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Un bon vendeur de vape, c’est un vendeur qui ne comprend rien

Mis à jour le 8/03/2019 à 16h59
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La vape est pour tous les fumeurs. Dans tous les milieux, chacun se l’approprie et préfère, plutôt que de s’y adapter, y adapter son style et son mode de vie. Pour le vapotage, c’est un gage d’efficacité. Pour les vendeurs en boutique, c’est l’enfer.

Parlons d’une seule voix (mais avec des mots différents)

Quand vous êtes vendeur en boutique, vous prenez rapidement la mesure du problème : le client, face à vous, qui veut arrêter de fumer grâce à la vape, il a envie de réussir. Et vous aussi, vous avez envie qu’il réussisse. Le problème, c’est qu’il croit que la vape, on appuie sur un bouton, ça marche. Et vous, vous savez que c’est un poil plus compliqué que ça.

Parce qu’entre l’e-liquide, l’entretien, le changement de résistances, le chargement, le choix du taux de nicotine, en vrac, et c’est n’est qu’un extrait, vous allez lui balancer beaucoup, beaucoup d’informations. Il ne pourra pas tout retenir, alors lui et vous allez vous consacrer à l’essentiel.

Et nommer les chose, ce n’est pas essentiel. Après tout, on s’en fiche qu’une résistance T18 s’appelle résistance T18, si le client comprend qu’il faut la changer régulièrement et surtout BIEN l’AMORCER, il peut bien appeler ça Kamoulox ou banane flambée, peu importe.

Ouais. jusqu’au jour où vous vous apercevez consterné que vous avez bien fait votre boulot et bien été à l’essentiel. Parce que votre client arrive avec un setup nickel, réglé sur son sweet spot avec une marge d’erreur seulement mesurable par un physicien quantique, si Tony Fiant est dans le coin, il pourra nous apporter un éclairage méthodologique supplémentaire.

Parenthèse : “fusillez-le pour l’exemple”

Non, je plaisante. Si Tony est dans le coin, il va m’expliquer que je me trompe, comme à chaque fois que j’essaie de faire une blague scientifique. Mais curieusement, quand je fais une vanne sur un philosophe, là, il fait moins le malin, Tony. Sauf évidemment si je faisais une blague sur Aristote, mais je suis pas fou, non plus : Aristote, c’est quand même le seul philosophe qui a réussi à aborder tous les sujets scientifiques et à se vautrer lamentablement partout. 

Oui, désolé pour Tony, mais désormais, les lecteurs qui commentent l’article du vendredi, j’en prend un au hasard et je lui met une cartouche le vendredi suivant. C’est pour fêter Noël dans un esprit nouveau, un peu comme la vape. Si vous êtes abonnés au club SM de Maîtresse Sévère, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

C’est à la demande de Ghyslain. Il m’a dit qu’il fallait que je sois plus convivial et que je fasse plaisir au lecteur. Excusez-moi, il semble que je tâtonne encore sur le concept de convivialité.

Où en étions nous ? Ah, oui, le vocabulaire

Donc, votre client revient en boutique, vous avez fait du super boulot, il a arrêté de fumer, il a retenu l’essentiel et évacué le superflu. Sauf que vous ne comprenez rien à ce qu’il vous raconte. Parce qu’il a complètement oublié comment s’appelaient les trucs. Mais si, vous savez, les machins, là, oui, c’est ça : les bidules.

C’est ça qui est chouette avec la vape : vous pouvez l’utiliser sans savoir comment s’appelle le schmilblick que vous êtes en train d’utiliser. Vous pouvez appuyer sur le switch sans savoir que ça s’appelle un switch, vous recevrez de la vapeur, sans savoir que ça s’appelle de la vapeur, produite par l’e-liquide, dont vous ignorez le nom, grâce à la résistance dont vous n’avez pas retenu le blase, alimentée par une batterie, mais je crois que vous avez saisi l’idée.

Chez certains, ça donne : 

Quand j’appuie sur le bouton, ça ne fait pas de fumée, peut-être que la cartouche est morte parce que la pile est pleine et j’ai remis du produit.Client de Vape Shop

Alors que, par exemple, si vous voulez piloter une sonde vers Mars, il vaut mieux connaître le vocabulaire adéquat. 

Bon, alors, Gégé, tu appuies sur le bouton, là quelque part, tu vérifies quand même avant, si t’as cinq minutes, qu’il y a du bidule dans le machin, sinon c’est la cata, hein. N’oublie pas, il y a un décalage, le temps que les ordres arrivent. Je crois que c’est entre six et trente minutes. Ou heures. Enfin, bref, soit précis, quoi.Robert, chef ingénieur de la NASA

Parfois, c’est amusant, le vapoteur crée son langage, bien souvent adapté de son loisir préféré, ce qui souligne, d’ailleurs, au niveau sociologique, la perception de la vape par le grand public, vécue plus comme un artefact ludique que comme une contrainte médicale. Cette phrase est destinée uniquement à prendre la tête à tous nos lecteurs dont le pseudonyme est Vapoton.

Chasse, pêche, vapotage et tradition

Mais c’est pourtant vrai. Tenez, je travaille dans un shop en Bretagne, dans un environnement semi-rural. Semi-rural, c’est une petite ville avec des champs autour, par opposition avec urbain, qui est une petite ville avec une grosse zone commerciale autour, et à rural, qui est paumé au milieu de nulle part.

Autant dire qu’entre la mer et la campagne, la pêche et la chasse comptent parmi les loisirs privilégiés du secteur. On reconnaît les chasseurs : ils entrent dans le magasin et ils demandent une cartouche, parce qu’ils ont trop tiré avec l’autre. Pas sur, avec. On leur vend donc une résistance.

On reconnaît aussi les pêcheurs : ils entrent dans le magasin et demandent une amorce parce que la leur est noyée. Et on leur vend aussi une résistance. Certains pêcheurs vont demander un jig et on leur vendra aussi une résistance, mais avec des manières, parce que ce sont des pêcheurs snobs.

Bon, il y a cette dame, aussi. La première fois que je l’ai vue, elle m’a demandé une cartouche. Je lui ai demandé pour quel modèle et elle m’a répondu “menthe glaciale”. En réalité, elle ne chasse pas, simplement, elle a pris l’habitude d’acheter son e-liquide par paquet de dix flacons et les collègues ont pris l’habitude de lui vendre directement le carton de dix dans lequel ledit liquide arrive conditionné.

Il faut être franc : si cette dame est sur la bonne voie pour être totalement libérée du tabac, il reste quelques ajustements à faire. Sémantiques, surtout.

Mais la morale est là : si, quand vos clients vous parlent, vous ne comprenez rien à ce qu’ils racontent, félicitation, c’est que vous faites bien votre boulot. Pour des raisons évidentes, cela ne s’adresse évidemment qu’aux professionnels de la vape : si vous êtes, disons, prof ou journaliste, c’est moins bien. Même si vous avez l’habitude. 

Cet article est un article à visée humoristique, c’est à dire qu’il est censé être drôle. Je le précise pour Tony Fiant et Vapoton, qui doivent moins rigoler, et Ghyslain, notre rédac’chef adoré, qui doit être en train de se demander si ce nouveau concept “on insulte nos lecteurs” est vraiment une bonne idée.