Les grands laboratoires pharmaceutiques risquent de faire grise mine cette année. Nous venons d’apprendre que les ventes de patchs ont diminué de 47% l’an passé, et cette tendance risque de se confirmer avec le succès grandissant de la cigarette électronique.
“C’est carrément un décrochage depuis la rentrée de septembre“, expliquait fin janvier dans Challenges la responsable marketing OTC et dermatologie pour le laboratoire GSK, Sophie Ragot.
Le Champix, produit par le laboratoire Pfizer, a vu ses ventes baisser de 44% en 2013. Les laboratoires ont essayé de réagir en proposant des sprays à la nicotine, mais ces produits n’ont pas connu le succès escompté. Seuls les chewing-gums du type Nicorette restent attractifs auprès du public qui essaierait de se sevrer. Le plaisir procuré par la cigarette électronique et sa grande accessibilité lui ont permis de séduire les fumeurs ces dernières années, voilà pourquoi les vapoteurs se sont mobilisés avec tant de force quand ils redoutaient de voir ce produit obtenir le statut de médicament à l’automne 2013.
Le marché de l’e-cigarette était à peu près équivalent à celui des substituts à la nicotine en 2013, alors que le produit était presque inconnu du public il y a seulement 4 ans. Les prévisions de croissance pour le marché de la cigarette électronique pourraient largement dépasser celles du marché des substituts nicotiniques classiques.
La cigarette électronique s’est aussi démocratisée grâce à sa diversité d’où elle tire son efficacité, comparativement aux substituts nicotiniques. Néanmoins la situation n’est pas immuable. Les autorités sanitaires et les pouvoirs publics restent assez réticents au sujet du produit. Interdiction de la publicité et de la vente aux mineurs, idée de l’instauration d’une taxe ou encore recommandation de l’interdiction du vapotage dans les lieux publics : les freins au développement de la cigarette électronique sont manifestes dans l’hexagone. Les nouvelles idées pour contribuer à faire baisser la mortalité liée à la consommation de tabac (73 000 morts par an en France) se font en revanche attendre.