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Étude de Portland : non, vapoter n’est pas 15 fois plus dangereux que fumer

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L’équipe de Farsalinos et les chercheurs de l’université de Portland continuent de s’affronter sur la présence de formaldéhyde dans la vapeur des cigarettes électroniques et ses conséquences sur les risques de cancer.

Les chercheurs de Portland s’accrochent à leur étude

L’étude de Portland sur le formaldéhyde formellement démontée par des travaux de Farsalinos

L’étude sur le formaldéhyde formellement démontée par des travaux de Farsalinos

Elle avait fait grand bruit au début de l’année 2015 et déchaîné une tempête médiatique. Une étude de chercheurs américains de l’université de Portland estimait que le vapotage pouvait être 5 à 15 fois plus dangereux que le tabagisme. L’un des auteurs, David Peyton, réfute les récents travaux du chercheur grec, Konstantinos Farsalinos. Ils ne constituent pas, selon lui, une “réplication” des expérimentations antérieures.

Selon Peyton, l’équipe américaine avait mesuré  dans la vapeur les quantités d’hémiacétals de formaldéhyde et non celles de formaldéhyde carbonyl comme l’a fait Farsalinos. Pour marquer sa réprobation vis à vis du cardiologue, il critique aussi sa démarche d’évaluation du phénomène des “bouffées sèches”, stade à partir duquel il devient impossible de vapoter. D’après lui “augmenter les niveaux de puissance de façon non aléatoire ne semble pas être la meilleure pratique pour produire des résultats d’étude impartiaux”.

Formaldéhyde : moins de 1 % du risque total de cancer associé au tabagisme

Farsalinos répond à la réponse à son étude sur le formaldéhyde

Farsalinos répond à la réponse à son étude sur le formaldéhyde

Le Dr Farsalinos qui demande la rétractation de ce papier depuis sa parution n’a pas laissé cette critique sans réponse. Il revient sur la question centrale du calcul du risque de cancer élaboré par les universitaires américains. Il les juge “non valides” puisque “aucun risque de cancer n’ a été établi pour ces composés”. Si cela ne suffisait pas, il ajoute que “le risque de cancer attribuable au formaldéhyde a été évalué à moins de 1 % par rapport au risque total de cancer associé au tabagisme”.

Le cardiologue grec soulignait dès 2015 l’absence de données scientifiques permettant d’affirmer que les hémiacétals de formaldéhyde peuvent provoquer le cancer chez l’être humain. Au contraire, affirmait-il alors, il existerait de fortes possibilités pour que ces agents protègent l’organisme du formaldéhyde lui même. 

Médecine VS Chimie analytique

L’objectif, explique-t-il, était de répliquer l’expérience dans des conditions réalistes pour “vérifier ou rejeter la conclusion selon laquelle les cigarettes électroniques présentent de 5 à 15 fois le risque de cancer associé aux cigarettes du tabac”. Sans l’ombre d’un doute pour lui, “notre étude a clairement établi que cette affirmation est fausse”, ajoutant que ces travaux se sont révélés “une expérience de réplication valide qui présentait la pertinence clinique des résultats antérieurs”.

Dans le même ordre d’idée, les laboratoire Xéres avaient émis des réserves dans nos colonnes sur “le choix de publier une étude de chimie analytique dans un journal de médecine reconnu”, les reviewers n’ayant “pas les connaissances requises pour expertiser un tel article, relevant en définitive plus de la chimie que de la santé”.

Formaldéhyde : Histoire d’une controverse scientifique

La controverse racontée sous forme de timeline

La controverse racontée sous forme de timeline

Combien de fumeurs ces travaux ont-ils potentiellement détourné d’un dispositif qui leur apporterait pourtant une réduction du risque tabagique ? Nombre d’experts se sont interrogés et cherchent à faire retirer la correspondance initiale du NEJM, sans succès pour l’instant.

Clive Bates et Konstantinos Farsalinos ont annoncé leur détermination à  continuer d’attaquer le NEJM et les rédacteurs de l’article jusqu’au retrait de ce papier. Trois ans de controverse scientifique, toujours pas terminée, sous forme d’une “timeline”