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E-cigarette : Des experts belges révèlent la stratégie de Big Tobacco

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"Pourquoi l'industrie du tabac paie-t-elle des chercheurs pour dire que l'e-cigarette est moins nocive que la cigarette normale?". A lire sur RTL Info.

Pourquoi l’industrie du tabac paie-t-elle des chercheurs pour dire que l’e-cigarette est moins nocive que la cigarette normale?“. A lire sur RTL Info.

David Fourmanois, journaliste belge, signe un article sur le journal RTL Info à propos de la cigarette électronique. Il recoupe les propos de deux experts en tabagisme dont le docteur Anne Boucquiau, la responsable du département prévention de la Fondation contre le cancer, et le psycho-tabacologue Martial Bodo.

Alors que les données scientifiques s’accumulent et continuent à démontrer le pouvoir de réduction des risques de l’e-cigarette, c’est principalement l’étude de Lorillard, l’un des géants du tabac, qui est prise comme point de départ de l’analyse. A sa sortie cette recherche avait été très partagée puisqu’elle relativisait de manière conséquente les dangers du vapotage passif.

En effet les scientifiques de la firme américaine concluaient que la grande majorité des analytes présentes dans la vapeur fut estimée à <1% de la TLV alors que les carbonyles sélectionnés étaient de l’ordre de <5% de la TLV. Une autre étude non citée par le journaliste belge pourrait venir d’ailleurs compléter ces résultats, celle montrant notamment l’absence de toxines et d’agents mutagènes dans la vapeur (pour un modèle particulier d’e-cigarette dont Lorillard est le propriétaire).

Politique émotionnelle

Au delà de la science, c’est avant tout l’émotion qui semble prendre le dessus dans les analyses. Ainsi pour les deux professionnels, le fait qu’un industriel du tabac finance des études lui étant favorables illustre parfaitement cette stratégie pernicieuse qui consisterait à vouloir séduire le consommateur par un produit moins nocif afin de maintenir “l’acte de fumer”.

Alors que l’e-cigarette est un dispositif qui semble rationnellement faire reculer les méfaits du tabagisme et qui s’est démocratisé par une dynamique sociale forte très éloignée du tabac et de la pharmacie, les théories de passerelle vers le tabagisme et de renormalisation de l’acte de fumer continuent leur chemin. Pourtant les faits peinent toujours à se manifester.

Le procès de l’e-cigarette ne concerne finalement pas les composés organiques volatils, les agents mutagènes, les aldéhydes ou encore les nitrosamines spécifiques au tabac. Il concerne simplement sa représentation.

Si l’industrie du tabac vient gâcher la fête de la vape en véhiculant avec elle un traumatisme ancré au plus profond des consciences politiques, force est de constater qu’un e-liquide chauffé offre un profil toxicologique très avantageux si on le compare à la fumée du tabac. Face au fléau du tabagisme, première cause de mortalité évitable dans de nombreux pays, n’est-ce pas là le plus important ?

Pour le moment de l’autre côté de la frontière, l’e-cigarette permet de “continuer à fumer” et séduit de plus en plus de consommateurs grâce aux efforts des cigarettiers. Les professionnels de la vape ont plus que jamais besoin de clamer leur indépendance et se différencier de Big Tobacco si ils ne veulent pas finir sur le même banc.