La nouvelle législation de la province du Québec est l’une des plus restrictives sur les produits de la vape au Canada. RegulatorWatch.com revient sur la mise en oeuvre de la loi 44 en faisant témoigner des revendeurs de cigarettes électroniques également membres d’une association de professionnels de la vape.
“Une attaque gouvernementale de la liberté d’expression et d’information”
Dans l’émission de Regulatorwatch.com consacrée à la loi “44” québécoise, Brent Stafford s’insurge contre “une attaque gouvernementale sur la liberté d’expression et le partage d’information” à laquelle les revendeurs de cigarettes électroniques, leurs employés et même certains de leurs clients doivent faire face.
Le 26 novembre dernier, les parlementaires québécois adoptaient à l’unanimité la loi “44” contre le tabagisme qui soumettait la cigarette électronique aux contraintes sévères des produits du tabac. En dépit d’appels de professionnels de santé, et de la grogne des professionnels du secteur le gouvernement reste ancré sur sa ligne dure.
Parler de la vape sous un angle positif est devenu illégal
Stephanie Ghio, porte-parole de la Canadian Vaping Association (CVA) et employée dans un magasin de vaporisateur au Québec explique que la prohibition de communication positive sur la cigarette électronique va jusqu’à interdire aux vendeurs des boutiques spécialisées de parler des études scientifiques favorables au vaporisateur.
Sans promotion et sans information, s’inquiète la québécoise, des fumeurs vont passer à coté de ce produit de réduction des risques, que certains fumeurs vont considérer à tort comme plus dangereux que le tabac
Interrogé à son tour par Brent Stafford, Alan Browne, co-propriétaire d’un magasin de vaporisateur à Montréal et membre de la CVA complète le tableau presque surréaliste.
Les détaillants ne sont pas autorisés à mettre des étiquettes de prix sur leurs produits explique-t-il, les réponses aux questions des clients doivent être exclusivement verbales. Aucune description écrite n’est autorisée à l’intérieur du magasin, à l’exception d’une unique affiche de soixante centimètres par soixante pour tous les détails sur tous les produits.
“Nous sommes en colère, nous sommes organisés et nous allons de l’avant”
Alan Browne explique que des inspecteurs se sont déplacés dans son commerce pour lui intimer de retirer les documents sur la vape disponibles pour les clients et d’effacer certaines informations de son site web et ses pages facebook.
Comme Stéphanie Ghio, le vendeur de Montréal n’a pas le droit de donner des informations positives sur le vapotage, même s’il s’agit d’un article d’une revue médicale ou scientifique. Attention aux clients satisfaits qui pourraient faire son éloge sur internet, le gouvernement pourrait se retourner contre lui et l’accuser d’utiliser cette personne pour contourner les lois contre la publicité.
La CVA est en train d’étudier des scénarios de recours judiciaire ajoute Alan Browne avant de conclure : “nous sommes en colère, nous sommes organisés et nous allons de l’avant”.