Le nouveau dripper de Golden Greek, l’Amadeus, est un cas à part. Impressionnant d’innovation, il séduira bien plus les experts amateurs d’idées nouvelles que le vapoteur à la recherche de simplicité et d’efficacité.
Imeo Thanasis, le Golden Greek, est un héros. C’est historiquement le premier modeur, il a inventé la moitié des principes utilisés dans la vape et il est doté d’un esprit à la fois supérieur et torturé, qui le conduit à concevoir des matériels souvent compliqués, toujours intéressants, parfois géniaux. Son dernier dripper, l’Amadeus est un rêve de geek, un lego d’acier, configurable de mille manières, même en RTA, moyennant l’achat d’une pièce supplémentaire : le réservoir.
Les caractéristiques essentielles de l’Amadeus RDA de Golden Greek
Type de matériel | dripper |
---|---|
Diamètre | 24 mm |
Hauteur | 37 mm |
Poids | 57 g |
Type de montage | double ou simple coil |
Drip tip | 810 |
Matériaux | acier |
La boite contient les habituels joints de rechange, deux pin 510 (un plein et un creux pour le BF), mais aussi deux barils (avec une ou deux ouvertures pour le flux d’air latéral), 4 inserts (pour les arrivées d’air par le bas), un drip top en Ultem et un drip tip en résine. Pas de doute, c’est un Golden Greek !
Un peu de vapotechnique (non, beaucoup en fait…)
Le dripper Amadeus est une machine complexe qu’il faut prendre le temps de comprendre en découvrant ses facettes une par une, pour finalement l’apprivoiser.
Extérieurement, c’est une pièce d’acier poli, décorée de gravures sobres : le logo de la marque encadré par un double motif abstrait. Les finitions sont honnêtes, le polissage est bien fait, mais on voit par endroit des traces d’usinage, dans le creux des gravures ou à l’intérieur de l’atomiseur. Plus que d’un atomiseur high end, au sens de finitions superlatives, il s’agit d’un atomiseur artisanal, (bien) fait à la main, avec quelques imperfections.
Ce motif me fait penser à certaines œuvres de Miro. D’accord, ça n’a rien à voir avec la vape, mais si vous ne connaissez pas Miro, allez voir quelques uns de ses tableaux, ils sont intéressants et propices à de belles méditations vaporeuses. Ce dripper dispose de deux flux d’air, un par le bas et un par les côtés. Ils peuvent être utilisés ensemble ou séparément.
Le top cap sert à régler l’ouverture du flux d’air par les côtés, comme sur beaucoup de drippers, mais il sert aussi de support à une grille qui limite les remontées de liquide si on vape fort.
Cette grille peut être retirée, ou nettoyée, en dévissant le support du drip tip.
Le drip tip est propriétaire, c’est un simple anneau de résine qui se fixe sur deux joints. Golden Greek fournit aussi un drip top, en Ultem, qui permet d’isoler les lèvres de l’acier : il est utile pour vaper à forte puissance, quand l’atomiseur chauffe. Malgré ce format exotique, il est possible d’utiliser des drip tips au format 510 : l’intérieur du support et l’intérieur des deux drip tips fournis sont au standard 510. Là aussi, cela peut-être utile puisque ce dripper peut fonctionner en MTL, un conduit plus fin est alors plus approprié.
Golden Greek fournit deux barils, avec une ou deux arrivées d’air latérales, pour monter l’Amadeus en simple ou en double coil. Les deux barils se clipsent dans la base avec un détrompeur, ce qui permet de ne pas avoir à se soucier du placement des arrivées d’air et de dévisser facilement le dripper, même si on l’a serré fort sur une box.
À la vue du plateau, on pense tout de suite à celui d’un atomiseur RTA, avec des arrivées de liquides par les côtés. C’est parce que ce dripper peut aussi être un RTA, il suffit pour cela d’acheter le kit idoine. Ce plateau semble normal, avec ses posts de type velocity, mais il ne l’est pas. Il faut dévisser la bague du dessous pour accéder à ses options.
Une fois cette bague dévissée, on peut retirer l’insert qui guide le flux d’air depuis le bas.
Quatre inserts sont fournis, il y a donc 5 configurations possibles du flux par le bas : ouvert à fond en simple ou double coil, serré en simple ou double coil, et fermé complètement pour ne garder que le flux par les côtés.
Puisqu’on est sous le plateau, restons-y, avec cette molette, dans laquelle est vissé le pin 510. Il peut être changé à la main pour adopter un pin plein ou BF, c’est très pratique.
Mais la molette elle-même se dévisse aussi pour libérer les deux posts et pouvoir régler leur écartement.
En effet, les deux posts peuvent être proches, pour faire des coils courts, comme des micros coils pour une vape MTL par exemple. On remarque au passage qu’il y a de quoi mettre n’importe quel fil, même très gros, et que les fils plus fins sont aussi maintenus correctement en faisant un peu attention à leur placement.
Les posts peuvent aussi être écartés pour mettre de plus gros coils ou faire des spires espacées. On resserre ensuite la molette sous le plateau pour les bloquer dans la position choisie, qui peut être intermédiaire.
Pour finir, revenons sur le plateau pour chercher les arrivées de liquide en mode bottom feeder : il y en a 4, une par mèche, sous les posts, au centre, percées dans cette pièce cylindrique.
Bref, ce dripper promet une grande polyvalence moyennant quelques manipulations qui peuvent paraître compliquées, mais qui ne le sont pas tant que ça, une fois qu’on a compris les intentions d’Imeo Thanasis. Il suffit de savoir ce que l’on veut faire et d’avoir la boite des pièces à portée de main.
Il faut bien admettre que le cerveau de cet homme a des facultés impressionnantes à modéliser des mécanismes complexes : il faut être un peu fou pour inventer ça.
Reste à savoir si ça fonctionne, maintenant.
Le montage est assez facile
Curieux de voir ce que pouvait donner cet Amadeus en MTL double coil, je l’ai d’abord monté avec un fil assez fin pour une résistance finale de 0,7 ohm. Il n’est pas très difficile de fixer les pattes, mais le bout des vis n’est pas adouci, il arrive qu’elles coupent le fil au serrage, s’il est fin. Le fait de pouvoir régler l’écartement des plots est pratique, ça permet de ne pas avoir à tordre les pattes des coils quand notre choix ne tombe pas en face des trous.
La pose du coton se fait comme sur un RTA. Il faut glisser les mèches dans leurs logements, après les avoir un peu dédoublées pour assurer une bonne capillarité.
Bref, le montage est simple et fiable, il ne pose aucun problème particulier.
Vape on !
Allez, c’est parti pour tester tous les modes de vape de l’engin : MTL ou DL, double ou simple coil, arrivées d’air par le bas ou par les côtés, ou les deux, en BF ou en dripping, c’est un rêve de geek, des semaines d’expérimentation en perspective !
La vape en BF ou en dripper
Quelque soit le mode de vape, la fonction BF marche bien : les 4 arrivées de liquide alimentent bien les mèches et les maintiennent saturées de liquides. Il faut toutefois squonker avec parcimonie quand on ouvre en grand le flux d’air par le bas, sinon le liquide dépasse et coule dans la base, c’est une question d’habitude. C’est d’ailleurs la même chose en drippant, il faut bien viser au milieu. Notons aussi que, quelle que soit la configuration du flux d’air, il reste assez silencieux, et fluide.
La vape en MTL, avec les petites entrées d’air par le bas.
En simple coil, l’inhalation indirecte est assez serrée, mais pas autant que sur les purs atomiseurs MTL, grecs notamment. En double coil, c’est même plutôt d’une inhalation directe restreinte qu’il s’agit. Le drip tip est par ailleurs beaucoup trop large pour être confortable dans ce genre de vape, il faut lui ajouter un drip tip 510 pour réduire le conduit.
On ne peut donc pas qualifier cette vape de MTL au sens strict, c’est un tirage serré, entre inhalation directe et indirecte. Le hit est bien présent, la production de vapeur est importante, et les saveurs sont honnêtes, mais loin d’être aussi intenses et précises que sur des atomiseurs spécialisés : la chambre est trop grande pour ce type de vape. Double ou simple coil ne changent d’ailleurs pas fondamentalement la donne, à part sur le volume de vapeur.
Bref, la vape est agréable, mais ce n’est pas la meilleure vape que cet atomiseur peut donner, et il y a mieux dans le genre.
La Vape en DL
En montant un ou deux coils de fils plus sérieux, on sent tout de suite que l’Amadeus est plus à l’aise. Mais là encore, il n’y a pas grande différence entre simple et double coil, puissance et volume de vapeur mis à part : comme il n’y a pas de réducteur de chambre, la vape en simple coil reste assez aérée, pas plus précise qu’en double, et moins satisfaisante en termes de densité.
En double coil, par contre, la gamme de vape est très large en fonction du fil utilisé et des ouvertures d’air choisies. On peut vaper aussi bien à 30 W avec un fil léger autour de 0,5 ohm, ou à 120 W avec de gros coils à 0,15 ohm et toutes les entrées d’air ouvertes. A ces puissances élevées, les saveurs se dégradent, c’est certain, mais la production de vapeur est dantesque, comme la consommation de liquide : il faut squonker ou dripper toutes les 2 ou 3 bouffées pour le pas risquer l’assèchement.
Entre les deux, la vape est toujours de bon niveau, elle donne de belles sensations de hit et des saveurs assez intenses et fidèles aux liquides. Le rendu varie un peu en fonction du flux d’air choisi, de manière conforme à ce qu’on sait du fonctionnement d’autres drippers. Par le bas, la vape est un peu plus intense, les saveurs plus précises, mais on ne peut pas gérer le flux : il est ouvert à fond ou pas. Par le côté, la vape est plus onctueuse, les saveurs plus liées, mais pas désagréables pour autant, et on peut régler le flux à sa guise.
Avec les deux flux ouverts à fond, la vapeur est très aérée si on ne monte pas la puissance au-dessus de 100 W : on ne parle alors plus de saveurs, même si elles restent acceptables, mais de modifier le climat de sa région.
Petites observations sur les licornes
De mon point de vue, Imeo Thanasis est tombé dans le piège de la licorne, la recherche de l’atomiseur ultime, qui saurait tout faire. Mais non, ça n’existe pas, ou pas encore. L’Amadeus est un très bon atomiseur double coil, mais, sans réducteur, la chambre est trop grande pour fonctionner en simple coil, comme pour fonctionner en vrai MTL.
Il reste un atomiseur double coil remarquablement polyvalent, puisqu’il peut donner satisfaction aussi bien avec des petits coils en fil simple à 30 W, qu’avec de gros coils à forte puissance, et son rendu des saveurs est alors à la hauteur des standards de la vape aujourd’hui, mais ce n’est pas une licorne. Il y a même un peu d’aveuglement à affirmer ainsi la possibilité de vaper aussi bien en DL qu’en MTL avec l’Amadeus : Imeo Thanasis sait bien ce que c’est qu’une vape MTL, il a produit parmi les meilleurs atomiseurs dans ce genre.
Petites observations lumineuses
Il y a tout de même de sacrées bonnes idées dans cet atomiseur, et au premier chef, le réglage de l’écartement des plots, qui facilite vraiment le montage de coils de différentes tailles. Je ne l’ai pas dit plus haut, mais les inserts de réglage de l’air flow peuvent être changés sans avoir à démonter les coils, et c’est intéressant aussi. Mais du coup, Golden Greek pourrait proposer plus d’options d’ouverture d’air, avec des perçages intermédiaires, en particulier si on désire utiliser l’Amadeus avec le tank en RTA.
Bref, c’est un atomiseur de chercheur, construit de manière artisanale, et destiné à des geek qui apprécient cette démarche, et j’ai moi même adoré jouer le jeu. Si Iméo n’existait pas, il faudrait absolument l’inventer !
En résumé
On aime
- La vape en double coil
- Le choix des flux d’air
- Le réglage d’écartement de plots
- La grande plage de puissance d’utilisation
- Le jeu d’expérimentations possibles pour les plus geek
On n’aime pas
- La vape en simple coil ou en MTL
- Les finitions un peu en-dessous des standards high end
- La nécessité de s’intéresser à la technique pour l’utiliser, ce n’est pas du tout du plug’n play !
Conclusion
L’Amadeus est un bon atomiseur double coil, bourré de bonnes idées, comme toujours avec le Golden Greek. Mais il n’est pas l’atomiseur ultime qui serait capable de vaper aussi bien à 12 qu’à 120 W, sa chambre étant trop grande pour produire une vape satisfaisante en MTL et en simple coil. C’est un atomiseur expérimental, œuvre d’un grand chercheur de la vape, qui ne pourra satisfaire que les geeks qui partagent cette passion. Pour les autres, c’est un atomiseur… aussi compliqué qu’un PC en pièces détachées à monter soi-même et dont le niveau de finition ne justifie pas le prix.
L’Amadeus RDA de Golden Greek en images
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