Pour Holly Middlekauff, cardiologue américaine, les cigarettes électroniques n’ont rien à voir avec les cigarettes traditionnelles et peuvent être utilisées comme aide au sevrage tabagique.
Réduire le nombre de morts prématurées aux États-Unis
Holly R. Middlekauff est une cardiologue américaine de l’hôpital Ronald Reagan (Los Angeles, Californie). Elle s’est demandée si les risques liés à l’utilisation des cigarettes électroniques pouvaient être plus élevés que les bénéfices potentiels apportés par ces dispositifs.
Elle rappelle que le tabac cause 480 000 morts par an aux Etats-Unis. Envrion 18% de la population adulte fume dans ce pays. Selon elle, c’est la très grande ressemblance avec une cigarette papier classique qui permet de rendre l’e-cigarette aussi attractive auprès des fumeurs. [ndlr : les cigalikes sont très présentes sur le marché américain]
Nous savons que la grande majorité des polluants hautement toxiques du tabac fumé sont absents de la cigarette électronique mais les détracteurs de ce produit lui reprochent souvent de contenir d’infimes traces de nitrosamines spécifiques du tabac ainsi que certaines traces de métaux. La cardiologue rappelle que ces substances ont déjà été trouvées à très faibles doses dans des substituts nicotiniques (NRT), et qu’ils sont néanmoins approuvés par la FDA.
Pour réduire le nombre de cancers du poumon, il faut abaisser le nombre d’années de consommation de cigarette rappelle cette professionnelle de santé. En effet, passé un certain délais d’exposition à la fumée, la diminution du nombre de cigarettes fumées ne semble pas suffir pour limiter le risque de contracter cette maladie.
Les cigarettes électroniques doivent ainsi avoir pour objectif principal d’amener le fumeur vers un sevrage total. Le docteur Middlekauff estime que les modèles d’e-cigarettes n’ont pas démontré à ce jour plus d’efficacité dans cette optique que les substituts nicotoniques (NRT). Cependant, elle estime que la cigarette électronique peut être encore plus utile à l’avenir si elle parvient à délivrer de la nicotine de façon semblable à la cigarette papier. [ndlr : Pour le moment il semblerait que la nicotine soit moins rapidement diffusée dans l’organisme et très variable selon les modèles utilisés.]
Par ailleurs, elle indique qu’il n’y a aucune preuve démontrant que la cigarette électronique est trop attractive pour les jeunes qui n’ont jamais fumé. Cependant, elle encourage la FDA à interdire la vape aux mineurs, et justifie cette recommandation en évoquant les résultats d’expérimentations réalisées sur des animaux, montrant qu’un cerveau en développement peut être particulièrement vulnérable aux effets de la nicotine. Pour elle, la cigarette électronique pourrait à l’avenir empêcher la mort de 500 000 américains chaque année.
Via MedPage Today