Dans la jungle des atomiseurs reconstructibles, un nouveau venu compte bien se faire une place sur le podium des machines à vapeur. Il s’agit de l’eXpromizer, un atomiseur de conception allemande fabriqué en Chine. Voici le test de ce nouvel atomiseur qui sera l’occasion pour moi de vous expliquer comment construire vos propres résistances en micro coil coton.
eXpromizer : un savant mélange de Taifun et de Kayfun
Ne me considérant pas comme expert des atomiseurs reconstructibles, je vais en premier m’efforcer de reprendre les propos entendus ici et là, sur les chaines Youtube des reviewers notamment. Je m’efforcerai ensuite de prendre une à une les étapes de montage. Cet article sera donc essentiellement basé sur des photos afin de vous montrer comment je procède pour faire mes montages en micro coil coton.
Cet eXpromizer est considéré par beaucoup comme un entre-deux entre le Kayfun pour son plateau plat et ses rigoles d’alimentation, et le Taifun pour son remplissage vers le bas qui ne nécessite pas de vider le tank à chaque changement de mèches ou de résistances. Ainsi cet eXpromizer est censé offrir la performance de ces deux atomiseurs bien connus en apportant une touche plus pratique. Dernier élément de poids : son prix qui gravite autour de cinquante euros (51,90 EUR chez Vapoclope), soit largement deux fois moins cher que les deux modèles précédemment cités.
Phil Busardo le montre bien dans son excellente revue, les deux plateaux de construction (ou build deck en anglais) sont très similaires entre l’eXpromizer à gauche, et le Kayfun à droite. Les seules différences notables restent la largeur des rigoles d’alimentation et le diamètre légèrement plus important sur l’eXpromizer.
A noter également que la cheminée centrale sur le Kayfun, par laquelle va passer la vapeur, fait partie intégrante de la cloche qui vient refermer la chambre d’atomisation, alors que sur l’eXpromiser cette pièce est séparée et vient se visser sur le haut de la chambre. Cette caractéristique symbolise probablement ici la séparation entre les deux modèles et nous rapproche à partir de ce point de cet autre atomiseur de comparaison, le Taifun, pour son remplissage par le bas.
L’atomiser eXpromizer dispose des propriétés suivantes :
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- Longueur: 57 mm
- Diamètre: 23 mm
- Poids: 70g
- Hauteur (sans drip tip) : 61,63 mm
- Hauteur (avec drip tip) : 80,38 mm
- Matière: Acier inoxydable et Tank en PMMA
- Réservoir de 4,5ml
- Pin 510 sur ressort en cuivre
Assemblage de l’eXpromizer
Comme tout bon reconstructible l’eXpromizer vous fera jouer du tournevis et du coupe-ongles mais vous procurera peut être aussi un petit tour de rein lorsque vous aurez, par mégarde, laissé tomber l’une des dix pièces (sans compter les joints) qui composent ce brillant assemblage. Le jeu en vaut néanmoins la chandelle car monter sa propre résistance fait réellement partie du plaisir de la vape. Le rendu enfin, reste sans équivoque si on le compare à ce que peuvent offrir aujourd’hui les atomiseurs grand public non-reconstructibles.
Le coffret de l’eXpromizer fait fortement penser à ceux utilisés par la marque Innokin. Cette boîte en carton recyclable renferme l’atomiseur déjà assemblé (mais non monté), un petit sachet en plastique avec des joints et des vis de rechange, un tournevis porte-clés à embout plat et cruciforme ainsi qu’un manuel d’utilisation en anglais et en allemand.
Pour ma part, j’ai souvent remis en question l’intérêt de ces manuels faussement didactiques car je finis toujours sur Youtube pour arriver à percer les mystères d’un montage en particulier. Je vous économiserai ici cette peine, ou ce plaisir selon vos goûts, en tentant de vous guider à travers les quelques étapes du montage de cet eXpromizer.
Assemblage
L’assemblage n’a rien de compliqué compte tenu du fait que l’atomiseur est déjà assemblé dans sa boîte. Il vous suffira donc de tout dévisser et de distinguer les différentes pièces entre elles.
En procédant de la sorte vous remarquerez que la partie basse de l’atomiseur est particulièrement intéressante. En effet le plot de connexion (ou le pin en anglais) est monté sur ressort, ce qui lui permet d’être parfaitement en contact avec votre batterie, ou votre MOD de préférence.
Les puristes de la conductivité y trouveront sans doute à redire puisque le courant électrique devra obligatoirement passer par ce ressort en cuivre pour ensuite se propager sur le plot de connexion. Une perte de puissance est donc à prévoir, mais je ne m’aventurerai pas d’avantage dans cette zone.
On pourra en revanche discuter plus facilement la longévité de cette pièce qui pourrait bien perdre de son tonus à force d’utilisations répétées, mais l’avenir nous le dira. Par ailleurs prenez garde à ne pas égarer cet élément car aucun remplacement n’est prévu dans le petit sachet contenant les pièces de rechange.
Montage de l’eXpromizer en “micro coil coton”
On parle de montage “micro coil” pour décrire la manière dont va être conçue la résistance. Le coton définissant simplement la matière de la mèche qui va venir s’imbiber de e-liquide.
Faire sa résistance en micro coil consiste à serrer au maximum les spires de son fil résistif pour minimiser les éventuels points chauds de la résistance et garantir ainsi une surface de chauffe relativement large et surtout bien homogène. Pour construire mes résistances j’utilise pour ma part du kanthal de 0.32 mm de diamètre (28 AWG), un classique de la vape pourrait-on dire.
Pour procéder à des montages faciles et sans encombres je vous conseille d’investir dans une petite trousse de bricolage. Pour vous donner des idées je vous livre ici le contenu de la mienne :
- un sachet de coton cardé (pour faire les mèches)
- une bobine de fil résistif kanthal A1 Ø 0,32 mm (pour faire la résistance)
- des ciseaux de précision (pour couper le coton proprement)
- un coupe-ongles (pour couper la résistance)
- une boîte de tournevis de précision (pour faire les spires de la résistance et la visser sur l’atomiseur)
- un socle pour les pas de vis 510 ou “tank stand” (pour maintenir l’atomiseur en place pendant le montage)
- une pince à tête céramique (pour parfaire la forme de la résistance)
Maintenant que vous avez fait votre distinguo en remplaçant éventuellement certains de mes outils par ceux de votre bord, je vous invite à nous concentrer sur le plateau de montage.
Cette pièce va accueillir la fameuse résistance et sa mèche que nous allons maintenant construire en pensant secrètement aux nombreuses économies que nous allons pouvoir réaliser. Car il faut bien le dire, monter ses propres résistances vous épargne le douloureux passage en caisse pour acquérir votre boîte de résistances Aspire ou Kanger. Avec les reconstructibles c’est une vape fraiche et voluptueuse tous les jours, et ce pour quelques centimes à peine.
# Étape 1 : La première étape consiste à enrouler votre fil résistif autour de votre tournevis.
Notez que le diamètre de votre fil résistif (ici 0.32mm), le diamètre de votre tournevis (ou d’une quelconque tige rigide, ici 2 mm) ainsi que le nombre de spires (ici 10) aura une influence sur la valeur de la résistance finale. De nombreux documents existent sur le web qui vous aideront dans ce calcul. Vous pouvez autrement y allez à tâtons : une fois le montage effectué, votre MOD pourra vous donner la valeur de la résistance, vous pourrez alors éventuellement refaire l’opération. Je vape personnellement toujours entre 1.8 et 2.2 ohm, je sais par conséquent combien de tours il me faut pour atteindre cette valeur.
# Étape 2 : Positionnez la résistance sur le plateau de construction
Votre résistance est maintenant en place, vous pouvez procéder au calcul de la résistance afin de vérifier sa valeur. Pour cela vous pouvez tout simplement utiliser votre MOD et lancer la fonction d’analyse de résistance (la plupart le font). Pour compléter votre boîte à outils il est également possible de se procurer un appareil spécialisé (ohmmètre) qui fera également office de support pour maintenir le plateau en place lors du montage.
Pour ma part je visse mon atomiseur sur mon Mini Provari et j’obtiens une résistance de 2.2 ohm. Un peu haute mais ça ira pour cette semaine (je ne changerai le coton que tous les deux jours et la résistance en fin de semaine).
Maintenant que notre résistance est en place nous allons procéder au modelage de cette dernière afin que les spires soient très serrées (micro coil). Pour cela il convient de faire chauffer la résistance puis de la pincer lorsqu’elle refroidie. Le métal se dilatant en chauffant puis se retractant en refroidissant, on va pouvoir de cette manière modeler notre résistance comme un pro. La pince à tête céramique est ici tout particulièrement utile. Attention, la résistance atteint de très hautes températures, même quand elle ne rougit plus elle reste brûlante. Gare aux doigts.
Notre résistance est prête, il va falloir maintenant y insérer une mèche de coton. Pourquoi du coton ?
Le coton cardé offre l’avantage d’offrir une capillarité exemplaire. En d’autres mots la matière est si dense et si légère à la fois, que les fibres vont pouvoir maintenir un niveau constant de e-liquide et offrir un rendu des saveurs incomparable à vos résistances classiques qui utilisent très souvent de la fibre de silice. Il s’agit ici de mon propre choix. D’autres techniques de montage existent et feront de parfaits sujets de conversation sur les forums ou les vapéros de votre ville.
Le seul inconvénient de ce type de montage est de s’assurer que votre réservoir contienne assez de e-liquide pour toujours alimenter correctement la mèche en coton au risque de la voir brûler et de créer un très mauvais goût. Par expérience, sur les quelques atomiseurs reconstructibles que j’ai pu utiliser (fogger, taifun GT, etc.) cela ne m’est jamais arrivé. Pour peu que le montage soit correctement réalisé, la vape est sublime et constante.
# Étape 3 : la mèche de coton
Alors que l’étape du fil résistif ne se résume qu’à compter le nombre de tours effectués autour de votre tournevis, l’étape de la mèche est beaucoup plus subjective et relève de ce que techniquement j’appellerai un apprentissage tacite. Il n’y a en fait pas vraiment de règles pour faire une bonne mèche. Seul le temps et l’expérience feront de vous un bon “micro coileur” !
Ni trop, ni trop peu. Il faut que la mèche puisse coulisser à l’intérieur de la résistance sans forcer mais qu’elle soit néanmoins bien maintenue. A vous de trouver la bonne quantité de coton. Gardez simplement en tête qu’une certaine longueur est à respecter pour pouvoir ensuite la couper à la bonne taille et alimenter correctement la résistance.
# Étape 4 : vérification du positionnement de la mèche et fermeture de la chambre d’atomisation
Vissez le tube qui va constituer les parois de la chambre en y insérant les mèches bien hydratées à l’intérieur comme indiqué sur la photo ci-dessous.
Afin d’éviter d’éventuelles fuites si votre mèche est trop courte, vous pouvez rajouter du coton autour de la résistance (au fond du plateau) pour venir éponger quelque peu le surplus de liquide qui pourrait venir se loger dans la chambre.
# Étape 5 : remplissage du réservoir
Utilisation, hit et rendu des saveurs
Cet eXpromizer n’a que le nom d’étrange, le reste n’est que conformisme et performance. Son design est certes un peu timide mais la pièce remplit largement son rôle et sublime avec brio les jus les plus ternes, même si le montage fera toute la différence dans l’expérience que l’on pourra en tirer.
J’aurais tout de même préféré des lignes un peu plus audacieuses et des matériaux plus nobles. Un tank en pyrex ou un drip tip plus ergonomique n’auraient pas été de trop mais à ce prix là, on ne peut pas demander la lune.
Sa bague de réglage pour l’arrivée d’air (air flow) n’est pas très pratique car même si l’on ne changera pas toutes les minutes ce type de réglage (variation de la résistance à l’aspiration), on pourra apprécier de pouvoir le faire à la volée lorsque l’on utilise l’atomiseur. Or pour régler la bague d’air flow, l’eXpromizer nécessite de dévisser l’embase (bottom cap) qui ne dispose pas de stris sur sa surface, ce qui rend difficile sa prise en main. Sans parler du risque de dévisser l’ensemble du tank, l’opération de réglage d’air flow n’est franchement pas des plus pratiques.
A plein régime l’eXpromizer a ce côté appréciable d’être très silencieux. Le léger son du crépitement qui peut survenir lorsque la résistance se met à chauffer est agréable à l’oreille et donne l’impression d’une puissance bien maitrisée de l’atomiseur. La chambre d’atomisation bien hermétique semble parfaitement confiner la vapeur pour mieux la concentrer avant de la guider dans la colonne d’air, ce qui apporte un rendu des saveurs et une qualité de vapeur extrêmement appréciable. Le hit quant à lui est bien au rendez-vous, de quoi s’étonner de la force de vos e-liquides habituels si cet atomiseur est votre premier reconstructible.
En résumé
Points positifs
- Prix bas
- Facilité de montage
- Facilité de remplissage
- Pin de connexion sur ressort
- Qualité globale de fabrication
Points négatifs :
- Design triste
- Réglage de la bague d’arrivée d’air (air flow) un peu difficile
- Conductivité et longévité du pin de connexion sur ressort discutables
- Réservoir en polycarbonate (mais possibilité de le changer par une version en acier inoxydable)
Conclusion
L’eXpromizer sera parfait pour à la fois entamer une démarche de transition vers des taux de nicotine plus bas et accéder aux avantages économiques des résistances faites à la main.
Sa facilité de montage et son fonctionnement en font un concurrent direct du Taifun et du Kayfun dont il entend prendre les meilleurs aspects. Le pari allemand de eXvape est réussi : un ato bien pensé, original et performant, à un prix très compétitif. Un must have.
eXpromizer
Prix : 51,90 €
Atomiseur complet – sachet avec joints et vis de rechange – porte-clés tournevis – mode d’emploi (anglais – allemand)
L’eXpromizer en images
Merci Ghyslain pour ce test et ce tuto parfaitement détaillés et instructifS. Je lorgnais justement du côté de cet ato peu répandu en boutique mais il est vrai que le look est moyennement attirant. C’est un facteur de plus en plus d’acheteurs semblent prendre en compte maintenant.
Toutefois, la combinaison des avantages de 2 stars du reconstructible est un vrai atout.
Allez, Messieurs (Mesdames ?) de ExVape : Une version 2 avec un look plus audacieux ?
jour Ghyslain,un article qui donne envie de passer au reconstructible.Et un tuto qui donne envie aussi!
tout a l’air si simple quand c’est bien expliqué et mis en valeur:Bravo!
Et pourtant,j’en ai regardé des reviewers…
un seul petit bémol: tu parles du Taifun,du Kaifun,et pas un seul mot du Russian a Tony..?(fou rires)
il est vrai qu’il a eu droit à un article entier aussi !
Une question: a part 0.4,la différence entre une vape a 1.8 et une vape a 2.2 ???
Je ne suis pas vexé (si, en fait, énormément, j’ai une poupée vaudou appelée Ghyslain sur laquelle je pratique l’acupuncture), le Kayfun n’étant qu’un vulgaire clone du
russian mais en moins bien puisqu’ils ont du faire le Kayfun “plus” pour ajouter l’air flow comme sur le Russian :)))) Pas bien de copier.
Bon, je vais changer mon pseudo en Ivanovitch her’brew puisque visiblement l’image du russe me colle à la peau… malheureusement malvenu en ce moment 🙁
Tu me liras 6 mois de 60 millions de machins en guise de punition (enfin, s’ils ont encore un tirage, telle la tueuse, d’ici là)
Rendons à César ce qui lui appartient, le russian est une copie améliorée du kayfun au niveau de l’airflow et le kayfun lite, une copie de l’amélioration faite au niveau du russian. Le kayfun lite n’a rien de vulgaire 🙂
C’était de l’humour suite à un autre post sur le Russian que je défend, le Kayfun aussi évidemment mais comme César est rarement présent en boutique, et bien on prend l’autre dont j’apprécie par ailleurs l’appellation humoristique 🙂
J’avoue qu’ils ont fait fort 🙂 les deux sont excellents de toute façon mais malheureusement relégués conjointement au rang d’antiquités à cause du squape r. Mais ça c’est une autre histoire ^^.
Le Russian de “Denis” tu veux dire peut être 🙂 Pour répondre à ta question sur la différence entre les deux valeurs de résistances : pour la même intensité (disons 4.2 volt) la 2.2ohm chauffera moins et produira une vapeur plus froide, voir plus “piquante” que la 1.8ohm. A chacun de trouver son sweet spot, le mien en l’occurrence se situe à ce niveau : 4.2 volt pour une résistance à 1.8ohm. Je passerai à 4.4 volt si la résistance est de 2.2ohm. Il faut tester ! 🙂
-Ghyslain
Au temps pour moi, de “Tony” bien sur, mes excuses maitre Ivanovitch ! 🙂
Merci cher redac chef…..en toute connaissance de cause pour les sueurs que peuvent donner de tels articles…. c est parfois tres compliqué d etre simple…. va y avoir compet….sourire
merci pour la réponse,Ghyslain.(Un peu en retard peut être.)
Je confirme que je ne suis ni chroniqueur ni reviewer sur ma cigarette, Ghyslain tient à son site, mais j’ai ardemment défendu les Russes il est vrai.
Je confirme, et sans humour pour une fois, la haute qualité du tutoriel : photos, étapes clés, points à ne pas négliger bref le genre d’article bien trop rare qui devrait convaincre encore un certain nombre de passer au reconstructible.
Non, je ne cherche pas à postuler :)))
Heu, tout d’abord merci pour ce beau tuto très détaillé.
Y’a juste un truc qui m’étonne: le ressort en cuivre c’est un plus non? Le cuivre est nettement plus conducteur que l’acier il me semble…
D’où la vague actuelle des mods cuivre Philippins, au-delà de leur aspect très chouette.
Le fer est plus résistif donc moins conducteur que le cuivre. Ceci dit, pour un ressort de connection, l’argument est avant tout marketing. Le fer est un bon conducteur et suffit largement à faire circuler les électrons. Trouver une différence sans un appareillage de précision n’est guère possible. Au niveau du rendu, aucun impact, on pourra juste à la limite parler d’une efficacité de la délivrance de l’accumulateur très légèrement amélioré.
Après, je suis comme toi, je trouve l’aspect cuivre sympa et il convient à merveille avec le steampunk 🙂