La vape d’amateur éclairé, aujourd’hui, ce n’est plus une batterie, un clearomiseur ou un atomiseur, un peu de e-liquide. Non, c’est une véritable logistique, avec un outillage de pointe…
Un peu de science-fiction
Dans mille ans, ou peut être, au rythme où ça va, l’année prochaine, les archéologues exhumeront les restes de la vape et se demanderont « Mais comment faisaient ils ? ». Il est vrai qu’il y a un temps, un simple tourne-vis suffisait à s’occuper d’un atomiseur reconstructible. Mais si, vous savez, le petit tournevis bleu à deux sous (et encore, à deux sous, on vous rendait la monnaie) qui servait à visser, bien entendu, mais aussi, très polyvalent, à dévisser, et, encore plus miraculeux, dont le diamètre correspondait parfaitement à celui d’un micro-coil coton standard, pour les experts, à 0.2 ohms par tour en Kanthal 0,32.
Les archéologues exhumeront donc ces petits tournevis bleus, mais aussi des ohmétres, et des calculatrices. Fut un temps pas si lointain où le vapoteur avancé était une sorte de savant fou psalmodiant à l’infini la loi de ohm, capable de faire le lien entre la limite d’ampérage de la batterie, le diamètre de son fil résistif et le nombre de spire, pour en déduire le bulletin météo du lendemain, ou quelque chose d’approchant.
Oui, nous (je parle aux vieux qui vapotent depuis plus de six mois) avons connu les premiers atomiseurs reconstructibles expérimentant de nouvelles façons de vaporiser le liquide, les mods mécaniques en toutes petites séries et le fameux petit tournevis bleu.
Avant, si on voulait une boîte à outils performante, il fallait faire du détournement. Combien d’entre nous ont des sets achetés dans des boutiques d’horlogerie ?
Mais c’est fini, tout ça. En vérité je vous le dis, aujourd’hui, nous sommes un marché, et des outils spécifiques à la vape sont à présent disponibles dans les bons commerces. Dans les mauvais aussi, mais c’est un autre débat.
Des calculateurs par dizaine
Sur le web, on voit ainsi fleurir des calculateurs. Sélectionnez le type de fil que vous utilisez, son diamètre, le diamètre de votre coil, le nombre de spires, et il vous calcule automatiquement sa résistance, son coefficient de chauffe, l’ampérage. Certains vous offrent même la possibilité d’indiquer le nombre de volts que votre accu sort pour vous donner un équivalent en watts.
Dans l’absolu, c’est pratique à titre indicatif. Plutôt que d’expérimenter tel ou tel montage pour voir ce que ça donne, on peut avoir une simulation en temps réel, et gratuitement, sur son ordinateur. Mais un vapoteur expérimenté voudra tout de même tester le rendu. Plus encore, ce n’est pas parce que le programme vous a dit combien de spires, et à quel diamètre, faire avec votre fil pour avoir la résistance que vous voulez, que cela vous dispense de le mesurer avec un ohmmétre. Ne serait-ce que pour détecter le court-circuit et éviter de jeter votre accu à la poubelle, voire d’y laisser une main et un visage.
On trouve aussi des sites de recettes de DIY. Plus souvent, vous indiquez le parfum que vous souhaitez, et on vous donne une liste d’arômes et de proportions à mélanger. Les plus pointus adaptent les recettes en fonction des quantités : si j’ai obtenu un superbe liquide banane-chocolat-chou bouilli avec ces proportions pour 10 ml, combien de gouttes dois-je mettre pour en produire 567 ml ? Utile, pour les amateurs de liquides faits maison. Inefficace, en revanche, pour tous ceux qui, comme moi, ont toujours l’impression d’obtenir une recette de chou bouilli farci au brocoli.
Des vrais outils
Les vrais outils de vapoteurs passionnés apparaissent. Des tournevis spécifiques, des clés Allen, certes qui existaient déjà, mais que l’on n’est plus obligé d’aller chercher dans des sections inexplorées de sites commerçants. Désormais, les boutiques spécialisées en vendent, non seulement des outils « généralistes » sélectionnés, mais aussi des petits appareils conçus spécialement pour la vape.
Les fumeurs ont leur machine à rouler les cigarettes, les vapoteurs ont dorénavant leur rouleuse à résistance. Des petites machines qui permettent de faire rapidement une résistance parfaite et régulière. Un poil gadget, et où est le charme ? Mais ce scepticisme n’est qu’un avis.
Dans le même genre, j’ai récemment acquis des petites tiges en fer de différents diamètres pour tarer des résistances. C’était pas cher, et il fallait que j’essaie. Faites attention, cet outil est dangereux : non seulement je ne m’imagine plus m’en passer, mais je refais un montage complet de tous mes atos chaque jour, juste pour le plaisir. C’est simple, mais il fallait y penser.
Accessoire difficile à trouver, mais absolument génial et pas très onéreux, le Vape Grip de Aurora Vape. Des bandes flexibles agrippantes pour le vissage et le dévissage des atomiseurs. Plus besoin de chercher des gants en latex, ni d’utiliser de pinces, pareil, simple et génial.
Ce qu’on attend
On attend encore le petit set bien complet de remontage de résistances en cas de survie, et quantité de petits accessoires auxquels on n’a pas encore pensé mais qui seront parfaitement indispensables lorsque quelqu’un les aura inventés.
Mais de voir fleurir ainsi des outils et des applications spécifiques aux vapoteurs sont un signe qui ne trompe pas : les inventeurs se penchent sur notre cas, et le marché est assez confiant pour produire. Les seuls qui y trouveront à redire seront votre comptable et votre architecte, tout ça, mis bout à bout, coûtant quelques sous et prenant de la place.