Le point de vue des vapoteurs varie beaucoup concernant l’industrie du tabac. Tandis que certains la maudissent purement et simplement, d’autres voient en elle un allié de poids, et notamment grâce à ses fonds pour ainsi dire illimités. Ainsi, il ne serait pas étonnant de voir la majeure partie des vapoteurs de San Francisco, opter pour la seconde solution ces jours-ci.
RJ Reynolds offre 12 millions pour sauver les e-liquides sucrés
Nous vous en parlions il y a quelques mois, les vapoteurs de San Francisco devront faire un choix le 5 juin : bannir les cigarettes mentholées et d’autres produits du tabac afin de tenter de faire reculer le tabagisme, une mesure qui signifierait également l’interdiction de la vente des e-liquides aromatisés, ou laisser les menthols, le tabac à chicha et d’autres produits du tabac sur le marché, mais ainsi préserver les e-liquides sucrés. Un dilemme pour le moins cornélien.
Afin d’aider les habitants de la cité à faire leur choix, naturellement, les partisans de l’interdiction des e-liquides sucrés, tout comme ceux qui souhaitent les préserver, font campagne afin de tenter de les convaincre de soutenir leur cause le jour venu.
Et tandis que les partisans de l’interdiction s’appuient sur près de 2.8 millions de dollars afin de réaliser une campagne efficace, le journal The Record a annoncé hier que le fabricant de tabac RJ Reynolds avait injecté pas moins de 12 millions de dollars dans la campagne des défenseurs des e-liquides.
Deux campagnes, deux idées
Cette annonce de la société RJ Reynolds fait suite à sa dernière action d’il y a quelques mois et qui avait à l’époque recueilli assez de signatures pour permettre de faire voter la mesure aux citoyens.
Tandis que les partisans de l’interdiction expliquent que cette nouvelle loi pourrait permettre à la future génération de ne pas être accro à la nicotine, les détracteurs de celle-ci expliquent quant à eux que l’âge légal minimum afin d’acheter du tabac a déjà été relevé de 18 à 21 ans et qu’une interdiction pure et simple ne ferait que provoquer la naissance d’un marché noir.
Pour Matthew Myers, membre de l’association Campaign for Tobacco-Free Kids, cette mesure “montre que l’industrie du tabac craint qu’une interdiction de la “nicotine aromatisée” à San Francisco puisse devenir une tendance nationale”.
Cette mesure, si elle passait, interdirait donc la vente d’e-liquides aromatisés sous prétexte de préserver la population de la ville des dangers du tabagisme. Une affirmation que l’on peut remettre en question au vu du fait que la vape reste toujours la méthode de sevrage tabagique préférée des américains. Rappelons également que dans la ville de San Fransisco, le cannabis ayant été légalisé récemment, s’attaquer aujourd’hui à la vape apparaît pour beaucoup comme un non-sens total.