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Nouvelle-Zélande : L’interdiction des e-liquides nicotinés désavantage les plus démunis

Mis à jour le 14/09/2022 à 14h43
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L’interdiction de vente des e-liquides nicotinés en Nouvelle-Zélande contraint les vapoteurs à se fournir auprès de sites étrangers. Les communautés les plus démunies où la prévalence tabagique est élevée, ne disposent généralement ni d’internet ni des moyens de paiement permettant de se procurer ces produits. Une situation dénoncée par des tabacologues.

“Les inégalités liées au tabagisme vont s’accroître si les plus pauvres n’ont pas accès à ces produits”

Auckland-Nouvelle-Zelande

Certaines minorités ne disposent pas des moyens pour commander des e-liquides nicotinés à l’étranger

En Nouvelle-Zélande, des tabacologues appellent à supprimer certaines règles encadrant les ventes de cigarettes électroniques nicotinées. Les consommateurs peuvent se procurer des substituts comme les patchs et les gommes, mais pour acheter des e-liquides contenant de la nicotine ils doivent utiliser des boutiques en ligne étrangères car leur commerce est illégal dans ce pays.

Pourtant, selon ces professionnels de santé, ce dispositif pourrait aider des groupes qui présentent des taux d’addiction très élevés, comme les Maori par exemple, à se sevrer du tabac. Mais ils ne disposent ni de connexion à internet ni de moyens de paiement adapté pour commander ces produits.

Le Professeur de santé publique Chris Bullen qui exerce à l’Université d’Auckland a affirmé qu’une réglementation appropriée devrait permettre aux personnes les moins aisées d’accéder aux cigarettes électroniques contenant de la nicotine. “C’est important qu’ils puissent utiliser cette solution s’ils ne parviennent pas à arrêter de fumer” ajoute-t-il.

Marewa Glower, Professeur de santé à Palmertson North, prévoit que les inégalités liées au tabagisme vont s’accroître si les plus pauvres n’ont pas la possibilité de s’offrir ces produits.

“Un pays ne devrait pas empêcher son peuple de se servir d’un moyen qui peut limiter maladies et décès”

Une étude publiée dans le New Zealand Medical Journal par le Professeur Murray Laugesen de l’Université de Canterbury révélait en mars 2015 que la cigarette électronique était cent foins moins toxique que le tabac.

Une ancienne fumeuse, Moana du Feu, défend la cigarette électronique. Elle explique avoir pu remplacer le tabac par le vaporisateur grâce au soutien financier de sa famille et témoigne de ses bienfaits. Elle se dit en “meilleur santé” et “plus active” depuis qu’elle l’utilise. Elle regrette que nombre de ses amis n’aient pas accès à internet pour s’informer sur ce sujet et envisager l’achat d’une cigarette électronique.

Linda Bauld, qui travaille notamment sur la recherche contre le cancer au Royaume-Uni, encourage la Nouvelle-Zélande à favoriser l’accès à l’e-cigarette. “Ce n’est pas bien qu’un pays empêche son peuple de se servir d’un moyen qui pourrait limiter tant de maladies et de décès”.

Le ministère de la santé néo-zélandais a indiqué cependant qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour recommander la cigarette électronique comme une méthode de sevrage.