Pour l’association de défense de la vape, cette scission est nécessaire pour mieux défendre les intérêts de l’industrie de la vape.
Une présence mal perçue par le gouvernement
Il y a quelques jours, l’UK Vaping Association (UKVIA) a publié un communiqué sur son site officiel, informant que l’adhésion de British American Tobacco, Imperial Brands, Japan Tobacco International et Philip Morris International a pris fin. Elle indique qu’à l’avenir, plus aucune entreprise de tabac ni marque de vapotage détenue partiellement ou en totalité par Big Tobacco ne sera acceptée parmi ses membres.
Cette décision fait suite à une consultation lancée auprès de ses membres et une réflexion parmi ses dirigeants dont la conclusion a été que « les intérêts de l’industrie [du vaping] seraient mieux servis si l’association était indépendante de toute participation ou financement des marques de vapotage appartenant au tabac ». L’UKVIA explique qu’il existe deux raisons principales à ce constat.
? The UKVIA has today announced that the membership of British American Tobacco, Imperial Brands, Japan Tobacco International and Philip Morris International has come to an end.
Following a member-wide consultation, it will no longer accept new membership applications from… pic.twitter.com/g0ZTCzYOCO
— UKVIA (@Vaping_Industry) September 1, 2023
D’abord, la participation de certains cigarettiers au sein de l’association a créé, auprès du grand public et de nombreux acteurs du secteur de la vape, une croyance selon laquelle la majeure partie de ses financements proviendrait du tabac. Bien que l’association note que « cela ne puisse pas être plus éloigné de la vérité », arguant que les financements des cigarettiers représentaient moins de 4 % du total de ses revenus, elle indique que cette participation, aussi faible soit-elle, a donné dans certains milieux, « l’impression que l’association était synonyme de tabac combustible, le marché même qu’elle tente d’éliminer pour créer un avenir sans fumée ».
Ensuite, l’UKVIA indique avoir sous-estimé l’impact des restrictions qui touchent les compagnies de tabac pour qu’elle puisse s’engager auprès de certaines parties prenantes clés, en particulier celles de santé publique. Autrement dit, le gouvernement britannique voyait d’un mauvais œil la présence de l’industrie du tabac au sein d’une association qui se présentait comme désireuse de la combattre.
Une collaboration qui dérange
Aujourd’hui, de nombreuses associations de défense de la cigarette électronique comptent, parmi leurs membres, des entreprises du tabac. Parmi elles, nous pouvons par exemple citer Vape Business Ireland (Irlande), France Vapotage (France), la German Association of the Tobacco Industry and New Products (Allemagne), Vita of Canada (Canada), ou encore la Vapour Products Association of South Africa (Afrique du Sud). Infiltrer ces milieux offre à Big Tobacco de nombreux avantages, dont celui d’obtenir une tribune pour pouvoir exprimer ses idées, mais surtout pouvoir faire la promotion de ses nouveaux produits à « nocivité réduite », comme le tabac chauffé IQOS ou les e-cigarettes Vuse, Blu, Logic, Veeba, ou encore VEEV. Une promotion indispensable à ses finances puisque les ventes de tabac dans le monde ne cessent de diminuer tandis que le marché du vapotage ne cesse de grandir.
À en croire les chiffres d’Euromonitor, auxquels a eu accès Tobacco Tactics, les parts de marché de Big Tobacco dans le secteur de la vape n’ont cessé de grandir depuis 2014. À cette époque, alors que 82 % du marché étaient occupés par des entreprises indépendantes, ce chiffre tombait à seulement 63,8 % en 2021. Autrement dit, près de la moitié du secteur de la cigarette électronique appartenait déjà à des cigarettiers il y a deux ans.
Les investissements de Big Tobacco dans le secteur du vapotage depuis 2012
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