La France est-elle sur le point d’instaurer une taxe sur les e-liquides ? Une mesure héritée du gouvernement Bayrou, au sujet de laquelle le nouveau Premier ministre ne s’est pas encore exprimé.
Mise à jour 22/09/25 : ajout de la réaction de la FIVAPE, de l’AIDUCE, et de Fédération Addiction
Taxe sur la vape : un dossier explosif pour Sébastien Lecornu
Alors que la taxation des produits du vapotage est au cœur de nombreux débats européens, la France pourrait faire cavalière seule et ne pas attendre les ordres de Bruxelles. Selon des sources du quotidien économique, Les Échos, François Bayrou, ex-Premier ministre de l’Hexagone, aurait laissé à son successeur, Sébastien Lecornu, plusieurs mesures « prêtes à l’emploi ».
Parmi ces mesures, allant de la taxation des plus hauts revenus à la diminution des aides personnelles au logement (APL), en passant par l’instauration d’un seuil unique de franchise de TVA pour les autoentrepreneurs, se trouve un article qui concerne les vapoteurs de l’Hexagone. Une taxation des e-liquides pour cigarettes électroniques, à hauteur de trois centimes d’euros par millilitre, pour les liquides contenant moins de 15 mg/mL de nicotine, et cinq centimes au-delà.
Ce n’est pas la première fois qu’une taxation des produits du vapotage est envisagée en France. L’année dernière, le député centriste Charles de Courson proposait une taxe à hauteur de quinze centimes par millilitre sur tous les e-liquides, qu’ils soient nicotinés ou non. La mesure, qui avait été adoptée par le Parlement, était par la suite amendée, et le montant de la taxe diminuait alors à cinq centimes. Le rejet du budget tout entier par les députés mettait finalement fin à ce feuilleton, et à la potentielle taxation française des e-liquides.
Pour l’instant, Sébastien Lecornu ne s’est pas prononcé sur les mesures laissées par son prédécesseur. Son entourage indique, de son côté, qu’il ne communiquera rien « sur le fond alors que le Premier ministre n’a pas fini ses consultations. »
Il y a quelques mois, la France interdisait la vente de puffs sur son territoire, ce qui entrainait la naissance d’un marché noir florissant pour ces produits. Quelques semaines plus tard, Catherine Vautrin, ministre de la Santé, faisait part de sa volonté d’interdire les arômes dans les e-liquides, et de réduire le taux de nicotine maximal qu’ils pourraient contenir. Enfin, il y a quelques semaines, l’Hexagone indiquait également que les sachets de nicotine, et autres produits oraux contenant de la nicotine, seraient interdits en mai 2026.
Un durcissement de la politique contre les produits contenant de la nicotine, hors cigarettes de tabac, malgré la baisse permanente du nombre de fumeurs dans l’Hexagone, en partie grâce auxdits produits, et notamment, la cigarette électronique.
Les associations et la FIVAPE réagissent
Le 22 septembre, la FIVAPE a réagi au travers d’un communiqué de presse. S’inquiétant de l’urgence dans laquelle vont devoir être votés les projets de loi de finances 2026 (PLF et PLFSS), dont la date butoir est le 13 octobre, elle s’émeut de la possibilité d’une reprise de cette mesure de taxation « in extenso pour gagner du temps, nous obligeant, comme l’an dernier, à livrer bataille contre une hérésie sanitaire. »
L’AIDUCE, ainsi que Fédération Addiction, se sont également exprimées. Alors que la première indique qu’une taxe sur les produits du vapotage « est une promotion du tabagisme et rien d’autre », la seconde craint que cette mesure « décourage l’usage du vapotage, et de fait, l’arrêt du tabagisme. »
« La France est l’un des pays les plus durement touchés par le tabagisme en Europe. Elle doit se refuser à toute taxe ou entrave à l’efficacité du vapotage (arômes, nicotine), et nos représentants devraient urgemment se saisir du dossier TED à l’Europe pour défendre l’outil principal de lutte contre le tabagisme dans notre pays. », conclut la FIVAPE.
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