Alors que la société NJOY a toujours refusé vendre ses cigarettes électroniques (type cigalikes) avec des arômes autres que celui du tabac ou de la menthe, voilà que ce mastodonte du marché américain vient de changer de cap et a décidé d’attaquer le marché des systèmes ouverts et des arômes. Par opposition aux systèmes fermés utilisant des cartouches scellées uniquement compatibles avec des batteries propriétaires, les systèmes ouverts concernent les produits rechargeables avec réservoirs et pas de vis standardisés (type 510 ou Ego par exemple).
Alors qu’aux États-Unis le débats sur les arômes s’intensifient (théorie de l’attractivité auprès des jeunes), le choix commercial de NJOY traduit une certaine prise de risque. La firme qui avait gagné le premier procès historique face à la FDA en 2009, s’était en effet toujours vantée de suivre une ligne de conduite exemplaire pour satisfaire de manière inavouée, le législateur.
The Artist Collection où comment amadouer la communauté
Une société qui vend des cigalikes aux arômes ennuyeux n’attirent pas les vrais vapers. C’est sans doute de ce constat que sont partis les cerveaux du service marketing chez NJOY pour inventer une manière astucieuse de se faire accepter par des clients devenus très exigeants.
L’idée est assez brillante : NJOY propose à des créateurs de e-liquides de concevoir des éditions spéciales à leur nom. Parmi ces fabricants reconnus se trouvent Randy de P.O.E.T, George de Mr Goodvape, Jeremy de Goodlife Vapor, Daniel de FlavorZ Academy et la française Anne-Claire de chez Vaponaute.
Mais l’idée ne s’arrête pas là. A travers l’impact médiatique que ces personnes très influentes vont pouvoir apporter autour du lancement de ces nouveaux produits, NJOY compte également se payer une nouvelle identité.
“Ils ont payé pour faire face à la FDA [procès 2009] et nous ont ouvert la voie, à nous de leur rendre la pareille” explique l’un des artistes dans une vidéo promotionnelle. Alors que NJOY apparait ici comme l’allié ou le père protecteur d’une industrie menacée, on ne peut s’empêcher de songer aux dernière analyses financières du marché américain. La vape des Mods et du e-liquide aurait été complètement sous-estimée. NJOY perdrait-il des parts de marché ? Se sentirait-il si menacé au point de faire fi de ses habits d’écolier et d’endosser la veste et les tatouages du biker pour regagner des parts de marché oubliées ?
Fuck Big Tobacco
La communauté des vapers américains accueille pour le moment la nouvelle avec précaution car la cigalike n’a pas bonne réputation, mais il reste difficile de ne pas voir dans cet industriel un allié de poids pour la défense de la vape dans le pays. “Indépendant de Big Tobacco” peut-on lire sur son site web (sigle que nous avons d’ailleurs adopté dans le pied de page de Ma-cigarette.fr), un argument qui rappelle les critiques déjà trop nombreuses des associations anti-tabac qui assimilent e-cigarette et cigarette de tabac.
Il faut l’admettre, en se plaçant en directe concurrence avec Blu, Vype, Vuse, E-lites et autres MarkTen, soit autant de marques de cigalikes détenues par les géants du tabac, la firme NJOY se place aujourd’hui comme le seul rempart assez solide (juridiquement et financièrement) pour faire front à l’orientation pro-tabac du marché de l’ecig. Mais la recette prendra-t-elle auprès des consommateurs ?
En dehors de toute considération politique ou économique les produits Njoy promettent d’être à la hauteur de l’effort marketing engagé. Nous avons hâte de goûter.