Cette première enquête révèle que « la plupart des consommateurs qui ont arrêté de vapoter en raison de l’interdiction n’ont pas cherché d’alternative ».
Beaucoup ont aussi réduit leur consommation
Depuis le 1er octobre 2023, tous les e-liquides offrant une saveur différente de celle du tabac ont été interdits. En plus de cette restriction, seuls 16 ingrédients ont été autorisés pour la fabrication de la seule saveur désormais autorisée. Des mesures que le gouvernement avait justifiées par sa volonté de faire des Pays-Bas, un pays qui compterait moins de 5 % de fumeurs en 2040.
Aujourd’hui, un peu plus d’un an après l’entrée en vigueur de ces mesures, l’heure est à l’observation des premiers résultats. Le Rijksinstituut voor Volksgezondheid en Milieu, institut national pour la santé publique et l’environnement, vient de communiquer les prémices d’un rapport dont la publication est prévue plus tard cette année. D’après les premiers chiffres, qui s’appuient sur une enquête réalisée auprès d’environ 1 000 vapoteurs, « adolescents, jeunes adultes, et adultes », 40 % des sondés auraient diminué leur utilisation d’une cigarette électronique en raison de ces interdictions, et 22 % auraient complètement arrêté de vapoter.
L’agence gouvernementale, qui indique avoir étudié les effets involontaires de l’interdiction des arômes, et notamment l’achat de produits au marché noir ou le passage à d’autres produits (retour au tabagisme, par exemple), explique que « la plupart des consommateurs qui ont arrêté de vapoter en raison de l’interdiction n’ont pas cherché d’alternative ». Elle souligne toutefois que la principale source d’approvisionnement pour des arômes interdits dans le pays semble être les vape shops situés en Allemagne. L’occasion pour elle de rappeler que « selon les chercheurs, une interdiction des arômes à l’échelle de l’Union européenne renforcerait l’efficacité de la mesure ».
En attendant la publication du rapport définitif, les Pays-Bas continuent de pousser en faveur de mesures restrictives pour la cigarette électronique. Fin 2024, ils faisaient partie des signataires d’une lettre adressée à la Commission européenne, pour accélérer la mise en place d’une taxation des produits du vapotage. Il y a quelques jours, Vincent Karremans, successeur de Blokhuis au poste de ministre de la Santé, rédigeait une lettre à destination d’Olivér Várhelyi, commissaire européen à la Santé et au Bien-être animal, pour lui faire part de son mécontentement au sujet de l’absence de discussions autour de la TPD en 2025.
La semaine dernière, le ministère de la Santé a également déposé une proposition visant à relever l’âge légal minimum pour pouvoir se procurer des produits du tabac, et du vapotage. Si cette mesure était adoptée, les Néerlandais devront attendre 21 ans, au lieu de 18 actuellement, pour pouvoir se les procurer légalement.
Pendant que les Pays-Bas luttent contre le vaporisateur personnel, certains de leurs habitants achètent des cigarettes à leurs enfants pour qu’ils arrêtent de vapoter.
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