C’est peut être l’étude que tout le monde attendait, la vapeur des cigarettes électroniques enfin blanchie de tout soupçon. Ce sont en tous cas les conclusions d’un laboratoire américain qui a évalué la toxicité précise de plusieurs produits dont l’e-cigarette (e-liquide et vapeur). Sauf que le laboratoire n’est autre que celui de Lorillard, un géant du tabac américain.
L’institution ASCH (American Council on Science and Health) relaie les informations de cette étude :
Pas d’effets toxiques notables
Un nouveau rapport [1] publié dans le International Journal of Research and Public Health s’est penché sur la vapeur des cigarettes électroniques pour relever la présence de toxines et d’agents mutagènes. Les chercheurs ont effectué divers tests bien caractéristiques, dont un pour la génotoxicité et la mutagénicité (effets adverses sur les gênes et les mutations) appelé « test d’Ames », dont l’inventeur est un de mes amis de longue date chez ACSH, le Dr. Bruce Ames.
Les auteurs de cette étude conduite par le Dr. Manoj Misra (qui a travaillé avec quatre de ses co-auteurs pour les laboratoires de recherche de Lorillard Tobacco Co. à Greensboro, NC), ont également analysé la fumée de cigarettes et le tabac sans fumée, tout comme les patchs utilisés dans les thérapies de remplacement de la nicotine (TRN) pour ces mêmes paramètres (qui incluent également la quantification de la réaction inflammatoire et la cytotoxicité [la mort cellulaire]).
Comme tout observateur objectif sur la réduction des effets nocifs pouvait s’y attendre, les résultats ont fait état de niveaux non-détectables de toxines et d’agents mutagènes etc. dans les e-cigarettes ainsi que dans les absorbants de la TRN et dans les produits de tabac sans fumée. Ces résultats ont été obtenus pour les liquides et la vapeur d’e-cigarettes avec ou sans arôme ou nicotine, et furent environ 6.000 fois moins puissants que les études effectuées sur la fumée de cigarettes combustibles.
L’avis du Dr. Gil Ross d’ACSH : « Alors que de plus en plus d’éléments scientifiques abondent sur l’absence de risque lié à la cigarette électronique et à la vapeur qui s’en émet, il sera – je l’espère – de plus en plus difficile pour ceux qui, de manière déraisonnable ou corruptive, s’opposent à cette technologie qui a le potentiel de sauver des vies, de participer à leur croisade destructive. Les études préalables conduites par le Dr. Farsalinos sur les cellules du cœur, le Dr. Goniewicz et le Dr. Burstyn sur les substances chimiques contenues dans la vapeur de cigarettes électroniques (c’est-à-dire en quantité infime) ainsi que sur l’innocuité globale de la vape, continueront de s’accumuler et feront taire, à terme, les défaitistes SI, les régulateurs et les politiciens le permettent ».
Note de la rédaction :
Le matériel utilisé pour évaluer la toxicité des e-cigarettes est de la marque Blu, dont Lorillard est le propriétaire.
Le docteur Konstantinos Farsalinos avait prévenu l’industrie de l’e-cigarette lors du premier salon Vapexpo. Les cigarettiers savent manier l’éprouvette et ont les moyens de mener à bien des études permettant de commercialiser leurs produits dans les meilleures conditions réglementaires qui soient. L’industrie de l’e-cigarette indépendante (c’est à dire non affiliée à l’industrie du tabac ou du médicament) doit à tout prix investir du temps et de l’argent dans la recherche si elle veut pouvoir survivre aux règles administratives auxquelles elle va devoir très bientôt se conformer.
[1] Comparative In Vitro Toxicity Profile of Electronic and Tobacco Cigarettes, Smokeless Tobacco and Nicotine Replacement Therapy Products: E-Liquids, Extracts and Collected Aerosols – Int. J. Environ. Res. Public Health 2014, 11(11), 11325-11347; doi:10.3390/ijerph111111325
Traduit d’après l’article original de l’American Council on Science and Health