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Victoire d’étape en jaune pour la vape ?

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Le mouvement des gilets jaunes semble ne pas céder de terrain pour ce quatrième jour. Du point de vue de la lutte contre le tabagisme et de la vape, il est particulièrement intéressant à observer, parce qu’il nous permet de tirer un enseignements, que personne, semble-t-il, n’a relevé.

A en faire une jaunisse

Loin de nous l’idée de porter quelconque jugement sur le mouvement des gilets jaunes. Parmi les lecteurs du Vaping Post, il en est qui y sont favorables, d’autres qui y sont opposés. Notre sujet n’est pas là, aussi afficherons-nous une totale neutralité. Mais, en tant que journalistes, il y a, dans ce mouvement des enseignements à tirer, indirectement, à propos du sujet qui nous intéresse.

Le premier, c’est que le paquet à dix euros semble être passé dans les esprits, et que le tabagisme est désormais presque unanimement considéré comme un fléau. Et même ce “presque” est intéressant. Le second, c’est que les commissaires européens vont probablement recevoir, d’ici peu, un coup de pression.

Il est essentiel de garder à l’esprit que cet article ne prétend pas délivrer de vérités absolues, mais proposer des pistes de réflexion.

Consensus sur la défume

Écoutons des gilets jaune. Pour ce faire, deux méthodes : discuter directement avec eux, et leurs déclarations dans les médias. Le mouvement, dans son ensemble, conteste la fiscalité et les taxes.

Une dichotomie apparaît entre le discours des gilets jaunes et sa retranscription dans la presse. En effet, le traitement médiatique souligne bien, en effet, le raz-le-bol fiscal que les manifestants expriment, en citant comme exemple le carburant, les péages, etc. et l’augmentation du prix du tabac.

Il est intéressant de constater que jamais, du moins parmi ceux que nous avons pu écouter ou avec qui nous avons pu échanger, jamais un gilet jaune ne cite l’augmentation du prix du tabac spontanément. Pèle mêle arrivent les taxes sur les carburants, les salaires, les péages, les prélèvements chez les retraités, mais la seule fois, c’était sur Cnews, ou un gilet jaune s’est plaint de l’augmentation du prix du tabac, c’est après qu’un journaliste lui ait soufflé. Le dialogue en question :

Le manifestant : « On en a marre, tout augmente, l’essence, le péage, et puis… »
Le journaliste : « et le tabac. »
Le manifestant : « oui, et le tabac. »

Pourtant, dans les articles de presse, le prix du paquet de cigarettes est quasi-systématiquement cité. Manifestement, les journalistes ont plus envie de parler de raz-le bol des gilets jaune vis à vis de l’augmentation du prix du tabac que les intéressés eux-même.

Le paquet à dix euros indiffère

Que peut-on en conclure ? Peut-être tout simplement que le paquet à dix euros est passé dans les mœurs, et que cette taxe est plus facilement acceptée qu’elle est, dans l’esprit du public, justifiée.

Or, les précédentes augmentations sont beaucoup moins passées, au niveau du paquet de cigarettes. La grogne, même si elle s’exprimait moins fortement, était, sur ce sujet précis, plus audible. Qu’est-ce qui a changé ?

Peut-être qu’un des éléments qui facilite l’acceptation de cette taxe, c’est qu’elle n’est plus perçue comme une taxe punitive “vous fumez, donc on vous prend de l’argent”, mais comme une taxe incitative, “vous fumez, mais il y a d’autres solutions, et on vous prend de l’argent pour attirer votre attention sur celles-ci”.

Sur le papier, la taxe sur l’essence qui a mis le feu aux poudres et la taxe sur le tabac partent d’une même intention : améliorer la situation collective. La taxe sur le tabac est justifiée par le fait que fumer est nocif pour la santé, et la taxation des carburants que les émissions sont nocives pour l’environnement. La différence majeure entre les deux est la présence ou non d’alternative. 

Taxe punitive et taxe incitative

Ainsi, un fumeur qui décide d’arrêter parce que le paquet de cigarette est trop cher trouve des réponses. La première, c’est la vape, bien entendu, elle existe, on se la procure facilement, et elle est efficace. Mais on peut aussi ajouter le remboursement des patchs, par exemple. Que ce soit une réponse efficace ou non, là n’est pas le débat : c’est une réponse concrète. Et il y en a d’autres. En bref, à un fumeur qui explique que le paquet de cigarettes est trop cher et qu’il n’arrive pas à arrêter, aujourd’hui, il peut légitimement lui être répondu : “il y a d’autres solutions”

Ce qui n’est pas le cas de la taxation sur les carburants. Il n’y a pas d’alternative proposée à la voiture. Les transports en commun ? Oui, si vous habitez en ville, ce qui, à ma connaissance, n’est nullement une obligation. Changer sa voiture pour un véhicule propre ? Il faut en avoir les moyens, d’une part, et d’autre part, un véhicule propre, ça n’existe pas, du moins pas encore. Le bilan carbone d’une voiture électrique est désastreux

La grogne, il faut le préciser, ne s’élève pas uniquement contre les taxes sur le carburant, mais contre toutes les taxes. Là encore, la pression fiscale peut se justifier par des résultats concrets. Qui, manifestement, aux dires des gilets jaunes, ne sont pas là, ou du moins, pas équitablement partagés. 

S’il y a bien une morale à tirer de ces échanges avec les gilets jaunes, et donc, s’il faut en croire les sondages, avec la majorité des français qui sympathise avec le mouvement, c’est que le prix du tabac n’est plus une préoccupation majeure. Il serait certainement instructif de pouvoir comparer la situation avec un monde parallèle dans lequel la vape n’existerait pas. 

Pour le reste, c’est du domaine des opinions de chacun, voilà pourquoi l’article se terminera ici. 

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