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Monopole sur la vape en Chine : un impact mondial

Mis à jour le 9/09/2022 à 9h00
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La mise en place du monopole sur la vape de la part du gouvernement chinois se met en place. Une mesure qui risque d’être très préjudiciable pour le marché interne, mais aura aussi un impact sur les exportations. Revue de détails.

Le marché interne tué dans l’œuf

Comme cela avait été annoncé, la vape sera monopole du gouvernement chinois, à l’instar du tabac. Chaque fabricant et revendeur devra suivre une réglementation très stricte. Les mesures se précisent, et quelques adjonctions supplémentaires laissent augurer du pire. Ainsi, aux systèmes fermés déjà annoncés, les autorités ont ajouté une interdiction des arômes autre que tabac.

Les mesures définissent également un large éventail d’autres normes techniques, y compris les ingrédients et additifs autorisés, les niveaux de nicotine, les normes de test et de sécurité et l’accréditation dont les fabricants devront désormais disposer.

Monopole de la vape en Chine : ce que ça va changer

Les fabricants devront également, pour obtenir la licence les autorisant à produire des e-cigarettes, déposer un dossier concernant la provenance et le montant de leur financement. Le montant devra être suffisant et la source approuvée par les autorités.

Dernier critère, le fabricant devra démontrer qu’il dispose de la technologie et des équipements nécessaires pour produire de la vape. Cela concerne surtout les e-liquides : fabriquer dans un laboratoire qui n’est pas aux normes sera passible de lourdes amendes et de peine de prison. Un pas vers l’ambition annoncée de la Chine qui est de produire la nicotine la plus sûre du monde.

Toutes ces obligations rentreront en vigueur le 1er mai, et les normes techniques, qui nécessitent des adaptations, devront être appliquées pour le 1er octobre 2022, dernier délais.

Certitudes et incertitudes à l’export

C’est un coup dur pour le marché intérieur chinois. En 2021, le cabinet iiMedia Research, société chinoise spécialisée dans l’analyse de données, avait indiqué que le taux de pénétration, le nombre de fumeurs devenus vapoteurs ou vapofumeurs, de la vape n’était que de 1,5 %, ce qui laisse au pays la plus forte marge de progression au monde, avec 300 millions de fumeurs. A titre de comparaison, le taux de pénétration de la vape aux USA est supérieur à 30 %.

C’est sur l’export que le questionnement est le plus grand. Lors de la première annonce, le gouvernement chinois, conscient de l’importance de la vape dans les exportations, avait annoncé que le marché resterait libre. Dans les faits, c’est presque le cas, à un détail près : la loi stipule que, pour pouvoir être produit à destination de l’export, le produit devra suivre scrupuleusement les normes et exigences légales de la société importatrice. En l’absence de ces normes, ou si elles sont jugées « non pertinentes », c’est la réglementation chinoise qui s’appliquera.

Concrètement, cela peut sembler anodin : un grossiste, dans un pays, ne pourra de toute façon pas revendre sur son territoires des produits qui ne sont pas conformes à sa législation. Cette exigence des autorités chinoises n’est donc qu’une sorte de contrôle à la source.

Mais pour les fabricants, qui garantissent leurs marges sur de grandes quantités de produits identiques, la multiplication des normes et règlements différents peuvent constituer, à terme, des contraintes de production décourageantes. Avec deux effets possibles : le premier, une augmentation sensible des prix. Ou le second, la tentative pour les gros producteurs d’imposer de facto la norme chinoise au monde.

Concrètement : la Chine ne fabriquerait et ne vendrait plus que des puffs jetables et scellées. Ce qui explique, en partie, leur prolifération sur les marchés occidentaux depuis l’annonce du monopole.

Le monopole sur la vape du gouvernement chinois aura donc un impact sur le monde. Lequel, en revanche, c’est, pour l’instant, le reste du monde qui a encore le pouvoir d’en décider.

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