sur la liberté des fumeurs.
Chaque année, la pollution de l’air serait responsable de plus de 7 millions de décès dans le monde selon l’OMS. Soit presque autant que le tabagisme.
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Genève, Suisse
