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Vapoter, c’est inhaler un produit utilisé pour la conservation des animaux morts

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La Food and Drug Administration continue sa propagande antivape en ressortant de vieux dossiers dépassés. 

Désinformation gouvernementale 

L’une des images utilisées pour la campagne. Source : The Real Cost

En 2014, le Department of Health & Human Services (HHS), service de santé américain, lançait une campagne baptisée The Real Cost. Ce site internet avait pour objectif de « fournir aux jeunes de l’information sur les différents types de produits du tabac et les risques réels pour la santé associés à leur consommation ». Les auteurs de cette initiative étaient également responsables de plusieurs coups marketing antivape à destination des mineurs. En 2018, par exemple, un premier film montrait des adolescents dont la peau se nécrosait et était envahie par des vers lorsqu’ils vapotaient. Ces images choc visaient à éloigner les jeunes de la cigarette électronique. L’année suivante, un jeu vidéo sur le même thème voyait le jour. Le scénario de One Leaves était simple : quatre jeunes se retrouvent enfermés dans un entrepôt lugubre, dont un seul réchappera. L’aventure était ponctuée de diverses rencontres horrifiques prenant la forme d’humains dont les corps ensanglantés avaient été ravagés par les méfaits du tabac. 

Enfin, en 2021, The Real Cost, toujours en collaboration avec la Food and Drug Administration (FDA), s’offrait cette fois les services de Marvel afin de créer un comic racontant l’histoire de jeunes qui, en commençant à vapoter, se transformaient en zombies.

Formol et métaux, le nouveau duo gagnant

Récemment, une nouvelle campagne a été lancée dans le cadre de The Real Cost. Ciblant à la fois le tabagisme et le vapotage, cette campagne met cette fois l’accent sur les composants de l’aérosol des cigarettes électroniques, en soulignant notamment la présence de formaldéhyde et de métaux.

Dans sa première vidéo, The Real Cost indique qu’un adolescent qui vape inhale du formaldéhyde, un produit utilisé dans l’industrie de la taxidermie pour aider à la conservation des animaux. Le clip d’une trentaine de secondes montre un jeune loup naturalisé qui reprend vie et dit à ses compagnons : « Hé, saviez-vous que cet enfant inhale le même produit chimique toxique utilisé en taxidermie ? ».

Dans la seconde vidéo, un dinosaure entièrement fait de métal rugit et « crache » divers pics métalliques qui se retrouvent directement dans les poumons de l’acteur en face de lui. Celui-ci réagit en disant : « La vape peut libérer des métaux toxiques comme le nickel et le plomb dans vos poumons. C’est du métal ! Dans vos poumons ! ».

Le formaldéhyde dans la vape

La présence de formaldéhyde dans l’aérosol des cigarettes électroniques n’est pas un sujet nouveau. Dès 2015, deux chercheurs de l’University of Portland publiaient un papier1 dans la revue médicale New England Journal of Medicine. Ils y indiquaient que les taux de formaldéhyde dans la vapeur de cigarette électronique étaient de 5 à 15 fois supérieurs à ceux présents dans la fumée de cigarette, des niveaux suffisamment élevés pour provoquer des cancers chez les vapoteurs.

Très rapidement, associations de défense du vapotage et scientifiques ont démontré que ces taux étaient le résultat d’une mauvaise utilisation de la cigarette électronique. Les chercheurs avaient utilisé une machine à fumer qui prenait des bouffées de 5 à 11 ml d’e-liquide en l’espace de 3 à 4 secondes, ce qui provoquait une surchauffe du dispositif. Depuis, il est établi que la présence de formaldéhyde n’est détectée qu’en cas de dry hit, un phénomène qui se produit lorsque la fibre de la résistance n’est plus imbibée d’e-liquide, produisant une vapeur au goût de brûlé impossible à inhaler.

Les métaux dans la cigarette électronique

La présence de traces de métaux dans l’aérosol des cigarettes électroniques est également bien étudiée. Dans certains cas, la vapeur peut contenir des particules métalliques, mais elles ne sont présentes qu’à l’état de traces.

En comparaison avec la fumée de cigarette, la quantité de métaux dans la vapeur est nettement inférieure et bien en deçà des seuils de sécurité établis par les organismes de santé. Par exemple, l’exposition quotidienne maximale au plomb autorisée est de 5 microgrammes. Or, la quantité relevée dans l’aérosol de certaines e-cigarettes est de 0,000126 microgramme par heure d’utilisation continue2, soit seulement 0,002 % de la quantité maximale recommandée chaque jour.

À noter que d’autres études3 s’étant penchées sur la question n’ont tout simplement pas détecté de traces de métaux supplémentaires dans les urines des vapoteurs par rapport aux non-vapoteurs. 

Toujours à la recherche d’arguments pour lutter contre la cigarette électronique, la FDA semble désormais résolue à déterrer de vieux dossiers, quand bien même ils seraient depuis longtemps classés. 


1 Jensen, R.P.; Luo, W.; Pankow, J.F.; Strongin, R.M.; Peyton, D.H. Hidden formaldehyde in e-cigarette aerosols. N. Engl. J. Med. Overseas Ed. 2015, 372, 392–394. DOI: 10.1056/NEJMc1413069.

2 Particulate Metals and Organic Compounds from Electronic and Tobacco-containing Cigarettes: Comparison of Emission Rates and Secondhand Exposure” by Saffari. A. et al. (2014). DOI: 10.1039/C4EM00415A.

3 Wiener, R. Constance, and Ruchi Bhandari. “Association of Electronic Cigarette Use with Lead, Cadmium, Barium, and Antimony Body Burden: NHANES 2015-2016.” Journal of Trace Elements in Medicine and Biology, Urban & Fischer, 26 June 2020, https://doi.org/10.1016/j.jtemb.2020.126602.

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