Le “cas Five Pawns” en soulevant la question des normes d’acceptabilité des produits et des protocoles de tests se révèle être un cas d’école pour la vape. Il montre que des professionnels sont engagés dans des démarches d’auto-discipline pour garantir une meilleure qualité de service à leurs clients.
Diacétyle et Acétyle propionyl : Vers une auto-discipline de la profession ?
Dans la plupart des régions où la cigarette électronique s’est bien développée, l’incertitude réglementaire prévaut. Les batailles sont parfois acharnées entre pro- et anti- vape, chacun cherchant à faire pencher la balance de son coté.
Dans ce contexte certains professionnels se sont engagés dans des démarches d’auto-discipline pour garantir une meilleure qualité de service à leurs clients. Au delà de la recherche d’un avantage compétitif certain, certains professionnels s’évertuent à se positionner comme des interlocuteurs crédibles.
C’est dans cet esprit de transparence et d’auto-régulation que deux distributeurs anglo-saxons ont entrepris de faire tester des e-liquides de leur catalogue par des laboratoires indépendants.
L’américain Vaporshark a fait tester des flacons puis publié les résutats d’analyse pour chacun des produits en vente sur son site. La société britannique Cloud9Vaping de son coté a publié exclusivement les résultats des e-liquides pour lesquels la société a décidé de retirer temporairement ou définitivement de la vente. Les résultats et le retrait des liquides californiens FivePawns ne sont pas passés inaperçus.
La notoriété de la marque Five Pawns et les résultats des tests ont suscité beaucoup de réactions sur internet. Les taux d’acétyle propionyl détectés n’avaient encore jamais été mesurés dans un e-liquide. La marque a publié une réponse officielle et mis à disposition du public ses propres résultats d’analyse qui se sont avérés bien différents de ceux effectués par les britanniques.
Une partie du communiqué de Five Pawns :
Nous avons le sentiment que les efforts entrepris pour traduire les valeurs limites d’exposition professionnelles en valeurs limites d’exposition des e-cigarettes sont tachés d’imperfections. Si cela avait été vrai, d’aucuns s’attendraient à ce que les populations soient affectées par la cigarette électronique, ce qui n’est pas le cas. Il n’existe aucun cas publiquement reconnu et avéré de personnes souffrant de problèmes respiratoires liés à l’inhalation d’acétyle propionyl ou de diacétyle, substances comprises actuellement dans les e-liquides. De nombreux sites internet et blogs débattent à ce sujet. Nous sommes confiants que les études et les données futures démontreront que l’inhalation d’e-liquides ne doit pas être comparée aux valeurs limites d’exposition professionnelles.
En vue de répondre aux attentes des consommateurs à la recherche d’une gamme d’e-liquides ne contenant pas de diacétyle et d’acétyle propionyl, nous introduirons cet été une gamme d’e-liquides à base de propylène glycol offrant le même profil d’arômes légendaire qui fait le succès de Five Pawns tout en offrant une alternative aux vapoteurs grâce à la sensibilité qui caractérise les e-cigarettes au propylène glycol. La nouvelle gamme d’e-liquides règlera également la question des arômes pour ceux qui ont sacrifié le goût en faveur d’une émission de vapeur plus importante.
Five Pawns est dévoué à la qualité de ses produits et s’engage à fournir une alternative à ceux qui ont un vice qui procure du plaisir avec moins d’effets adverses. Nous continuerons à produire nos arômes actuels tout en améliorant sans cesse nos produits par le biais d’analyses continues et tout en respectant les règlementations ou les normes d’essai requises par tout organisme de règlementation à l’avenir.
Une association de professionnels canadiens réagit
L’association des professionnels de la cigarette électronique canadienne ECTA (Electronic Cigarette Trade Association of Canada) aurait fait le choix de demander par courrier à tous ses membres de cesser la commercialisation de certains produits Five Pawns sur des critères qui se voudraient les plus objectifs possibles selon l’organisation.
L’association canadienne aurait choisi de retenir les résultats publiés par Five Pawns et de leur appliquer ses propres standards de qualité. Ainsi, la commercialisation des e-liquides Sixty four, Perpetual Check et Fifth Rank ne ferait l’objet d’aucune recommandation particulière quant à leur vente. En revanche les résultats d’analyse qui concernent les saveurs Castle Long, Lucena et Black Flag Fallen devraient être publiés sans remettre en question leur commrcialisation. Les autres e-liquides devraient quant à eux être retirés du marché canadien.
Vers des normes de plus en plus précises ?
Si le risque sanitaire reste flou et le contexte de réduction des risques face au tabac rarement contextualisé, le cas Five Pawns soulève néanmoins la question des normes d’acceptabilité des produits et des protocoles de tests.
Si les premiers travaux de l’AFNOR permettent de définir des normes concernant le matériel, le e-liquide et bientôt les émissions, pour le moment aucun référentiel officiel ne permet aujourd’hui au fabricant de se positionner sur ce deuxième composé (acétyle propionyl). Si le diacétyle est en revanche déjà intégré dans les normes (au taux maximal de 22 ppm selon nos sources) à charge au professionnel d’intégrer spontanément et dans l’immédiat cette nouvelle contrainte dans ses méthodes de fabrication, et au client d’exprimer ses attentes.
Les prochaines “machines à vapoter” dont les travaux de conception ont été notamment initiés par deux sociétés françaises (Phodé Sense et LFEL) permettront sans doute d’améliorer les processus de fabrication par des analyses adaptées au secteur si particulier de la vape.
Un pavé dans la mare ! C’est Five Pawns qui trinque mais après tout il en fallait bien un premier. Si les revendeurs se mettent à faire tester les liquides alors je dis bravo, cela devrait être la règle pour tous les liquides. S’il l’on veut éviter que les gouvernements nous empoisonnent la vie avec leurs interdictions et projets farfelus alors il faut être irréprochable.
Sans parler des taux de nicotine qui ne veulent rien dire…(étiqueté 18mg, analysé à 10mg…ce serait fait pour pousser a la consommation qu’on y aurait vu que du feu tiens!)
J’ai envie de dire “enfin bordel!”. C’est pas trop tôt qu’on s’intéresse un peu à la propreté des liquides…Surtout en ce qui concerne les liquides US très laxistes là dessus. Il faut sérieusement qu’ils se bougent le popotin. En Europe il y a déjà beaucoup de marques qui font attention à ça, qui s’engagent à cela même, qui font attention à ne pas faire de mélanges/recettes créant des molécules indésirables, qui n’ajoutent pas d’additifs etc…Quelques unes sont même irréprochables de propreté et transparence. Personnellement je préfère aller vers ces marques qui font cet effort.
Le marché US est beaucoup moins transparent, les marques communiquent extrêmement peu sur leurs ingrédients, leurs processus, leurs tests, leurs garantis. On a l’impression qu’elles s’en foutent royalement. Les tests finissent par réellement renforcer cette impression.
Sinon petite coquille dans la réponse de Five Pawns. Le Propanediol va prendre la place du Propylène Glycol dans leur nouvelle gamme.
Une idée des marques 100% clean ? S’il faut vaper du Alfaliquid ou vdlv ça soûle un peu.. mais s’il n’y a pas le choix je le ferais (plutôt vdlv d’ailleurs à choisir !)
La plupart des liquides européens sont plus propres et transparents. Vaponaute, Green Vapes, The Fuu et autres communiquent sur leurs ingrédients et s’engagent à des liquides sans diacétyle, acétyle propionyl, parabène, ambrox. VDLV reste une référence de propreté et ont évolué sur leurs offres avec des gammes complexes comme Les Grands ou Black Circus. D’autres marques sont à bases d’arômes naturels de Grasse, de PG d’origine végétal, de VG bio, n’utilisent aucun additif (ni sucre, ni colorant, ni alcool): Ambrosia Paris et leur superbe gamme des 4 vents, Le French Liquide et leurs Secrets d’Apothicaires. Phodé Sense également, sortant très prochainement leur gamme des 7 Péchés Capitaux. Des marques qui vérifient/testent la propreté des matières premières, puis de chaque liquide en fin de chaine.
Chez les anglais, il y a par exemple Alchemy qui propose des liquides aux arômes naturels, PG/VG USP-PE, sans additif, garantis sans molécules indésirables. Et les jus sont absolument superbes.
Ces marques font également l’effort d’un flaconnage de qualité, sécurisé, complet.
Je ne sais pas si on peut parler de marques 100% clean -on ne peut jamais être sûr à 100% de l’innocuité des choses- néanmoins on peut clairement parler d’un niveau de sérieux, d’exigence et de transparence nettement plus élevé que pour les jus US.
Good ! Merci pour ta réponse, il va désormais falloir se constituer un fichier excel avec les marques ok et les marques à proscrire. C’est malheureux mais c’est le meilleur moyen d’éviter des articles de presse lapidaires qui font beaucoup de mal !
Moi j’avais déjà proposé il y a 2 ans la possibilité de référencer les marques de liquides et de matériels appartenant aux grands groupes de tabac sur ecig forum. On m’à répondu non pas de politique sur le forum. Mais s’il y a des courageux pour entamer ce genre de démarches je serais ravis d’y participer.
Les marques qui appartiennent aux cigarettiers et celles qui vendent du “pas bon”. Ce serait bien, je suis sûr que ma-cigarette peut nous faire ça 😉