Une association de vapoteurs néo-zélandais monte au créneau contre un projet de loi qui vise à interdire le sucralose dans les produits de vape. Une position très sensiblement différente de l’Europe, et qui pose une question de crédibilité.
Les kiwis sont sucrés
Alt New Zealand, un association de défense de la vape néo-zélandaise, estime que la proposition du ministère de la Santé d’interdire les édulcorants dans les e-liquides provoquera des « perturbations catastrophiques » pour les Kiwis qui comptent sur eux pour réussir la transition du tabagisme au vapotage, beaucoup moins dangereux et moins coûteux.
Cette initiative vient s’ajouter à la proposition d’interdiction des arômes, selon laquelle les détaillants généralistes – tels que les supermarchés, les stations-service et les magasins de proximité – ne seront autorisés à vendre que les trois arômes menthe, menthol et tabac à partir du 11 août.
Une position surprenante lorsqu’on la compare à celle de la vape européenne, où « sans sucralose » est au contraire devenu un argument de vente.
Jonathan Devery, de Alt New Zealand, s’explique : « Notre analyse montre que plus de 95% des arômes, sur 200 que nous avons analysé, contiennent des édulcorants. Une interdiction totale des édulcorants équivaut de fait à une interdiction totale des arômes, avec la mise hors la loi immédiate de presque tous les produits de vapotage. En fait, cette proposition de règlement tue le secteur et les entreprises locales n’auront d’autre choix que de fermer boutique ».
Deux poids, deux mesures
Les professionnels locaux affirment qu’il n’existe aucune base scientifique pour une interdiction générale. Ils affirment que les agents édulcorants font des arômes ce qu’ils sont, et que les arômes se sont avérés essentiels pour les fumeurs adultes qui tentent d’arrêter les cigarettes mortelles.
De plus, l’association indique qu’une interdiction totale n’était pas l’intention du Parlement lorsqu’il a adopté la législation visant à réglementer le vapotage l’année dernière, et qu’elle ne reflète pas non plus l’avis du ministère de la Santé donné lors du processus de consultation du projet de loi.
VAPO se dit abasourdi par l’interdiction des édulcorants, compte tenu des campagnes passées de l’Agence de promotion de la santé et de l’approche généralement positive du ministère de la Santé à l’égard de l’industrie de la cigarette électronique.
« Cette demande n’est même pas formulée par les opposants les plus acharnés de la vape » nous a précisé Ben Prior, vice-président d’Alt New Zealkand.
Le Ministère de la Santé estimait, dans un rapport intitulé « The Chemical Constituents in Cigarettes and Cigarette Smoke, March 2020 », indiquait que plus de 10 % des cigarettes pourraient être composées de sucres et de divers édulcorants, alors que le tabac n’est pas inclus dans le projet de loi.
En Europe, le sucralose tend à être banni des e-liquides. Mai sil s’agit d’ajouts à la préparation de base, pas de celui qui peut être contenu « naturellement » dans certains arômes, même si certains fabricants garantissent son absence totale de leurs liquides. Reste à savoir à partir de quel seuil il est problématique.