Dérapage ou vrai fond de sa pensée ? Toujours est-il que Mitch Zeller, directeur du Center for Tobacco Products (CTP) de la FDA, estime que la cigarette électronique n’a pas ou peu d’influence dans l’arrêt du tabac. Sa déclaration, datée du 5 mai 2016 et révélée il y a quelques jours dans un article du site Journalnow.com, a choqué des milliers d’ex-fumeurs qui ont stoppé le cigarette grâce à la vape.
« Il n’y a aucune preuve permettant d’affirmer que l’e-cigarette contribue à l’arrêt du tabac » M. Zeller.
Apparemment, le rôle de la cigarette électronique dans l’arrêt du tabagisme est négligeable pour l’administration américaine. Un avis difficilement tenable face à la réalité des chiffres. Puisque selon les études américaines, 9 millions d’adultes américains utilisent régulièrement la cigarette électronique. Parmi eux, 2 millions sont aujourd’hui d’anciens fumeurs. En Europe, les chiffres sont encore plus éloquents. L’Eurobaromètre publié par la Commission européenne en décembre 2015 avançait le nombre de 6 millions d’anciens fumeurs qui se sont aidés de la cigarette électronique.
« Quelle insulte ! C’est comme gifler tous ces ex-fumeurs en leur disant qu’ils ne comptent pas », s’est emporté Michael Siegel sur son blog. Cet éminent médecin de Boston, qui défend la réduction des risques, rappelle que, selon les enquêtes américaines, il y aurait plus d’un millions d’ex-fumeurs aux États-Unis, qui ont arrêté de fumer en s’aidant d’un vaporisateur personnel.
Une déclaration qui éclaire la nouvelle réglementation de la FDA
En tous cas, cette déclaration met en lumière la nouvelle réglementation de la FDA, très sévère avec les produits de la vape, qui entre en application le 8 août 2016. Certains comme Mitch Zeller semble s’inscrire dans une position morale plutôt que pragmatique et préfère interdire et diaboliser plutôt que réduire les risques et améliorer la santé publique.
« La désinformation est actuellement pire que la désinformation de l’industrie du tabac ne l’a jamais été. » Clive Bates
Clive Bates, consultant sur les questions de santé publiques et acteur incontournable de la cigarette électronique, est très critique face à ces organismes de santé. « Ils ont bien plus de respectabilité et de poids que l’industrie du tabac ou de la pharmacie, mais ils ne connaissent pas grand-chose au business, aux marchés et à l’innovation, déclare-t-il dans le numéro de juillet de PGVG magazine. Je leur reproche leur arrogance et leur ignorance, et je pense que leur désinformation est actuellement pire que la désinformation de l’industrie du tabac ne l’a jamais été. »