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À la rencontre de Philippe Knausz, gérant de shop atypique

Mis à jour le 20/11/2023 à 22h36
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Philippe Knausz, gérant de la boutique MK Beyond The Fog à Royan, a un parcours atypique. Vapofumeur durant 3 ans, il a écrasé sa dernière cigarette il y a un an et demi. Depuis, il possède sa boutique, est fan de matériel high end et fait des lives sur Facebook. Rencontre sans langue de bois.

Philippe Knausz a commencé à fumer très tôt, dès l’âge de 11 ans. Dans une autre vie (de 2007 à 2017), Philippe Knausz a été professeur de golf, un univers où malgré les apparences, le tabac est très présent. Pendant 3 ans, il a fumé un paquet de cigarettes tout en vapotant 10 ml d’e-liquide par jour. En février 2017, il décide d’arrêter le tabac lorsqu’il décide d’ouvrir sa boutique, ce qui s’est réalisé en juin 2017

Son parcours dans la vape est fulgurant, mais tout s’est passé naturellement. Il y a 4 ans, un ami lui a fait découvrir la cigarette électronique. Il a trouvé ça joli, il a essayé et s’en est procuré une dans la foulée. Mais, sur du matériel débutant, la vape le faisait énormément tousser. Il regrette d’avoir été mal conseillé. Aujourd’hui, lui, saurait comment aiguiller ses clients pour éviter ce type de désagrément. Ces quintes de toux ne l’ont pas découragé, au contraire : une semaine plus tard il achetait un TFV8, et un mois après il construisait ses premiers coils. Aujourd’hui, il possède sa boutique et s’implique dans la communauté via des lives sur Facebook.

Comment est-il passé du golf à la vape ? Le golf était sa passion jusqu’à ce qu’il devienne professionnel, mais son style vestimentaire et son style de vie ne collaient pas au golf . Bref, il ne s’y sentait pas bien. Aujourd’hui, il est pour la première fois chef d’entreprise, “et ça change tout”.

Plus “matériel” que “politique” ou “économie”

Avant d’ouvrir son shop, Phil Knausz a été beaucoup aidé par Jacques Le Houezec, d’abord en suivant sa formation puis lors d’échanges téléphoniques. Comme dans le golf, dans la vape, c’est le matériel qui l’intéresse principalement. “Pour être honnête, je m’intéresse moins aux aspects politiques ou économiques de la vape, je sais vaguement ce qu’il s’y passe, par contre, je suis à fond l’actualité du matériel, du high end au matériel débutant”, avoue-t-il.

Il ne jure que par les USA

Son parcours dans la vape détonne, tout comme son itinéraire de vie. Né à Tahiti, il explique avoir un lien très fort avec les États-Unis, où il a suivi sa scolarité dès l’âge de sept ans, à New York, et où son père a habité. D’ailleurs, il se sent plus américain que français dans sa façon de vivre et “ne jure que par les États-Unis”. Il a également vécu au Maroc lorsqu’il était prof de golf. Depuis, il est revenu vivre en France, mais seulement parce que son enfant y vit avec sa mère, sinon il serait déjà reparti aux États-Unis pour y ouvrir son shop, quelle que soit la tournure des événements pour la vape.

En tant que gérant de boutique, il s’est rendu aux 3 derniers Vapexpo, mais seulement pour faire plaisir à sa compagne. “Je ne pars pas au Vapexpo pour découvrir les liquides puisque grâce à mes fournisseurs je sais exactement ce qui marche et ce qui ne marche pas. Sur celui de Lille, il n’y avait pas beaucoup de matériel, d’autant que le matériel primo je l’ai, et le matériel high end je l’ai aussi. J’y vais surtout pour voir mes copains et discuter avec tout le monde”, explique-t-il sans langue de bois. Néanmoins, il se sent tout de même militant, même s’il n’a pas pu participer à la manifestation du samedi matin puisque sa boutique était ouverte.

La concurrence des buralistes ne lui fait pas peur

Concernant les buralistes, Philippe Knausz ne craint pas leur concurrence. À son avis, ils peuvent vendre des articles de vape mais ils ne remplaceront pas les magasins spécialisés “au sens où on ne peut pas goûter les liquides chez eux et qu’ils manquent de connaissances sur le sujet”. Lorsqu’il a ouvert sa boutique, les buralistes aux alentours ne l’ont pas vu d’un bon œil, au même titre que les autres boutiques spécialisées d’ailleurs. L’ouverture de sa boutique a fait évoluer l’offre commerciale de ses concurrents. “Ils ne faisaient tous que du matériel primo, aujourd’hui ils se sont tous mis au matériel high end”. Il note aussi que les buralistes proposent beaucoup plus de cigarettes électroniques depuis son arrivée. C’est d’ailleurs pour cela qu’il propose du matériel haut de gamme et qu’il entend en renforcer l’offre afin de marquer sa spécificité.

Il réfléchit à vendre la Blu

Philippe Knausz a testé tous les produits de vapotage des cigarettiers. Il ne croit qu’à la Blu de Fontem Ventures (Imperial Brands) et réfléchit à la vendre dans sa boutique. Il est fier d’affirmer que la plupart des gens qui sont venus chez lui ne fument plus, grâce à un accompagnement régulier. Son objectif est de les faire passer au reconstructible : “c’est lorsqu’on passe au reconstructible, quand on devient vraiment passionné, que le sevrage tabagique terminé”.

Le retour du MTL ? Un phénomène surestimé

Phil Knausz estime qu’il n’y a eu aucune avancée récente concernant la technologie, à l’exception des sels de nicotine, qu’il juge extraordinaires pour radicaliser l’arrêt du tabac. Il déplore que les nouveautés concernent la plupart du temps du matériel destiné à la vape aérienne plutôt qu’au MTL. Comme beaucoup, après avoir aimé la vape très aérienne, il a réduit son flux d’air. Par contre, Philippe Knausz estime qu’on en fait trop sur le retour du MTL ; à titre personnel, dans sa boutique ce n’est pas un raz-de-marée. “Il y a trois atos qui sont sortis en un an et sur ces trois, il y en a peut-être un de bon”.

“Les e-liquides français sont meilleurs que les américains”

Alors qu’il ne proposait que des liquides américains, il a été tellement déçu par les nouveautés US, qu’il ne propose pratiquement plus que des nouveautés françaises. “Pour moi, les Français sont largement devant les Américains aujourd’hui”, estime-t-il. Même s’il avoue que la dimension sanitaire ne rentre pas vraiment dans ses critères, il ne vend plus qu’une référence malaisienne. “Je ne vends plus que des liquides américains dont je suis à peu près sûr que le cahier des charges est rempli et des liquides français sur lesquels je n’ai aucun doute.” Au niveau des saveurs, il ne voit pas vraiment d’évolution et sa clientèle est surtout axée sur les liquides fruités.

Expert du coil

C’est une des spécificités de sa boutique, Philippe Knausz passe beaucoup de temps à construire des résistances pour ses clients. Il utilise principalement du SS316 ou du nichrome pour leur réactivité. Pour les coils avancés, il travaille essentiellement avec la marque française MPC – des résistances tout en nichrome –, en qui il a entièrement confiance.

Il faut y croire pour ouvrir une boutique de vape

Son conseil pour ouvrir sa boutique ? Avant tout : croire au projet. Plusieurs personnes sont venues le voir afin de lui demander des conseils sur des ouvertures de bar à vape, mais il est réservé sur ce type de projet. À son avis, d’ici deux ans il sera totalement interdit de vaper dans les lieux publics, ce qui signifie la mort de ce type de commerce. “Depuis que je travaille dans la vape, c’est la première fois que je suis heureux dans ma vie, grâce aux rencontres avec les gens et puis, on est uni pour la même cause, une cause positive. Je n’aimais pas l’ambiance coincée qu’il y a dans le golf, je ne faisais que donner 2-3 conseils aux pratiquants. Alors que dans la vape, quand j’ai des gens qui me disent : ‘merci, c’est grâce à vous que j’ai arrêté de fumer’, là, il y a quelque chose de fort”.

Son message aux confrères

S’il pouvait s’adresser à ses confrères gérants de boutiques, il leur passerait un message de remerciements car c’est grâce à eux qu’il a eu envie d’ouvrir sa boutique. “Je leur dirais aussi de continuer à croire et aussi d’arrêter de se tirer dans les pattes, afin de s’unir contre les buralistes et le gouvernement pour conserver la vape libre”.


MK Beyond The Fog
5, place Charles-de-Gaulle à Royan
www.facebook.com/mkbeyondthefog/