Le magazine Sciences & Vie propose dans son édition de novembre quatre pages sur la cigarette électronique. Intitulé “Projet d’encadrer l’usage de l’e-cigarette. Entre vapoter et fumer, que dit la science ?” l’article fait le tour de la question sous un angle neutre et synthétique.
Les réponses apportées par la journaliste en charge du dossier, Marielle Mayo, semblent bien pondérées. “Globalement les experts s’accordent à dire que les risques pour la santé sont sans commune mesure avec ceux du tabac” explique-t-elle en introduction. Pour aborder en détail la question de la nicotine le magazine a fait appel aux lumières de Jacques Le Houezec qui une fois de plus rappelle que cette substance n’est pas à diaboliser dans l’usage de l’e-cigarette. Pour ce pharmacologue c’est plutôt la présence éventuelles de toxines comme le formaldéhyde ou l’acroléine qui demanderaient de continuer les études afin de mieux comprendre le profil toxicologique du produit.
Les effets du vapotage à court terme qui sont ensuite présentés par Sciences & Vie rassurera le lecteur fumeur qui pourrait s’intéresser à cette méthode de réduction des risques. En revanche Le Houezec n’hésite pas à citer les dernières données scientifiques, notamment celles concernant le diacetyl (Farsalinos) ou les risques éventuels d’asthme tout en rappelant que la science reste encore très jeune et maladroite dans ce domaine et qu’elle contient encore beaucoup d’incertitudes.
Les chiffres de l’association ASH au Royaume-Uni ou ceux de Paris sans tabac sont ensuite utilisés par Sciences et vie pour entériner une bonne fois pour toutes la crainte de passerelle vers le tabagisme chez les jeunes.
Dans un autre registre les vapoteurs qui suivraient de près les prises de position du professeur Bertrand Dautzenberg (lire le communiqué de l’ENSP) pourront peut être trouver dans ces pages un certain intérêt en apprenant qu’il souligne ici l’importance des arômes dans les e-liquides. Il explique en effet que “les arômes sont essentiels à l’efficacité de l’e-cigarette parce qu’ils la rendent attirante“.
Alors que la question du sevrage reste toujours en suspens selon le journal scientifique, les chiffres de l’OFDT sur le recul des ventes de tabac permettent d’illustrer une réalité que beaucoup d’experts interprètent comme le résultat de la popularisation de l’e-cigarette auprès des fumeurs français.
Effets à long terme ou à court terme, nicotine, toxines éventuelles, sevrage, prévalence tabagique, passerelle chez les jeunes, normalisation, marketing, tous les grands sujets de l’e-cigarette sont abordés dans cette édition de Sciences et Vie. A lire sans plus attendre.