C’est en lisant le blog de James Dunworth que j’ai appris hier soir que le résultat d’une étude menée par un certain Dr Konstantinos Farsalinos (Grèce) et présenté lors du congrès de l’ESC 2012 (European Society of Cardiology), affirme que la cigarette électronique n’aurait pas d’effet nocifs aigus sur nos fonctions cardiaques.
A priori une bonne nouvelle pour les vapoteurs hypocondriaques comme moi. Je vous fais ici un résumé de l’article officiel paru sur le site de l’ESC avec tout de même un principe de précaution car je n’ai pas lu les documents officiels de l’étude en question.
Contexte de l’étude
Pour analyser l’effet de la cigarette électronique sur notre coeur les chercheurs ont mesuré l’activité cardiaque de 20 jeunes fumeurs quotidiens âgés entre 25 et 45 ans, avant et après avoir fumé une cigarette. Ce groupe de référence a été comparé à un autre échantillon de 22 vapoteurs quotidiens avant et après l’usage de leur cigarette électronique pendant 7 minutes.
Les chercheurs ont décidé de prendre des vapoteurs confirmés, qui selon eux utilisent leur ecig de manière plus intensive que les vapoteurs débutants. Alors que les sujets des deux groupes ont presque tous le même âge, ceux du groupe vapoteurs ont été historiquement 44% plus exposés à la fumée de cigarette que le groupe de fumeurs. Sauf erreur de ma part, cela signifie que les vapoteurs étaient de plus gros fumeurs que les fumeurs actuels pris pour l’étude.
Le e-liquide utilisé pour l’étude (NOBACCO USA Mix provenant apparemment de Grèce) contient un dosage en nicotine de 11mg/ml et a été analysé au préalable par un laboratoire indépendant qui n’a pas trouvé de traces de nitrosamines ou d’hydrocarbure aromatique polycyclique. Bon … cette partie est un peu floue je vous l’accorde, l’article de l’ESC ne donne pas plus de détails à ce sujet là.
Je vous laisse chercher le document officiel pour avoir le détail des procédés de mesure, ou peut être que Randall pourra nous éclairer, mais il s’agit à priori d’échocardiographie et de relevés hémodynamiques (flux sanguin).
Conclusion
Les études effectuées au préalable par le groupe de recherche ont montré que des symptômes précliniques de maladies cardiaques sont détectables chez les jeunes fumeurs encore sains. En d’autres termes fumer une cigarette provoque des échos de futurs dysfonctionnements possibles du coeur.
Incidence très modérée sur le rythme cardiaque et nicotine plus lente
Alors que fumer une cigarette modifie significativement le rythme cardiaque du fumeur et augmente sa pression sanguine, la cigarette électronique semble quant à elle avoir un effet très modéré à ce niveau. C’est du moins ce que semble démontrer l’étude du Dr Farsalinos qui conclut également qu’il y a bien présence de nicotine dans le e-liquide utilisé et que l’absorption de celle ci dans le sang du vapoteur se fait de manière plus lente que pour celui du fumeur.
Ventricule gauche épargné
Le second point mentionné concerne les mesures du ventricule gauche effectuées par échocardiographie. Selon le chercheur cette partie du coeur est importante car elle reçoit du sang oxygéné en provenance des poumons et constitue l’un des premiers éléments que l’on étudie généralement pour détecter cliniquement des maladies cardiaques. Encore une bonne nouvelle pour les vapoteurs, aucune incidence n’a été mesurée sur l’activité de cette partie importante du coeur.
La cigarette électronique : une révolution ?
Le Dr Farsalinos déclare qu’il est encore trop tôt pour dire que la cigarette électronique est une révolution dans les méthodes de réduction des dommages liés au tabac mais que le potentiel est bien là. Il estime que c’est le seul produit du substitution qui gère à la fois l’aspect chimique (en délivrant de la nicotine) et l’aspect psychologique (par la vapeur dégagée et le geste conservé). En ajoutant que plus d’études doivent être conduites avant de conclure ou non sur l’aspect révolutionnaire de la cigarette électronique, le chercheur grec pense qu’elle reste cependant beaucoup moins dangereuse que la cigarette traditionnelle. Selon lui, passer de la cigarette à l’e-cigarette peut être par conséquent bénéfique pour la santé du fumeur.
Commentaire
Cette étude est de toute évidence une bonne nouvelle pour les vapoteurs même si je regrette toujours le manque d’accès aux documents officiels pour me faire une idée de la qualité des propos.
Concernant mon rythme cardiaque, j’ai téléchargé l’incroyable iphone App Cardiio récemment, même si elle coûte 4 euros c’est vraiment bluffant. L’appli calcule votre rythme cardiaque par l’analyse video de vos infimes mouvements faciaux avec une précision de +/- 3 battements. Grâce à cette application en tous cas je confirme que la vapote de mon côté, n’a guère d’incidence sur mon rythme cardiaque.
Concernant enfin la lenteur de diffusion de la nicotine dans le sang et en comparaison à mes anciennes cigarettes, c’est en effet quelque chose que j’avais remarqué dans ma propre expérience avec l’ecigarette. Alors qu’avant quelques bouffées sur une cigarette le matin suffisaient à me propulser sur le siège des toilettes, il me faut aujourd’hui plusieurs minutes de vapote pour faire des plops.
Sur ces belles paroles, passez une bonne semaine.
Complément : article publié par James Dunworth sur son blog http://www.ecigarettedirect.co.uk/ashtray-blog/
Traduit de l’anglais (c’est fait vite, attention aux fautes)
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Konstantinos Farsalinos (KF), scientifique grec, s’exprime sur les e-cigarettes, son étude sur le cœur et de la réduction des méfaits du tabac
Chercheur en cardiologie, Konstantinos Farsalinos, est interviewé par le chercheur Paul Bergen sur les motivations de son étude 2012 dans le dernier de notre série «entrevues sur les e-cigarettes».
Biographie: depuis 1992, le docteur Farsalinos exerce la médecine. Après six ans passés à l’Université Charles de Prague, il est retourné en Grèce afin de se spécialiser en médecine interne et, ensuite, en cardiologie. Il est actuellement en charge de la recherche au département de cardiologie au Centre de chirurgie cardiaque Onassis à Athènes, un des plus grands centre hospitaliers spécialisés en cardiologie et chirurgie cardiaque de Grèce et l’unique établissement du pays en ce qui concerne les transplantations. Ses centres d’intérêts pour la recherche sont l’imagerie dans l’artère coronaire et les maladies de la valvulopathie, la fonction myocardique, la déformation du myocarde et la circulation coronarienne.
Sensibilisation envers les cigarettes électroniques
PB: Comment avez-vous pris connaissance des cigarettes électroniques?
KF: Je connais l’existence des cigarettes électroniques depuis 2009-2010. Cependant, je n’ai jamais essayé de chercher plus d’informations à leur sujet. En novembre 2011, deux amis m’ont envoyé un message MMS avec une photo en pièce jointe, montrant l’un d’entre eux, avec une cigarette électronique. Je leur ai dit qu’ils étaient nuls (même si je n’avais aucune idée du sujet), mais ils ont continué à m’envoyer des photos. Ce fut le déclic et cela m’a donné l’idée de commencer à effectuer des recherches sur les cigarettes électroniques.
PB: Quelle est la position qui prévaut en Grèce en ce qui concerne leur utilisation?
KF: Il est estimé que plus de 250.000 personnes utilisent la cigarette électronique en Grèce. La situation est semblable à tous les autres pays du monde: les utilisateurs ne jurent que par les e-cigarettes, les autorités (et de nombreux scientifiques) sont contre. Malheureusement, aucun règlement n’a encore été implémenté, mais nous sommes le seul pays (à ma connaissance) où plus de 100 e-liquides ont été testés par des laboratoires universitaires de toxicologie indépendants et aucune trace de nitrosamines, de métaux lourds ou des hydrocarbures aromatiques polycycliques ont été trouvés.
Dans le monde, je ne connais qu’une seule société européenne (producteur de e-liquides) qui a investi de l’argent pour effectuer des tests en laboratoire encore plus avancés sur la cytotoxicité de plusieurs e-liquides. En Grèce, ce fût l’association grecque des entreprises d’e-cigarette qui a pris l’initiative de faire ces tests.
L’étude du cœur en relation avec la cigarette électronique
PB: Vous semblez avoir conçu une étude qui évite les pièges de la plupart des mauvaises recherches de ces dernières années. Par exemple, vos études portent sur les effets physiologiques des personnes familières avec le produit plutôt que l’utilisation de sujets naïfs, d’une machine à fumer ou l’utilisation de l’analyse indépendante(par exemple, l’analyse séminale FDA). Était-ce simplement une volonté de la conception d’une recherche raisonnable et logique ou était-ce une réaction aux protocoles bâclée qui semblait prédominer le sujet?
KF: La critique des protocoles est une tâche facile, mais il ne propose pas de nouvelles connaissances. Effectuer des recherches est difficile, mais c’est ce dont nous avons besoin. Nous avons l’obligation éthique envers les millions d’utilisateurs à travers le monde afin de les informer si ces produits sont meilleurs que les cigarettes conventionnelles ou non. Nous avons des données de l’analyse en laboratoire, la plupart (sinon tous) parlent en faveur de l’e-cigarette par rapport aux cigarettes de tabac.
Bien que nous devions poursuivre des études in vitro, il est temps de procéder aux recherches en clinique. Étudier les utilisateurs expérimentés est important, car ils utilisent le produit de manière plus intensive par rapport aux utilisateurs novices. En outre, nous devons voir les conséquences de l’utilisation des e-cigarettes sur les personnes du groupe qui ont cessé de fumer. Cependant, il est tout aussi important de voir ce qui se passe pour les fumeurs, parce que les e-cigarettes sont vendus pour cette partie de la population. Ainsi, les deux sont importants et nous allons poursuivre dans cette voie.
Je tiens à souligner que le point-clé est la comparaison. Depuis que les e-cigarettes sont commercialisées, il est vital pour la recherche de comparer leurs effets avec les effets des cigarettes traditonelles. Personne ne suggère que l’e-cigarette devrait être utilisée par les non-fumeurs. Les êtres humains sont faits pour respirer l’air pur uniquement. Toutefois, connaissant les conséquences dévastatrices du tabagisme, et en acceptant le fait que la grande majorité des fumeurs sont incapables d’arrêter avec les méthodes actuellement disponibles, il est essentiel d’effectuer une recherche rigoureuse sur un produit de réduction des méfaits du tabac qui a démontré son potentiel à aider beaucoup de gens à l’avenir. Et dans ce cas, les cigarettes de tabac sont les «opposants».
L’étude des E-cigarettes dans le cadre de la consommation de tabac
PB: Ce que je trouve rafraîchissant en lisant votre résumé c’est que, même si vous êtes circonspect, à juste titre, envers les conclusions d’une seule étude (et je reviendrai sur cette question), vous soulignez que les effets sur la santé de l’utilisation de cigarettes électroniques doivent être examinés dans le contexte de la consommation de tabac.
KF: Je pense que mes commentaires précédents ont déjà répondu à votre question. Ceci est absolument crucial, et tout le monde le sait. Je n’ai jamais vu un vendeur ou un producteur d’e-cigarettes prétendre qu’il s’agit d’un produit sûr et qu’il doit être utilisé par tout le monde. La cible est le fumeur, il est donc évident que nous devrions comparer les e-cigarettes avec des cigarettes traditionnelles contenant du tabac.
Réduction des méfaits du tabac
PB: Mais, cela étant dit, si les efforts de réduction des méfaits sont couronnés de succès autant que nous l’espérons, on pourrait éventuellement faire face à la majorité des vapoteurs n’ayant pas d’antécédents de tabagisme. Si les effets sur la santé se révèlent comme sans importance dans le long terme comme ils sont sur le court terme, cela serait-il si mauvais?
KF: Il est très tôt pour se prononcer sur cette question; toutefois, on parle de réduction des méfaits et non pas de l’élimination de la nuisance. Il pourrait y avoir un risque très faible des cigarettes électroniques, beaucoup moins de risques, cependant, que de fumer. Mais pourquoi les non-fumeurs devront-ils courir ce risque? Peut-être que, si la cigarette électronique s’avère être beaucoup plus sûr, nous pourrions, à l’avenir, l’utiliser comme une méthode pour éviter l’initiation au tabagisme. Mais c’est une question très complexe et il est trop tôt pour en discuter.
PB: Nous avons déjà discuté de cela dans les communiqués avant cette interview, mais même si le point semble évident, il faut le répéter. La recherche semble être divisée en deux types où certains semble motivés par la réduction des méfaits, et dont les effets sont discutés dans un contexte plus large, et de l’autre, où les effets sont discutés sans aucune référence à la fumée.
KF: Pour une raison quelconque, plusieurs scientifiques n’acceptent pas la réduction des méfaits comme une stratégie utile. Je dois respecter cela même si je suis en désaccord avec leur opinion. La réduction des méfaits serait inutile si nous pouvons fournir aux fumeurs des moyens très efficaces de sevrage du tabac. Cependant, nous savons que plus de 4 fumeurs sur 5 sont incapables d’arrêter de fumer avec les produits médicaux disponibles actuellement. Que faisons-nous d’eux? Nous connaissons les effets de la réduction des méfaits du tabac sans fumée; la Suède a le plus faible taux de cancer du poumon chez les hommes, pour la plupart dû à l’utilisation du snus par sa population au lieu des cigarettes régulières. Maintenant, nous voyons un nouveau produit dans la réduction des méfaits du tabac, le seul qui ne contienne pas de tabac et le seul qui traite à la fois de la dépendance comportementale et chimique de la cigarette. Nous devons continuer à l’étudier.
PB: Ce n’est pas tellement en relation avec votre étude, mais plutôt avec votre avis sur l’utilisation de la réduction des méfaits en général, vous n’êtes pas tenu d’y répondre si vous ne voulez pas. Vous dites «réduction des méfaits serait inutile si nous pouvions fournir aux fumeurs des moyens très efficaces de sevrage tabagique». Ce n’est pas un secret de savoir qu’il y a beaucoup de gens qui fonctionnent mieux quand ils ont accès à la nicotine (soit ils se sentent beaucoup mieux ou ressentent moins de douleur, ou tout simplement leur cerveau fonctionne mieux), pour ces gens-là, la cessation n’est pas une option raisonnable. Dans ce cas, la cessation est une pire option qu’un produit à réduction de méfaits. Je dirais que, comme pour tout médicament ou comportement que beaucoup de gens trouvent attrayant, les méthodes de réduction des méfaits, et l’arrêt sont des stratégies complémentaires plutôt que concurrentes. Quelle est votre pensée à ce sujet?
KF: Tout le monde est conscient des avantages du sevrage tabagique. Les gens qui ont besoin de nicotine pour leurs activités quotidiennes sont incapables de cesser de fumer avec les méthodes actuelles, même si elles essaient tout ce qui existe. Et personne ne peut les obliger à arrêter de fumer. Pour ces personnes, la réduction des risques devrait être proposée en option. Oui, des méthodes de réduction des méfaits et la cessation sont complémentaires, mais seulement parce que nous ne pouvons pas offrir des moyens efficaces pour traiter la dépendance à tous les fumeurs.
PB: Pour ce qui est de la science elle-même le contexte ne doit pas être mise en cause, les résultats sont les résultats, mais quand il s’agit de santé publique, le contexte de la recherche influence la discussion qui pourrait avoir des effets réels sur la santé publique.
KF: En effet, je pense que toutes les études cliniques qui sont et seront réalisées ont un impact important sur la santé publique. Vous savez, la plupart des autorités veulent réguler le marché de l’e-cigarette. Et cela est absolument nécessaire! Aujourd’hui, n’importe qui peut ouvrir un magasin ou une boutique en ligne, faire leurs propres liquides ou trouver un producteur, quelque part, et commencer à vendre ces produits. Aucune norme n’a été mis en œuvre. Cela est très dangereux, et cela doit s’arrêter. Une bonne recherche fournira des informations sur la manière dont les autorités de la santé devraient réglementer les cigarettes électroniques. Puisque le produit est adressé aux fumeurs comme une alternative à la cigarette, une comparaison directe est la seule façon de bien guider la communauté scientifique et les autorités de la santé publique sur l’impact réel de l’utilisation de l’e-cigarette puisse avoir à l’avenir.
PB: Si la cigarette n’existait pas, mais seulement la vapote, auriez-vous considéré que cette étude valait la peine d’être conduite?
KF: Cela serait mieux si aucun de ces deux produits n’aient jamais existé. Mais il faut être réaliste et admettre la vérité. Le tabagisme est une malédiction, et il est très difficile pour tout le monde de se débarrasser de cette habitude. La meilleure chose serait de ne jamais commencer à fumer ou d’arrêter de fumer par soi-même dès que possible. Ces études sont à propos des fumeurs qui ne peuvent pas s’arrêter avec les méthodes disponibles. Malheureusement, c’est la grande majorité.
Les Vapoteurs fument plus!
PB: Je remarque aussi que dans le résumé descriptif de votre étude les sujets vapoteurs ont effectivement eu une plus grande exposition dans leur vie à la fumée que vos sujets fumeurs. Ai-je bien lu, et si oui, était-ce intentionnel? Cela semble rendre les résultats encore plus optimistes qu’ils ne l’auraient été autrement.
KF: Exactement, les sujets vapoteurs ont eu dans leur vie une plus grande exposition à la fumée que les sujets fumeurs de l’étude. D’après l’enquête préliminaire que nous avons effectués, nous savions que les utilisateurs d’e-cigarettes étaient des gros fumeurs dans le passé, et c’est pourquoi notre étude a également inclus des gros fumeurs actuels. Cependant, nous n’avons pas réussi à faire correspondre la durée d’exposition des vapoteurs avec celle des fumeurs. Même dans l’échantillon final de l’étude (30 vapoteurs et 28 fumeurs), l’exposition est restée significativement élevée dans le groupe des vapoteurs. Ce fut bien sûr un inconvénient pour les vapoteurs, mais les résultats n’ont pas montré d’effets néfastes à cela.
La nécessité d’être prudent
PB: Vous êtes prudent dans vos conclusions. Est-ce en partie parce qu’aucune étude ne devrait être conclue trop hâtivement, à moins d’être répétée d’une certaine façon, ou avez-vous d’autres doutes?
KF: Ce n’est pas seulement pour la répétition. Les maladies causées par le tabac impliquent plusieurs mécanismes physiopathologiques. Nous devons étudier tous ces paramètres afin de voir les effets de la cigarette électronique. N’oubliez pas que nous sommes encore en train d’étudier les mécanismes par lesquels le tabagisme provoque des dommages. Mais cette question est une bonne occasion d’aborder un autre sujet.
Tout le monde demande des études à long terme. Je suis entièrement d’accord avec eux, mais cela ne peut pas être fait maintenant. La prise de conscience sur l’utilisation des e-cigarettes a augmenté depuis 2009-2010, cela veut dire que la plupart des gens les utilisent depuis au moins 3 ans. En outre, les utilisateurs ont le plus souvent entre 30 et 40 ans. À cet âge, l’incidence de la maladie cardiaque et respiratoire est très faible, donc nous avons besoin de centaines de milliers d’utilisateurs et de nombreuses autres années d’utilisation afin de voir les effets à long terme de l’e-cigarette sur la santé.
Des études à court terme sont la seule façon de procéder aujourd’hui. Et une dernière remarque: beaucoup soutiennent que, puisque aucune étude à long terme n’a pu être effectuée, elles devraient être interdites. Mais comment pouvons-nous effectuer de telles études si personne n’utilise le produit? Et qui peut nommer un produit qui a été mis sur le marché qu’après la réalisation d’études à long terme? Les données actuellement disponibles indiquent que l’e-cigarette est moins nocive que le tabac à court terme. Ceci est une justification suffisante pour permettre l’utilisation de ces produits, mais il faut surveiller de près leur utilisation à long terme.
PB: Je n’ai pas remarqué de réels arguments déployés contre votre étude après sa publication. En connaissez-vous l’existence? Et quel a été le retour suite à la présentation au Congrès de l’ESC?
KF: A part les discussions sur la nature du court terme et du petit échantillonnage utilisé lors de l’étude, je n’ai pas encore eu connaissance d’argument spécifique allant visant à la critiquer. J’accepte les critiques à propos de la petite taille de l’échantillon (même pour notre échantillon final de 58 sujets), cependant, elle demeure encore la plus grande étude clinique jamais réalisée sur l’e-cigarette.
PB: Vous attendez-vous à faire plus de recherche dans ce domaine?
KF: Nous aurons plus à discuter à l’avenir.