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Monopole de la vape en Chine : ce que ça va changer

Mis à jour le 17/03/2022 à 14h18
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Nous vous l’annoncions il y a quelques jours : la Chine a décidé du passage sous monopole du secteur de la vape. Mais, concrètement, quelles conséquences pour les chinois, d’abord, et ensuite, pour le monde, l’Empire du Milieu fabricant l’essentiel du matériel de vape ?

Tout pour la balance commerciale

Une croissance du marché de la cigarette électroniques atteignant 75 % par an, tous les ans, et ce, depuis sept ans, quand la croissances chinoise est de 2,3 % aux dernières données (source Banque Mondiale) : il ne semblait pas extravagant de voir la vape susciter des convoitises. La nouvelle de l’intégration de la vape dans le monopole du tabac par le Parti Communiste Chinois (PCC) n’a donc pas particulièrement surpris.

Mais, quand l’immense majorité des matériels de vape sont fabriqués dans ce pays, et particulièrement la région de Shenzhen, cela a pour cause de susciter de vives inquiétudes : quid de l’approvisionnement pour les autres pays ?

La réponse vient de tomber, et devrait soulager certains et en inquiéter d’autres. Sur le matériel, le gouvernement chinois a en effet incité les fabricants à continuer d’exporter, et à se montrer très offensifs commercialement. Pas de soucis d’approvisionnement, donc, les fabricants pourront continuer d’inonder le marché mondial de boxs, d’atomiseurs et de résistances avec la bénédiction de leur gouvernement. Ils seront libre de fabriquer le matériel qu’ils souhaitent à destination de l’export.

Sur la nicotine, une nouvelle norme va être fixée, exigeant 99 % de pureté autant pour le marché intérieur qu’à l’export, et uniquement en extraction de feuilles de tabac. La nicotine de synthèse est donc hors-jeu. Ce niveau d’exigence placerait la nicotine chinoise parmi les plus pures au monde, faisant du pays un concurrent redoutable pour les producteurs étrangers. Nicotine, bases neutres et liquides pourraient rapidement faire leur apparition.

Pour les fabricants étrangers qui se proposeraient de vendre leurs produits en Chine, en revanche, la politique se résume à un seul mot : protectionnisme. Officiellement, le marché est ouvert, mais en réalité, vendre un produit de vape étranger aux chinois exigera le respect de normes drastiques et l’obtention d’une licence commerciale. Les rares sociétés qui parviendraient à en obtenir une en retireraient sans doute une rentabilité très faible…

Exportations et protectionnisme

Grande muraille de Chine

Si l’approvisionnement du monde en produits de vape Made in China n’est donc pas, à priori, un problème, être vapoteur ou professionnel de la vape en Chine va très rapidement se compliquer.

Les fabricants de vape devront, en effet, avoir à demeure un représentant du service des impôts chinois dans leurs locaux, et paieront chaque jour, en fin de journée, une taxe sur la production effectuée. Le gouvernement et le PCC ne comptent pas laisser leur part sur un secteur aussi lucratif. Par effet de ricochet, cela pourrait générer une augmentation du prix sur les sites chinois de vente directe.

Quand aux vapoteurs chinois, dans un pays où la prévalence tabagique est un véritable problème, leur sort est moins enviable. Sur le marché intérieur, en effet, en seront autorisés que des capsules pré-remplies scellées. Le taux maximal de nicotine autorisé sera de 20 mg. Le pays va devenir le paradis du POD, ce qui risque de se ressentir à l’exportation.

Le gouvernement chinois a donc parfaitement su atteindre son objectif : préserver le marché intérieur du tabac sans brider les exportations, et le tout, en s’assurant sa part du gâteau. Un modèle qui, espère-t-on, ne s’exportera pas lui aussi.