La cigarette électronique en Norvège
 
Comme ses voisins, peu de fumeurs
Depuis 1998, le taux de prévalence tabagique ne fait que diminuer. Les dernières données officielles remontant à l’année 2020 rapportent que le pays comptait à cette époque un taux de fumeur d’environ 9 %.
Pas de réduction du risque tabagique en Norvège
Est-ce parce que la Norvège ne compte que peu de fumeurs que son gouvernement ne souhaite pas de la cigarette électronique sur son territoire ?
Si la réponse à cette question reste compliquée, le fait que la Norvège a complètement interdit la vente de tous les produits de la vape, hormis ceux ayant été autorisés par le Directorate of Health, grâce à un processus d’application particulier.
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La Norvège : une révolution silencieuse par la réduction des risques
La Norvège représente un cas d’école fascinant dans le domaine de la lutte antitabac. Avec l’un des taux de tabagisme les plus bas du monde, ce pays scandinave a réussi un exploit remarquable : créer la première génération quasi-sans fumeurs chez les moins de 30 ans. Cette réussite spectaculaire ne repose cependant pas sur une interdiction généralisée des produits nicotiniques, mais sur une approche pragmatique de réduction des risques, largement portée par le snus, un tabac oral non combustible utilisé dans le pays depuis plus de 200 ans.
Paradoxalement, alors que la Norvège connaît ce succès historique grâce à la réduction des risques, le pays adopte une position extrêmement restrictive envers la cigarette électronique, considérée pourtant par de nombreux experts comme un autre outil de réduction des risques. Cette dichotomie soulève des questions fondamentales sur la cohérence des politiques de santé publique et l’avenir des alternatives moins nocives à la cigarette.
Un effondrement spectaculaire du tabagisme
L’histoire du tabac en Norvège remonte au 16ème siècle, mais c’est au début des années 1900 que le tabagisme de masse s’est véritablement répandu. Le taux de tabagisme quotidien a atteint son pic à 65% chez les hommes à la fin des années 1960, avant d’amorcer une longue descente qui s’est spectaculairement accélérée ces dernières décennies.
Aujourd’hui, la Norvège affiche des chiffres qui font l’envie du monde entier. Selon les données de l’OCDE pour 2021, moins de 10% des personnes âgées de 15 ans et plus fument quotidiennement, plaçant le pays parmi les nations ayant les taux de tabagisme les plus bas au monde, aux côtés de l’Islande, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, de la Suède et du Mexique. Plus impressionnant encore, seuls 1,5% des jeunes norvégiens âgés de 15 à 30 ans fument, un taux extraordinairement bas qui contraste fortement avec les moyennes européennes.
Une baisse continue et remarquable
La progression est impressionnante : entre 2011 et 2021, la Norvège a enregistré l’une des baisses les plus prononcées parmi les pays de l’OCDE, avec une réduction de plus de 8 points de pourcentage du taux de tabagisme quotidien. En 2007, la proportion de fumeurs quotidiens était encore de 22%, un chiffre qui a été divisé par deux en dix ans. Cette désaffection pour la cigarette traditionnelle s’est poursuivie de manière régulière, faisant de la Norvège un modèle en matière de lutte antitabac.
Les hommes fumaient davantage que les femmes dans tous les pays de l’OCDE, sauf un : la Norvège. Cette exception norvégienne témoigne d’une transformation sociale profonde des comportements liés au tabac, où les normes traditionnelles de genre associées au tabagisme ont été complètement bouleversées.
Le snus : l’artisan méconnu du succès norvégien
Si la Norvège a réussi cet exploit remarquable, ce n’est pas grâce à une prohibition généralisée, mais largement grâce au snus, une forme de tabac oral non combustible qui fait partie de l’histoire et de la culture norvégienne depuis plus de 200 ans. Le snus se présente sous forme de petits sachets de poudre de tabac humide que l’on place entre la gencive et la lèvre supérieure, permettant une absorption directe de la nicotine par les muqueuses buccales sans combustion.
Un basculement historique
L’année 2017 marque un tournant historique : pour la première fois, plus de Norvégiens consommaient quotidiennement du snus (12%) que des cigarettes (11%). Ce basculement illustre un phénomène de substitution massive où les fumeurs se sont tournés vers une alternative à risque réduit. Aujourd’hui, le snus représente 60% du marché des produits du tabac en Norvège, une part qui ne cesse de croître.
Les chiffres sont éloquents : en vingt ans, la consommation de tabac à fumer par habitant a été divisée par presque quatre, tandis que celle du snus a presque triplé. En 2019, la consommation totale de tabac par habitant a été divisée de moitié à 1 kg par an. Ce transfert massif des cigarettes vers le snus a permis d’éviter une grande partie de la morbi-mortalité associée au tabagisme, puisque le snus, bien que non sans risques, présente un profil de risque considérablement réduit par rapport à la cigarette fumée.
Un outil de sevrage efficace
Le snus est largement utilisé par les Norvégiens pour arrêter de fumer. Plus d’un tiers des arrêts tabagiques réussis dans le pays sont réalisés avec le snus. Cette efficacité pratique en fait l’outil de sevrage le plus populaire, devant tous les autres moyens disponibles. Parmi les consommateurs de snus de moins de 30 ans, environ 60% sont des ex-fumeurs et 40% des personnes n’ayant jamais fumé, un ratio qui témoigne d’un usage principalement orienté vers la sortie du tabagisme.
L’expérience scandinave
La Suède voisine présente des résultats similaires, avec seulement 5,6% de fumeurs adultes et les taux de cancers liés au tabagisme les plus bas de l’Union européenne – moitié moins élevés que dans le reste de l’UE. Ce phénomène, connu sous le nom d'”Expérience suédoise” ou “Expérience scandinave”, démontre le potentiel de la réduction des risques lorsqu’elle est appliquée à grande échelle. La Norvège suit maintenant cette même trajectoire avec un succès comparable.
Une étude norvégienne menée entre 2002 et 2010 auprès d’adolescents illustre cette transformation : la fréquence du tabagisme quotidien chez les 16-17 ans est passée de 23,6% en 2002 à 6,8% en 2010, tandis que l’usage du snus augmentait de 4,3% à 11,9%. Cette substitution s’est opérée naturellement, portée par les choix des consommateurs plutôt que par une politique dirigiste.
La cigarette électronique : une opportunité entravée
Face à ce succès remarquable obtenu grâce à une approche de réduction des risques avec le snus, la position de la Norvège vis-à-vis de la cigarette électronique apparaît paradoxale et excessivement restrictive. Le pays a choisi d’appliquer une réglementation parmi les plus strictes d’Europe concernant les produits de vapotage.
Une réglementation drastique
La fabrication, l’importation et la vente de cigarettes électroniques contenant de la nicotine sont interdites en Norvège. Seuls les produits ayant été spécifiquement autorisés par le Directorate of Health, à travers un processus d’application particulier et complexe, peuvent être commercialisés. Dans les faits, cette interdiction revient à bloquer presque entièrement l’accès au marché légal de la cigarette électronique.
Les autorités norvégiennes classent les produits de vapotage contenant de la nicotine en deux catégories : “médicament” ou “substitut du tabac”. Pour qu’un produit soit autorisé, il doit passer par les mêmes procédures qu’un médicament, un processus long, coûteux et inadapté à la nature de ces produits.
Des exceptions limitées pour les voyageurs
Malgré cette interdiction générale, la Norvège autorise l’importation de cigarettes électroniques contenant de la nicotine pour un usage personnel ou médical, avec des conditions strictes. Les ressortissants d’un pays de l’UE/EEE peuvent entrer dans le pays avec une quantité maximale équivalant à une année de consommation, tandis que ceux provenant de pays extérieurs à l’UE/EEE sont limités à trois mois de consommation.
Il est fortement recommandé de se munir d’une prescription ou d’un certificat médical prouvant que le produit a été acheté légalement pour un usage personnel. De plus, seuls les e-liquides au goût tabac sont autorisés, les arômes étant interdits pour éviter, selon les autorités, d’attirer les jeunes vers le vapotage.
La Direction norvégienne de la Santé avait annoncé en 2023 qu’une nouvelle réglementation autorisant les cigarettes électroniques contenant de la nicotine devrait entrer en vigueur, mais cette promesse reste pour l’instant lettre morte. Le vapotage reste interdit dans tous les lieux publics, au même titre que le tabagisme.
Un usage malgré les obstacles
Malgré cette interdiction de vente, le vapotage existe en Norvège et contribue aux efforts de sevrage tabagique. Près d’un arrêt tabagique réussi sur six est réalisé avec la cigarette électronique, malgré les obstacles réglementaires. Ce chiffre témoigne de l’efficacité du vapotage en tant qu’outil de sevrage, même dans un environnement hostile. On peut légitimement se demander quel serait l’impact du vapotage sur les taux de tabagisme norvégiens si l’accès était facilité au même niveau que le snus.
Un paradoxe de santé publique
La situation norvégienne soulève une question fondamentale : pourquoi un pays qui a réussi sa lutte antitabac grâce à la réduction des risques avec le snus adopte-t-il une position aussi restrictive envers la cigarette électronique, qui repose sur le même principe de réduction des risques ?
Deux poids, deux mesures
Le snus et la cigarette électronique partagent de nombreuses caractéristiques : tous deux sont des alternatives à risque réduit par rapport à la cigarette traditionnelle, tous deux délivrent de la nicotine sans combustion, et tous deux sont utilisés efficacement pour arrêter de fumer. Pourtant, l’un est largement disponible et culturellement accepté, tandis que l’autre est pratiquement banni.
Cette différence de traitement ne s’explique pas par des différences objectives de profil de risque. Les données scientifiques suggèrent que la cigarette électronique présente un profil de risque similaire ou potentiellement inférieur à celui du snus, avec moins de risques pour la santé buccale et cardiovasculaire. La principale différence réside dans l’ancienneté : le snus fait partie du patrimoine culturel norvégien depuis deux siècles, tandis que la cigarette électronique est une innovation récente, encore mal comprise et sujette à des préjugés.
Une génération post-tabagisme : et après ?
Le succès de la Norvège dans la création d’une première génération quasi-sans fumeurs soulève un nouveau débat : les produits nicotinés à risque réduit ont-ils encore une place dans un pays à l’ère post-tabagisme ? Certains experts, comme le Pr Karl Lund, ont développé une analyse coûts-bénéfices sophistiquée pour répondre à cette question.
Selon cette analyse, si le snus atteint 5% du risque du tabagisme (estimation conservatrice), il faudrait qu’environ vingt fois plus de personnes n’ayant jamais fumé commencent à utiliser le snus pour contre-balancer le gain de santé publique de chaque fumeur qui passe complètement au snus. Or, le ratio actuel (60% d’ex-fumeurs pour 40% de jamais-fumeurs parmi les consommateurs de snus de moins de 30 ans) reste très éloigné du seuil critique, suggérant que le bénéfice net reste largement positif.
Cette même analyse pourrait s’appliquer à la cigarette électronique, avec probablement des résultats encore plus favorables compte tenu de son profil de risque. Pourtant, ce raisonnement pragmatique ne semble pas s’appliquer au vapotage en Norvège, où la peur de créer une nouvelle addiction chez les jeunes prévaut sur la reconnaissance de son potentiel comme outil de sevrage.
L’impact sanitaire du tabagisme résiduel
Malgré des taux de tabagisme historiquement bas, le tabac continue de tuer en Norvège. Environ 6 300 personnes meurent chaque année de maladies liées au tabac dans le pays. Une étude réalisée en 2015 a révélé que le tabagisme était encore responsable de 20% de tous les décès prématurés avant l’âge de 70 ans.
Ces chiffres, bien que faibles comparés à de nombreux autres pays, rappellent que même un taux de tabagisme de 10% représente un fardeau sanitaire significatif. Chaque fumeur qui ne parvient pas à arrêter représente un risque évitable de morbidité et de mortalité. C’est précisément pour ces fumeurs résiduels, ceux pour qui les méthodes traditionnelles de sevrage et même le snus n’ont pas fonctionné, que des alternatives supplémentaires comme la cigarette électronique pourraient s’avérer cruciales.
Les leçons de l’expérience norvégienne
L’expérience norvégienne offre des enseignements précieux, tant pour ses réussites que pour ses contradictions. Le succès spectaculaire du pays dans la réduction du tabagisme démontre plusieurs principes fondamentaux.
La réduction des risques fonctionne
La Norvège prouve de manière irréfutable que l’approche de réduction des risques peut produire des résultats extraordinaires. En permettant aux fumeurs d’accéder à une alternative à risque réduit (le snus), le pays a réussi à diviser par deux son taux de tabagisme en dix ans et à créer une génération quasi-sans fumeurs. Ce succès devrait encourager d’autres pays à adopter une approche pragmatique plutôt qu’idéologique de la lutte antitabac.
Les choix des consommateurs importent
La transition massive des Norvégiens de la cigarette vers le snus n’a pas été le résultat d’une politique gouvernementale directive, mais d’un choix libre des consommateurs face à une alternative accessible et culturellement acceptée. Cette révolution menée par les consommateurs et l’innovation en matière de produits démontre que lorsqu’on offre aux fumeurs des options moins nocives, ils les choisissent naturellement.
La cohérence politique est cruciale
Le paradoxe norvégien – accepter le snus tout en rejetant la cigarette électronique – souligne l’importance de la cohérence dans les politiques de santé publique. Si le principe de réduction des risques est valable pour un produit, il devrait l’être pour d’autres produits présentant un profil de risque similaire ou inférieur. L’incohérence actuelle prive les fumeurs norvégiens d’un outil supplémentaire qui pourrait aider ceux pour qui le snus ne convient pas.
Le poids de la culture et de l’histoire
L’acceptation du snus en Norvège doit beaucoup à son ancrage culturel et historique. Le produit est utilisé depuis plus de 200 ans et fait partie de l’identité norvégienne. À l’inverse, la cigarette électronique, innovation récente sans racines historiques, fait face à une méfiance beaucoup plus grande. Cette différence rappelle que les politiques de santé publique ne se déploient pas dans un vide culturel et que l’acceptabilité sociale joue un rôle crucial dans le succès de toute stratégie de réduction des risques.
Perspectives et enjeux futurs
La Norvège se trouve à un carrefour. Avec la première génération quasi-sans fumeurs déjà adulte, le pays doit décider de l’avenir de ses politiques relatives aux produits nicotiniques. Plusieurs scénarios sont envisageables.
Vers une interdiction du snus ?
Certains plaident pour une interdiction progressive du snus, arguant que dans une société post-tabagisme, même les produits à risque réduit n’ont plus leur place. Cette position absolutiste ignore cependant les fumeurs résiduels qui continuent de mourir de maladies liées au tabac et les personnes qui ont réussi à sortir du tabagisme grâce au snus. Une interdiction risquerait de créer un marché noir et de provoquer un retour vers la cigarette chez certains ex-fumeurs.
Maintenir le statu quo
Une autre option consiste à maintenir l’accès au snus tout en gardant des restrictions sévères sur la cigarette électronique. Cette approche préserve les acquis mais limite les options disponibles pour les fumeurs et perpétue l’incohérence actuelle de la politique de santé publique.
Adopter une approche cohérente de réduction des risques
Une troisième voie, plus audacieuse, consisterait à appliquer les mêmes principes de réduction des risques à tous les produits nicotiniques alternatifs, y compris la cigarette électronique. Cette approche reconnaîtrait que différents fumeurs ont des préférences différentes et que multiplier les options à risque réduit maximise les chances que chaque fumeur trouve l’outil qui lui convient pour arrêter.
Cette stratégie pourrait permettre à la Norvège de faire encore baisser son taux de tabagisme résiduel et d’offrir des solutions aux fumeurs pour qui le snus ne convient pas (sensibilité buccale, préférence pour un geste mimant la cigarette, recherche de saveurs variées, etc.). Elle positionnerait également le pays comme un véritable leader mondial de la réduction des risques, cohérent dans ses principes et pragmatique dans ses moyens.
Conclusion : un modèle à adapter, pas à copier aveuglément
L’expérience norvégienne est riche d’enseignements pour le monde entier. Elle démontre de manière éclatante que la réduction des risques peut produire des résultats exceptionnels en matière de lutte antitabac. Le succès du snus en Norvège et en Suède a permis de créer les taux de tabagisme et de cancers liés au tabac les plus bas d’Europe.
Cependant, ce modèle ne peut être transposé tel quel dans d’autres pays. Le snus est interdit dans l’Union européenne depuis 1992 (sauf en Suède qui avait négocié une exemption lors de son adhésion), et cette interdiction ne sera vraisemblablement pas levée à court terme. Pour les pays de l’UE, la cigarette électronique représente l’alternative de réduction des risques la plus accessible et la mieux documentée scientifiquement.
Le paradoxe norvégien – succès remarquable grâce à un outil de réduction des risques (le snus) tout en rejetant un autre outil de réduction des risques (la cigarette électronique) – illustre les incohérences qui peuvent exister même dans les politiques de santé publique les plus avancées. Pour les défenseurs du vapotage comme outil de sevrage tabagique, l’expérience norvégienne offre à la fois un espoir et une frustration : l’espoir de voir que la réduction des risques fonctionne spectaculairement bien ; la frustration de constater que ce principe n’est pas appliqué de manière cohérente à tous les outils disponibles.
L’idéal serait une politique qui combine le meilleur des deux mondes : l’ouverture pragmatique de la Norvège envers le snus et l’acceptation de la cigarette électronique comme outil complémentaire de réduction des risques. Une telle approche maximiserait les options disponibles pour les fumeurs désireux d’arrêter, tout en maintenant des garde-fous appropriés pour protéger les non-fumeurs, particulièrement les jeunes. C’est cette vision équilibrée, basée sur les preuves scientifiques et le respect des choix individuels, qui permettrait d’accélérer encore davantage le déclin du tabagisme à l’échelle mondiale.
Sources
- Comment le snus remplace la cigarette en Norvège : une révolution menée par les consommateurs – Global State of Tobacco Harm Reduction 2024
- Classement des États d’Europe par taux de tabagisme – Atlasocio
- Le tabagisme chez les jeunes Européens – Statista
- Le tabagisme dans le monde en 5 graphiques – Banque mondiale
- Tabagisme | Panorama de la santé 2023 : Les indicateurs de l’OCDE
- Pourquoi le taux de prévalence tabagique est-il élevé en France ? – VDLV
- L’actualité de la cigarette électronique en Norvège – Vaping Post
- Bon à savoir pour votre voyage en Norvège – Visit Norway
- Sucer du tabac pour arrêter de fumer ? – Maad Digital
- Le snus – Ma vie sans tabac
- En Norvège, le snus remplace la cigarette – ConsoGlobe
- En Norvège, le snus a engendré la première génération sans fumée – Vapolitique
 
                                 
                                 
			                     
			                     
			                     
			                     
			                     
			                     
			                     
			                    






 Genève, Suisse
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