Fondée en septembre 2016, l’association UKVIA (UK Vaping Industry Association) qui compte dans ses membres quatre géants du tabac, ambitionne de devenir le chef de file de l’industrie de la vape au Royaume-Uni.
“Faire comprendre aux décideurs le secteur de la vape”
Fondée au mois de septembre de cette année et annoncée en en novembre, l’association UKVIA ambitionne de devenir la première organisation de défense des intérêts de l’industrie de la vape outre-Manche.
Au nombre de treize, ses membres comptent quatre poids lourds de l’industrie du tabac avec Japan Tobacco International, British American Tobacco, Philip Morris International et Fontem Venture, filiale de Imperial Brands (anciennement Imperial Tobacco) mais aussi Nicopure, fabricant des liquides Halo, Nerudia, multiCIG, Gamucci, Vapouriz, eCigwizard, Vape Club, et Vaporized.
Parmi ces dernières entreprises plusieurs ont des liens avec les quatre géants du tabac, à travers leurs ressources humaines (Nicopure annonçait au mois d’octobre le recrutement d’un ancien de PMI à un poste de responsabilité), la cession d’activités (les fondateurs de Nerudia avaient revendu leur précédente société, CN Creative, à BAT), ou par la nature des produits commercialisés comme Gamucci ou multiCIG par exemple positionnés sur le marché de la cigalike.
Une stratégie de confusion ?
La création de UKVIA intervient quelques mois après la fondation de IBVTA (Independent British Vape Trade Association) par cinq professionnels de la vape indépendante – de Big Tobacco – au Royaume-Uni “inspirée par le modèle de la Fivape“.
Entretien avec deux fondateurs de l’ECIV, la Coalition européenne pour la vape indépendante
L’IBVTA déclare sur son site internet avoir été créée “pour soutenir l’industrie de la vape indépendante sur le long terme” et pour représenter les entreprises britanniques “indépendantes responsables et éthiques“, quelles que soient leur taille leur activité”.
Sur le site de UKVIA, on peut lire qu’elle a été créée “pour soutenir toutes les composantes de l’industrie de la vape“, et pour représenter les entreprises britanniques “responsables et éthiques, quelles que soient leur taille leur activité.”
IBVTA est un organisme collaboratif et n’est pas la propriété d’une entreprise ou d’un groupement de sociétés, elle est détenue collectivement par tous ses membres. Basée au cœur de Westminster, l’IBVTA est soutenu par un secrétariat dédié et un comité scientifique et réglementaire(…).
Du coté de UKVIA, l’association est présentée comme un organisme collaboratif qui n’est pas la propriété d’une personne, d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises. L’Association est composée de 13 membres fondateurs, représentant une part significative du marché de la vape en termes de production et de vente. Tous les membres ont des droits de vote égaux dans l’avenir de l’Association.
Basée au cœur de Westminster, l’UKVIA défendra une réglementation saine, fondée sur des données probantes sur les produits, pour que la vape soit comprise par les décideurs.
La similarité des discours n’est pas s’en rappeler la stratégie de confusion entre vape et tabac chauffé relayée depuis quelques semaines dans des articles ou des tribunes sur le web. Un mélange des genres jusque dans une consultation de la commission européenne sur la taxation des produits de la vape, elle a en effet rangé ses questions sur le tabac chauffé dans le chapitre “ecig”.
UKVIA, “défenseur passionné de la qualité et des normes”
En tant qu’association de professionnels de la vape, son objectif est sans surprise la poursuite de la croissance et de l’expansion des produits. “Défenseur passionné de la qualité et des normes” elle préconise de resserrer les normes de fabrication et de production.
Une stratégie payante aux États-Unis où la réglementation draconienne devrait permettre à l’industrie du tabac de s’emparer du marché de la vape.
Les consommateurs s’inquiètent d’une normalisation défendue par l’industrie du tabac, synonyme en Europe de limitation de la contenance des fioles de liquides nicotinés à 10ml, de celle des réservoirs à 2 ml, des taux de nicotine à 20 mg/ml, d’un délai obligatoire de notification de six mois avant la mise sur le marché des produits. Des mesures qui ne satisfont pas non plus nombre de professionnels indépendants, mais qui conviennent à ces acteurs comme en témoigne Rebecca Taylor, eurodéputée, dans le documentaire Beyond the cloud.
L’association UKVIA a pris des positions sur la publicité, dont elle estime qu’elle devrait être autorisée, viser les fumeurs adultes et adopter des codes empêchant de cibler jeunes et non-fumeurs. Elle se range à l’interdiction légale de la vente de cigarettes électroniques aux moins de 18 ans et argumente sous l’angle de la santé publique, les fumeurs doivent “pouvoir recevoir des informations sur les solutions de rechange dont ils disposent“.
ça pue le tabac cette histoire
Fortement…