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L’article que vous ne lirez pas

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L’article du vendredi, parenthèse humoristique du Vaping Post, est parfois drôle et parfois non. Cet article, ce vendredi, était franchement pas bon, alors nous avons décidé de ne pas le publier. Vous ne le lirez donc pas.

La tragique histoire de Jean-Alfred Dupont

Né dans une grande famille de marchands de farces et attrapes, Jean-Alfred Dupont s’est rapidement distingué par sa totale absence d’humour, handicap qui s’aggravera d’un traumatisme. En effet, lassé de devoir se contenter de vendre des farces et attrapes, son père, Jean-Alfred Dupont Senior, décida de se lancer dans la fabrication.

Sur ce marché à l’offre tellement pléthorique qu’on pourrait la qualifier de saturée, Jean-Alfred Dupont Senior avait décidé de se spécialiser dans un créneau particulier : la blague claustrative. Tellement de grands frères et de grandes sœurs avaient enfermés leurs cadets dans des placards pour rigoler que le père de Jean-Alfred s’était dit qu’il y avait un marché à prendre.

Toute son enfance, Jean-Alfred Junior servit de cobayes aux essais de Jean-Alfred Senior, qui rivalisait d’imagination pour enfermer tout ou partie de son austère bambin, sans que ce dernier ne puisse se libérer facilement. Là était le sel : ne pas pouvoir ouvrir la farce.

Hélas, les inventions du père rencontraient peu de succès et l’affaire périclitait, en même temps que son fils développait, sans que personne ne s’en rendit compte, l’esprit d’un tueur en série.

Un mauvais jour, l’entreprise paternelle fit faillite en même temps que Jean-Alfred Dupont atteignait sa majorité. Il s’empressa de fuir la maison familiale avant que les huissiers ne la saisissent, et gagna le monde, résolu à se venger.

Jean-Alfred Dupont, génie du mal

Affamé et tremblant de froid, Jean-Alfred Dupont fit un bilan sur sa vie afin de déterminer le meilleur moyen de gagner sa pitance en œuvrant à sa vengeance. Enfin, un plan démoniaque germa dans son esprit retors. Il s’en alla sonner à la porte du premier industriel qu’il rencontra.

Quelques mois plus tard, des produits firent leur apparition sur le marché, et tout le monde les voulut. C’étaient des produits ordinaires, mais ce qui les différenciait, c’était leur emballage. Il portait en larges lettres amicales la mention “ouverture facile”.

Et effectivement, lorsqu’on regardait ces emballages et le petit dessin qui les accompagnait, ça avait l’air facile. Mais non : dans sa haine du monde, Jean-Alfred Dupont avait passé des heures et des heures de calculs, de schémas et de tests afin de déterminer que millionième de millimètre ôter ici, quel micron ôter là pour rendre l’opération impossible.

Aucun être humain ne devait être capable d’ouvrir correctement une ouverture facile signée Dupont. Il s’en était assuré.

Enfin, l’ouverture facile sur les emballages de tout et n’importe quoi se généralisa et se répandit dans le monde entier. Jean-Alfred Dupont avait accompli son grand œuvre.

Pourtant, son cœur bouillait encore d’une rage incommensurable et d’une haine inextinguible. Frustré, il s’acheta une grande et sombre forteresse tapie au sein d’une forêt obscure d’Europe centrale, et s’y réfugia, attendant son heure.

Le retour de Dupont

Les années passèrent, et le monde changea. Soudain, Jean-Alfred Dupont, qui par ennui avait commencé à fumer, entendit parler d’un nouveau mot “vapotage”. Il se commanda un kit et se mit à lire assidûment le Vaping Post. Lorsque l’Europe vota la TPD2, une lumière tremblotante se fit dans la caverne obscure de son âme. A nouveau, il avait un but.

Péniblement, il déplia sa silhouette tordue et regagna le monde des hommes. Là, comme une araignée tapie au milieu de sa toile, il attendit en écoutant les conversations chez les fabricants d’e-liquide, qui ne voyaient en lui qu’un vieux bonhomme inoffensif, qui faisait semblant de compatir en les voyant s’escrimer sur leurs casse-croûtes à emballage “ouverture facile”.

Enfin, son heure vint. Un beau jour, un jeune chargé de produit se questionna à voix haute “mais qu’est-ce qui nous empêche de vendre du e-liquide sans nicotine en gros flacons ?”
“Ben sans nicotine, beaucoup vont penser que ça ne sert à rien.” rétorqua un collègue.

D’une vois doucereuse, Jean-Alfred dit « Il se trouve que j’ai une idée » voyant les mines soudain attentives, il détailla “pourquoi ne pas les vendre surdosés dans des grandes bouteilles où les vapoteurs pourront ajouter eux-même de la nicotine ? Il suffit d’avoir un capuchon qu’ils puissent enlever pour la remplir. Et, justement, j’en ai dessiné quelques modèles”.

Voilà. Maintenant, vous sachez.

Voilà, maintenant vous savez pourquoi nous n’avons pas voulu publier cet article, afin que vous ne perdiez pas de temps à le lire. De rien. 

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