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À la rencontre de France Vapotage, interview de Vincent Durieux, Vice-président (MàJ)

Mis à jour le 20/11/2023 à 22h35
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Lancée le 11 juillet, la Fédération France Vapotage, regroupant plusieurs industriels de la filière vape, aussi bien indépendants que liés à l’industrie du tabac, s’est fixée des objectifs ambitieux. Vincent Durieux, vice-président, détaille pour nous les éléments essentiels.

ERRATUM : Lors de l’interview, Vincent Durieux a mentionné l’AIDUCE parmi les associations que France Vapotage avait contacté. C’est une incompréhension mutuelle : France Vapotage tient à préciser qu’elle n’a pas encore contacté directement l’AIDUCE, mais que telle est son intention. 

Un constat commun

Vincent Durieux, vice-président de France Vapotage

« Les industriels du vapotage se rencontrent régulièrement, dans les salons, à l’occasion d’événements professionnels » explique Vincent Durieux, vice-président de France Vapotage « et échangent beaucoup à ces occasions. Lors de ces rencontres, il est ressorti un constat commun : la filière vapotage a besoin de se structurer. Nous avons tous fait le constat que la filière fabricants n’est pas assez représentée auprès des pouvoirs publics. La création de France Vapotage est destinée à les regrouper dans ce but, autour d’objectifs et de valeurs communes ».

« Les fondateurs de la Fédération France Vapotage sont diversifiés, allant de la start-up à de grands groupes. Les adhérents et fondateurs sont Le Distiller, Eway, Nhoss, Von Erl, Vype, Fontem Ventures… La Fédération souhaite pouvoir réunir ces entreprises qui ont une approche commune du vapotage pour leur permettre de faire entendre leur voix dans ce marché assez jeune, qui a besoin de se structurer ».

Etat des lieux et enjeux

Sur l’état de la vape aujourd’hui, Vincent Durieux constate « Il n’y a pas de chiffres précis aujourd’hui. Vous le voyez comme moi, on estime qu’il y a plus de deux millions de vapoteurs en France, les chiffres laissent à voir un secteur économique en pleine expansion, et pourtant, il n’existe pas de données fiables sur ces sujets. Le marché du vapotage est très éclaté, il y a beaucoup de sociétés. »

Un des objectifs que s’est fixé France Vapotage s’impose alors : « Il faut pouvoir produire des données fiables, c’est un des enjeux pour que ce secteur puisse tracer son chemin et être représenté auprès des pouvoirs publics ».

Mais il en est un autre encore plus important « Comme je vous le disais, il y a en France environ deux million de vapoteurs quotidiens. Ce qui nous met face à un paradoxe : alors que le vapotage rencontre un fort succès et une adhésion massive, cette pratique est toujours inconnue, stigmatisée, et assimilée au tabagisme. Beaucoup de textes se réfèrent au tabac et au vapotage, comme si c’était le même chose ».

Des objectifs ambitieux

C’est donc un des objectifs essentiels de France Vapotage « Expliquer au grand public que le tabac et la vapotage, ce n’est pas la même chose. Pouvoir produire des chiffres, des données fiables qui montreront le poids de ce marché. Donner toutes les informations nécessaires pour que chacun puisse être informé au mieux de ce phénomène qui est un enjeu considérable de santé publique. ». Dans la continuité, « nous voulons aussi valoriser la filière. »

Ceci ne se passera pas sans certaines clarifications « nous voulons contribuer à simplifier certains aspects du domaine du vapotage, au niveau juridique, notamment. Contribuer à établir des normes et des pratiques en étant partie prenante sur les réglementations, notamment au niveau de la composition des produits. Aujourd’hui, des normes existent, certes, mais au final, quels contrôles sont fait ? Ces objectifs vont au-delà de France Vapotage et bénéficieraient à l’ensemble du secteur ».

Un point essentiel sur lequel Vincent Durieux insiste particulièrement « il est surtout important de militer pour garantir l’accessibilité aux produits du vapotage. Pour cela, nous nous opposons à une taxation du vapotage. On a pu le constater dans des pays qui ont fait ce choix, les résultats sont contre-productifs, entraînant une baisse du nombre de vapoteurs et une reprise de la consommation de tabac ».

Puis il revient sur le point qui lui semble le plus essentiel « ce qui est inscrit dans le marbre, dans tous ce que nous faisons, c’est sortir de la confusion entre tabac et vapotage. »

Spécificité VS double emploi

Parmi les associations et syndicats de vapoteurs déjà existants, qu’est-ce qui fait la spécificité de France Vapotage ? « France Vapotage a pour objectif de représenter les industriels et fabricants de la vape. En ce sens, nous sommes complémentaires de l’AIDUCE et de la FIVAPE. D’ailleurs, dès la création de France Vapotage, nous avons pris contact avec eux pour les informer, d’abord, et leur faire savoir que nous travaillons tous avec les mêmes objectifs. »

Il n’y a donc pas de risque de dispersion des voix des vapoteurs ? « Non, la preuve, aujourd’hui, les industriels qui sont dans France vapotage n’étaient auparavant dans aucune autre fédération ou association. »

Mais tous, vous n’auriez pas intérêt à parler d’une seule voix ? « Sans doute, oui. Il est vraisemblable qu’à terme, tous les représentants de la vape se regroupent au sein d’un comité représentatif pour unir leurs voix ».

Le cheval de Troie du tabac ?

Nous avons posé la question qui fâche à Vincent Durieux : la Fédération France Vapotage est-elle, comme on peut le lire ici ou là, le cheval de Troie de l’industrie du tabac dans la vape ?

« J’avoue que la question, et le choix du terme me surprend beaucoup. Dans l’histoire originale, les grecs utilisaient le cheval pour s’introduire par la ruse dans Troie et en prendre le contrôle. Ce n’est pas du tout le cas ici. Oui, il y a effectivement dans France Vapotage des entreprises qui sont des filiales de l’industrie du tabac, mais il n’y a pas de ruse, ils sont là à visage découvert. Il y a aussi des pure players, indépendants de l’industrie cigarettière, comme moi par exemple, via ma société Nhoss, ou encore le Distiller, Eway, nous ne nous joindrions pas avec quelqu’un qui voudrait nous faire disparaître. ».

Vincent Durieux complète « On a coutume d’opposer l’industrie du tabac avec la vape indépendante. En réalité, nous avons beaucoup d’intérêts en commun. L’industrie du tabac voit bien que la vape est un secteur d’avenir tant en termes de santé publique que du point de vue économique, tout comme nous, et qu’elle peut être compromise, par exemple par une accise, une taxation, ou par la lutte contre les arômes que l’on constate déjà dans de nombreux pays. Nous savons tous à quel point les arômes sont cruciaux dans le succès du vapotage. »

La Fédération France Vapotage est claire là dessus : les professionnels de la vape indépendants et les filiales de l’industrie du tabac ont des intérêts et objectifs communs, et les opposer entre eux serait surtout profitable aux adversaires du vapotage.

France Vapotage, ambitions et ouverture

La dernière question est ouverte : qu’aimerait dire Vincent Durieux, au nom de France Vapotage, aux lecteurs du Vaping Post ? « En tant que vice-président de France Vapotage, je tiens surtout à dire que nous sommes ouverts au dialogue. Nous souhaitons rencontrer et échanger avec les industriels de la vape, et les représentants, l’AIDUCE, la FIVAPE. Notre filière a un besoin de représentation. J’invite vos lecteurs à consulter notre site, à échanger, à discuter avec nous pour se forger leur opinion. Nous nous voulons ouverts et représentatifs : les nouveaux membres qui souhaiteront nous rejoindre auront une part active, et une place pour se faire entendre. »

Et Vincent Durieux souligne « Nous voulons peser dans les décisions publiques au bénéfice de la vape. Au delà des problèmes de personnes, d’egos ou de pratiques commerciales, c’est avant tout un problème de santé publique. »