Des chercheurs grecs ont comparé la façon dont la cigarette, le tabac à chauffer et la cigarette électronique délivraient de la nicotine à leurs utilisateurs. L’un des auteurs de ce travail n’est autre que le célèbre Professeur Farsalinos, fervent défenseur de la cigarette électronique pour réduire les méfaits du tabagisme et auteur prolifique dans le domaine de la recherche scientifique sur ce sujet.
Le tabac chauffé plus efficace que les cigalikes
Les tests de l’étude[1] ont été réalisés sur des bouffées courtes et des bouffées longues. Le liquide électronique utilisé contenait 2% de nicotine, c’est à dire le niveau maximal autorisé par la réglementation européenne.
Les scientifiques ont constaté que les vaporisateurs de première génération (type cigalike) délivraient beaucoup moins de nicotine que le tabac à chauffer type iQOS lors de bouffées courtes. Les vapoteuses de deuxième génération produisaient des niveaux inférieurs de nicotine sur des bouffées courtes mais elles en délivraient davantage que les dispositifs de tabac chauffé à l’occasion de bouffées longues.
Des variations selon le type de bouffées
La cigarette combustible génère les niveaux de nicotine les plus élevés par rapport à tous les autres produits, néanmoins la différence n’est pas très marquée par rapport aux vapoteuses de deuxième génération testées dans le cadre de bouffées longues.
Les scientifiques grecs reconnaissent plusieurs limites à leur étude. En premier lieu, mesurer la nicotine délivrée sur un total de 12 bouffées de tabac à chauffer et de vapoteuses n’est pas forcément équivalent à une cigarette ni représentatif de la manière dont les consommateurs se servent réellement de ces dispositifs. Les réglages de puissance des matériels affectent aussi l’administration de la nicotine et les chercheurs n’ont pas testé différentes configurations. Par ailleurs, seuls trois cigarettes électroniques ont été testées dans le cadre de cette étude.
L’efficacité d’un outil d’aide au sevrage tabagique est vraisemblablement influencée par sa capacité à délivrer de la nicotine au fumeur. Cette étude nous apprend principalement que la durée des bouffées est déterminante, mais que les résultats peuvent varier sensiblement selon la génération de matériels.
(1) Nicotine delivery to the aerosol of a heat-not-burn tobacco product: comparison with a tobacco cigarette and e-cigarettes., Farsalinos, Yannovits, Sarri, Voudris, Poulas – Nicotine Tob Res. 2017 Jun 16. doi: 10.1093/ntr/ntx138.