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À la rencontre de BordO2

Mis à jour le 23/10/2023 à 18h26
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Pionnier de la vape française, Olivier Médina, fondateur de BordO2 et ses fameuses “potions”, se livre au jeu de la big interview avec honnêteté et humour.

Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 35 ans, je suis chef d’entreprise bordelais, fondateur et gérant de BordO2.

Quel fumeur étiez-vous ?

À l’époque, je fumais 1 paquet par jour et bien évidemment un peu plus en soirée avec un verre de vin rouge à la main.

Quel métier exerciez-vous à cette époque ?

Je travaillais dans les médias, à la radio, pour NRJ Group et Virgin Radio. J’étais auteur humoristique et j’écrivais les vannes de certains humoristes.

Comment vous êtes-vous lancés dans l’aventure de la cigarette électronique ?

J’ai découvert la cigarette électronique en 2011 lors d’une soirée poker. Un ami vapotait pendant la partie. Au début, je n’étais pas convaincu par son matériel un peu cheap. Mais malgré tout le liquide qu’il avait sur les doigts et le goût bizarre, je me suis laissé convaincre. J’ai donc commandé moi-même mon premier kit, toujours aussi cheap, et quelques saveurs sur Internet.

Parlez-nous du BordO2 Café… Quel était le concept de départ ? Comment a-t-il évolué ?

Ayant des parents médecins et une mère aromathérapeute, j’ai voulu me lancer dans l’univers du bien-être et de la détente. J’ai donc ouvert un bar à oxygène en 2011, dans lequel j’ai commencé à vendre des cigarettes électroniques. Ensuite, ça a un peu dérapé. Vu qu’il y avait déjà le mot “bar”, je me suis demandé pourquoi ne pas vendre aussi de la bière, du vin, et du foie gras ? Le concept était sympa, mais je me suis vite rendu compte que les clients portaient plus d’intérêt aux cigarettes électroniques. J’ai donc décidé de me tourner vers ce nouveau marché et le BordO2 Café est devenu la première boutique physique de cigarette électronique d’Aquitaine. À l’époque en France, il y avait très peu de fabricants d’e-liquide, c’est pourquoi j’ai décidé de créer mes propres potions et de les vendre aussi sur le Web. Il y a eu un réel engouement de la part des Bordelais et, dès l’ouverture, il y avait la queue devant la boutique. J’ai rapidement ouvert 3 autres shops, 2 sur le bassin d’Arcachon et 1 à la périphérie de Bordeaux. Après avoir créé une gamme mono et bi-arômes en 10 ml, nous avons rapidement fait le pari de vendre des liquides aux recettes élaborées, avec des visuels décalés, dans des fioles en verre de 20 ml comme aux États-Unis. C’est comme ça qu’est née la gamme Premium. Nous l’avons présentée en mars 2014 au premier Vapexpo qui se tenait à Bordeaux. Ça a été un vrai succès et cela nous a permis de rencontrer les professionnels du marché et de nous implanter dans d’autres shops partout en France. Aujourd’hui nous avons 4 boutiques sur Bordeaux, un site Web pour les particuliers et un autre dédié aux professionnels. Nous travaillons avec plus de 800 shops dans toute l’Europe. Nous fabriquons également une gamme aux États-Unis réservée au marché américain. Et nous avons encore plein de projets en tête.

Que représente la vape pour vous ?

Ça représente un miracle pour la santé, une formidable alternative pour combattre le tabac. Comme beaucoup de vapoteurs, ça m’a aidé dans un premier temps à diminuer ma consommation de cigarettes, jusqu’à l’arrêt total du tabac aujourd’hui. C’est aussi, l’opportunité de pouvoir créer de l’emploi direct et indirect (employé de production, boîte de communication) et de développer une entreprise sur un marché en constante évolution.

Comment définiriez-vous l’identité de BordO2 ?

Nous avons un esprit start-up. Nous sommes une bande de potes jeunes et dynamiques qui ne se prennent pas la tête. On essaye d’avoir une touche décalée, c’est ce qui nous a permis de nous démarquer dès le début. Nous mettons l’accent sur la créa, le marketing et “le jus bien fait”.

Quel est le processus de lancement d’une gamme BordO2 ?

Soit on part d’une idée de visuel et on crée une saveur, soit d’une idée de goût et nous créons un visuel. Nous nous inspirons de la gastronomie, des tendances culinaires, des pâtisseries ou cocktails. Pour chaque liquide que nous créons, il faut compter entre 3 et 6 mois de recherches et d’ajustements. En ce qui concerne les visuels, nous faisons entièrement confiance à la drogue et l’alcool (rires).

Quels sont vos best-sellers ?

M. : La Baronne (un cupcake à la fraise), L’Ange Gardien (fruits rouges et citron), Voyageur (pomme, cactus, kiwi et cassis) et, dans les tabacs, nous avons Gainsbar, Chill Out et Clyde, qui vient de gagner le premier prix Classic au Vapexpo Awards. Aujourd’hui, il y a la nouvelle gamme Les Déglingos que nous venons de sortir au Vapexpo de Paris et qui seront bien évidemment tous des best-sellers (sourire).

Quelle est la part de l’export et quels sont vos plus grands marchés étrangers ?

BordO2 exporte 20 % de sa production vers les États-Unis et le Royaume-Uni en direct. Et une partie de l’Europe via nos revendeurs, des sites grossistes. Depuis plus d’un an, nous fabriquons aux États-Unis une gamme appelée Origin, dédiée au marché américain. Et depuis 6 mois, nous vendons les Origin Salt aux sels de nicotine.

Il faut une gamme dédiée aux États-Unis pour vendre là-bas ?

Nous avons essayé de vendre quelques liquides là-bas tels quels, il y a 3 ans. Mais on nous a fait des remarques sur nos visuels trop girly à leurs yeux, notamment pour La Baronne. Et nos visuels étaient aussi trop disparates, ça perdait les Américains qui pensaient que chacun de nos liquides était une marque différente. Il faut savoir qu’au niveau marketing, pour faire simple, les Américains élaborent un visuel et le déclinent en plusieurs couleurs. Au niveau aromatique, on a dû trouver une banque d’arômes américaine la plus européenne possible pour garder notre identité, tout en américanisant nos saveurs. En gros, nous sommes sur des saveurs un peu plus lourdes et sucrées, même si on n’utilise pas de sucralose. On a donc pris nos best-sellers qu’on a renommés (La Baronne est devenue Sweet Hurricane par exemple) et qu’on a réunis sur la gamme Origin, dont le graphisme est basé sur un cosmonaute puis décliné avec des visuels très proches. De toute façon, pour conquérir le marché US, il faut s’américaniser. Il y a un vrai protectionnisme de leur part. Par exemple, il est arrivé que sur un salon, des visiteurs goûtent nos liquides et les trouvent bons, là nous leur avons dit que nous étions français. Ils ont posé le setup et sont partis. C’est un marché très difficile et il faut être prêt à se prendre des claques pour le conquérir. Mais c’est un marché énorme qu’on travaille depuis bientôt 2 ans, on a de très bons contacts là-bas, on y croit très fort et nous préparons une deuxième gamme pour ce marché.

Concernant les saveurs, constatez-vous une évolution notable des goûts des vapoteurs ou sont-ils relativement constants ?

Le palais des vapoteurs est de plus en plus affûté et toujours à la recherche de nouveautés et d’associations de goûts. Le vapoteur qui a débuté avec un goût tabac ou mentholé peut aujourd’hui vaper une tarte à la fraise ou un cocktail de fruits avec la même satisfaction qu’une clope. On note tout de même un retour sur les arômes fruités simples.

Comment travaillez-vous vos produits pour qu’ils soient le plus “safe” possible ?

Tous nos arômes sont issus de banques d’arômes qui sont en adéquation avec la TPD. Nous étudions toutes les FDS (fiches de sécurité) des arômes et travaillons avec des aromaticiens. Nous faisons également des analyses sur nos créations.

Pour la production, travaillez-vous en interne ou avec un laboratoire ?

M. : La production se fait en interne depuis le premier jour. La fabrication se fait dans notre usine, équipée de machines automatisées.

Vous ne vendez des liquides aux sels de nicotine qu’aux États-Unis. Pourquoi pas en France ?

C’était un début, la gamme Origin Salt devrait arriver en France en 2019.

Et pour le CBD ?

Depuis début 2018, nous avons deux liquides Potion Magix vendus en 250 mg et 500 mg/ml de CBD : le Surprizpartix (citron bergamote) et le Fruiconfix (fruits rouges).

C’est peu par rapport à certains concurrents, vous craignez un marché de niche ?

Il y a un marché, il y a des clients, mais honnêtement je ne pense pas que ce soit à BordO2 de vendre du CBD, c’est un autre marché selon moi. Il y a une confusion sur le CBD, quelqu’un qui consomme du cannabis sera forcément déçu après avoir vapé du CBD, il n’y a pas d’effet euphorisant. On n’est plus sur de la relaxation, donc un public plutôt âgé. Ça a moins de gueule que la nicotine avec laquelle tu pourras faire arrêter un fumeur de fumer. Je trouve ça aussi très cher et le marché est saturé. Nous, nous avons suivi la vague, on a fait de très bons liquides au niveau du goût, mais de là à faire 50 saveurs non, je laisse ça à des concurrents qui le feront mieux que nous. Je pense que si c’est bien fait par un groupe, ça peut être très bien.

Quels sont vos types de distribution aujourd’hui et leurs proportions respectives ?

M. : Nous vendons 70 % de notre production en direct et 30 % via les grossistes.

Vous disposez d’un réseau de 4 boutiques sur Bordeaux et ses environs, souhaitez-vous le développer ?

M. : Oui, nous avons pour projet d’ouvrir de nouvelles boutiques sur la région bordelaise.

Vous ne craignez pas la concurrence des buralistes ?

M : Non, honnêtement non, j’ai ouvert ma première boutique il y a sept ans maintenant, j’étais tout seul, les gens rigolaient. Aujourd’hui, on est toujours là, on vend du liquide, on a une belle croissance, on marche autant en Europe qu’aux États-Unis, ça rassure les gens, tout ça. Alors, plutôt que d’aller dans un bureau de tabac, les gens viendront nous voir. Mais quoi qu’il arrive, l’ancien fumeur aura été chez un buraliste trois jours avant d’acheter son dernier paquet, il aura été chez son buraliste acheter la Blu ou autre, je pense qu’il sera déçu par son matériel et il se rendra dans une boutique spécialisée. C’est là où prétentieusement, je n’ai aucun souci avec les bureaux de tabac. Le client du bureau de tabac, dans deux mois c’est le mien.

Il y a de plus en plus de connexions entre l’univers de la vape et du tabac. Comment vous situez-vous par rapport à ça ?

M. : Il reste des millions de fumeurs en France. Il faut arriver à les faire rentrer dans une boutique spécialisée pour qu’ils reçoivent un vrai conseil et un accompagnement sur la durée. Le buraliste n’a pas le temps, ni les connaissances pour s’occuper de personnes souhaitant sortir de leur addiction à la cigarette. C’est pour cela que pour l’instant nous ne souhaitons pas associer la vape aux bureaux de tabac.

Quelle vision avez-vous du marché de l’e-liquide en France ?

Il se porte bien, marché stable, fait de primo vapoteurs et de vapoteurs expérimentés. Le marché est en constante évolution, innovant et actif, et le modèle français s’exporte bien. J’ai juste un bémol, je trouve le marché quand même un petit peu saturé par un trop grand nombre de jus. On y trouve des très bons liquides comme des liquides très mauvais.

De plus en plus de liquidiers commercialisent du matériel, des pods en général. Allez-vous suivre cette voie ?

Non, nous préférons plutôt nous concentrer sur la création de liquides.

Quels sont vos projets dans un futur proche ?

M. : Nous voulons nous renforcer sur le marché français et nous imposer au Royaume-Uni et aux États-Unis. Nous allons continuer à créer des potions pour notre plus grand plaisir et celui des vapoteurs.

La vape d’Olivier Médina

  • Vapoteur depuis : ​​2011    
  • Setup actuel : Box Asmodus Minikin V2 Kodama Edition avec l’Athena Squonk RDA de Geek Vape et l’Exceed Edge de Joyetech pour les liquides aux sels de nicotine.
  • Liquides préférés : ​Free Hug, Eye’s Cream et Best Friends (BordO2) et Space Pod’cicle (BordO2 USA) en 20 mg/ml de sels de nicotine.
  • Taux de nicotine : 3 mg/ml
  • Consommation quotidienne : 5 à 10 ml

BordO2 en chiffres

  • Année de création : ​​2011
  • Chiffre d’affaires 2017 : ​NC
  • Croissance du chiffre d’affaires en 2017 : NC
  • Nombre de salariés : ​​30
  • CDI créés en 2017 : 6
  • Nombre de points de vente en France : 500
  • Nombre de références au catalogue : 76 goûts, 1 booster de nicotine et 214 références au total.
  • Présence internationale : une quinzaine de pays

BordO2 en dates

  • 2011 : création de la société
  • 2011 : ouverture du BordO2 Café
  • Mai 2012 : lancement de BordO2.com
  • Mai 2012 : lancement des e-liquides
  • Mi-2017 : lancement des grands formats avec le pack Oh My God en 100 ml
  • Mars 2018 : lancement des concentrés
  • Octobre 2018 : lancement des Déglingos en 50 ml.

Clyde, award du meilleur classic au Vapexpo 2018

“Clyde de BordO2 !” Le 8 octobre 2018, Patrick Bédué, président de Vapexpo, décernait l’award du meilleur classic. “Ça a été une belle surprise parce que c’est un jus qui a 3 ou 4 ans. Après, on ne s’emballe pas, parce qu’il n’y avait pas tous les copains, dont Alfaliquid, Fuu ou Green Liquides. Si tout le monde avait participé, là oui, j’aurais été très très fier. Sinon je suis très fier pour le travail effectué par toute l’équipe, ça nous fait très plaisir”, confie Olivier Médina.

En 50/50, Clyde est un tabac brun corsé arrondi par des notes d’amandes grillées. Disponible en pack de 2 flacons dropper de 10 ml en 0, 3, 6 ou 11 mg/ml de nicotine.

Prix public conseillé : 5,90 €

L’actu BordO2 : Les Déglingos

L’actualité de BordO2, c’est la sortie de la gamme Les Déglingos : 12 saveurs en ZHC 50 ml, en 50/50, inspirées de l’univers déjanté des Crados, la célèbre série de cartes à collectionner qui a fait fureur à la fin des années 1980. On y trouve :

  • du gourmand avec Best Friends (financier framboise), Eye’s Cream (tarte à la fraise, chantilly), Point Break (gâteau à l’ananas), Hell’s Kitchen (confiture goyave, fruits rouges) et U.F.O (sucette cola) ;
  • du fruité avec Angry Feet (pomme rouge, poire) et Happy Feet (ananas, pêche, grenade) ;
  • des saveurs boisson avec Free Hug (infusion verveine citron) et Game Over (infusion bonbon pêche) ;
  • du mentholé avec Fishin Him (fruits rouges, maracuja légèrement mentholé).

Bordo2 en images