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Discussion sur le Do It Yourself (DIY)

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Si vous ne fumez pas, ne vapotez pas.

Une des raisons du succès de l’e-cigarette tient à sa forte présence sur les réseaux sociaux, forums, et l’internet en général. On y trouve des conseils tantôt bons, tantôt très mauvais…

Le DIY, juste fais-le

Le DIY consiste à faire ses e-liquides soi même.

Le DIY consiste à faire ses e-liquides soi même.

Les DIYeurs, ce sont les adeptes du « Do It Yourself », le liquide fait à partir d’une base nicotinée et d’arômes. Pour comparer, si les liquides prêts à vaper sont des plats à emporter de traiteurs, les DIYeurs préfèrent cuisiner eux-même après avoir fait le marché.

Il faut reconnaître que le DIY revient beaucoup moins cher que le prêt à vaper, et pas dans une moindre mesure : après l’achat d’un équipement peu onéreux, on est sur des échelles de valeur de moins 60 à 80 % du prix.
Mais le DIY requiert aussi certaines choses : de la prudence, puisqu’il faut rappeler que la nicotine est un poison à forte dose qui peut s’infiltrer par la peau, le port des gants est donc nécessaire, et un savoir-faire.

Ainsi, recettes, dosages etc… sont à étudier et modifier selon le goût de chacun. Un peu de travail en amont s’impose. Les liquides DIY ne sont pas prêts à vaper de suite : ils ont besoin de repos pour développer leurs arômes une fois prêts.

Mais, si on est prêt à s’y investir, le DIY est une alternative intéressante au liquide tout fait. A condition, aussi, d’avoir un certain talent : moi, par exemple, ai failli reprendre la tueuse après avoir goûté le fruit de ma première (et dernière) tentative. Il doit m’en rester un fond, quelque part, si quelqu’un cherche un produit typé « chou farci banane-cannelle et clous de girofle ».

Or donc…

Or donc, depuis quelques jours, j’observe sur les réseaux sociaux une sorte de promotion du DIY du type dénigrement. En gros, une personne, souvent un débutant, arrive sur un groupe, il est encore jeune et timide, et pose une question comme « J’ai entendu parler du – mettez ici le nom d’un liquide à la mode – et je voulais savoir ce que vous en pensez ». Compliqué, comme question, c’est subjectif, tout ça.

Et la, des DIYeurs arrivent, pour expliquer au petit jeune que le DIY, c’est mieux, qu’il ne sait pas ce qu’il y a dans son liquide, sûrement des trucs dangereux, tandis que le DIY, il sait ce qu’il y a dedans.

Mensonger, et dangereux.

Dangereux pour quoi ? Tout d’abord, parce que le DIY demande un certain savoir-faire qui n’est pas forcément à la porté d’un débutant. Qu’il requiert également un certain temps, ce qui n’est pas forcément ce que cherche le néophyte : il y a encore quelques jours, il prenait une cibiche toute faite et il lui fallait deux secondes pour l’allumer. Enfin, parce que si moi, extérieur à la conversation, je peux lire ça (et m’en affliger), les opposants à la vape peuvent aussi le lire. Après tout, ce sont des vapoteurs eux-même qui expliquent que les liquides sont pleins de cochoncetés…

Mensonger pour quoi ? Parce que le DIY consiste à assembler dans une base déjà prête des arômes déjà prêts. A moins que le DIYeur ne soit équipé d’un laboratoire privé et ne possède des connaissances qui lui permettent d’extraire un arôme fraise d’un panier de gariguettes, il ne sait pas comment est fabriqué son arôme, et à plus forte raison… Ce qu’il y a dedans.

Vive la vape libre

C’est une frange non représentative de la communauté des DIYeurs dont il est question ici, entendons nous bien. Et je ne leur jette pas la pierre, parce que je suis persuadé qu’ils cherchent à bien faire.

Tout ce qu’on réussira à obtenir avec ces débordements d’enthousiasme, c’est de donner des arguments aux opposants à la vape, et inutile de vous rappeler que ce n’est VRAIMENT pas le moment, et un débutant paumé : à une question simple, il obtiendra une réponse illisible aux relents de guérilla.

Un jour venu, il entendra parler du DIY et viendra poser la question. Ce jour là, vous pourrez vous en donner à cœur joie.

D’ici là, vous pouvez consacrer toute cette belle énergie et cette force de conviction à faire signer l’EFVI, si vous voulez continuer à DIYer. Et si je vous y reprend, je vous force à vaper mon désormais célèbre « chou farci banane-cannelle et clous de girofle ».


ndlr : Nous avons demandé à un internaute, Thomas Cornec, de bien vouloir répondre à Guillaume et nous faire part de son point de vue sur la question.

De la clandestinité au mass market…

Bonjour, pour répondre à Guillaume qui observe, comme beaucoup, l’évolution de la vape sur les réseaux sociaux, j’observe moi aussi des évolutions du marché.

Avant tout, je pense qu’une présentation s’impose pour comprendre mon regard. Je suis un vapoteur passionné depuis près de trois ans après 25 ans de tabagisme et un souci de santé qui m’a obligé à lâcher mes clopes et ma mauvaise haleine (enfin, en général : parfois au matin, j’ai l’impression d’avoir repris le tabac).

Geek assumé, passionné de nouvelles technologies depuis toujours, ma passion pour les smartphones en 2001 m’a amené à vendre des téléphones portables ce qui m’a amené, par les hasards de la vie (je développe pas plus, c’est compliqué, long et sans aucun intérêt pour l’article présent), à vendre il y a près d’un an ma nouvelle passion : les Vaporisateurs Personnels.

Si je parle de mon passé de vendeur en téléphonie et de ma passion des smartphones 7 ans avant le premier iPhone, c’est que j’y vois une évolution parallèle et non évitable avec la vape.

En 2001, avec mon premier HTC vendu par Orange sous la marque SPV, mon entourage me regardait en se moquant de la « laideur » (relative à mon sens), de l’encombrement de mon téléphone portable comparé à leurs Nokia 8210, Alcatel OT-quelque-chose, leur Siemens S-bidule, leur Sony CT-machin-chose super petit, qui tient dans la poche de la chemise, qui est jaune à pois verts…. Alors que mon gros truc était lourd (100gr), gris et de forme bizarre.

Ma réponse était la suivante :
_ Oui, mais moi je m’en fous de la couleur, du poids… je suis RPV et mon téléphone a son agenda synchronisé avec Outlook, gère mes fiches clients, mes boîtes mail, me fait des rappels, fait des photos, des films, lit mes DivX, me sert de modem bas-débit pour mon PC portable de 74kg (au moins), j’installe mes applis via un marché d’applications ou via internet ou via le WiFi, le bluetooth, j’ai des jeux vidéos quand je suis aux toilettes….
(vous voyez où je veux en venir ???Non ? Attendez un peu)
Ceci se passait en 2001.

En 2007, l’iPhone première génération (le EDGE en métal, pas le 3G) sort.
Une révolution ! Pas de technologie, comme vous pouvez le voir, ce que les premier et deuxième iPhones faisaient à grands renforts de communication et de pub, je le faisais avec mes HTC successifs depuis 6 ans !!! Mais personne ne les connaissait, ils coûtaient horriblement cher car souvent peu ou pas subventionnés (à une époque où c’était la règle). Mais le marché de masse était là.

Aujourd’hui, 80% des téléphones vendus sont des smartphones (Android, iOS, Windows Phone, Blackberry OS essentiellement). Les « feature phones » sont minoritaires.
Au début de l’avènement des smartphones d’Apple, j’ai pu assister à une guerre numérique sur les sites et forums dédiés où les vieux briscards comme moi qui avaient des smartphones depuis longtemps voyaient des débutants bouffis d’orgueil, de mépris et de certitudes dénigrer ceux qui n’avaient pas le même modèle d’Apple qu’eux ou qui venaient de sauter le pas et nous d’observer un comportement agressif se développer… Une guerre s’installe qui s’est tarie (mis à part quelques minoritaires) il n’y a pas plus d’un an ou deux.

Le smartphone était devenu la norme, le téléphone « de base » l’exception. Les trolls des nuisances inévitables mais noyés dans la masse.

Bis repetita

La vape existe depuis 10 ans. J’ai pu tester en 2008 ma première cigalike au hasard d’une rencontre dans un bar par un fou qui avait découvert ce truc et essayait en vain de vendre son bidule moche, lourd, pas performant comparé à mes blondes aux tabacs brestois, en dépit des moqueries. Non, trop précurseur. Il a abandonné et repris son job.

Fin 2011, j’ai découvert la vape moderne. Pas de shop en Bretagne, tout se passe sur les forums, les sites dédiés. Et on y va ! Modèles moches, plus performants mais c’est pas encore les kits qu’on connaît… Alors on échange conseils, astuces, bons plans, informations… Un shop ouvre sur Brest, rapidement suivi d’un deuxième… et on apprend, et je découvre encore plus…. On me regarde comme un alien, on se fout de mes 5 batteries ego logées dans ma poche intérieure, de mes clearos et cartos bizarres, de mes recharges de jus, mes parfums de plus en plus étrange (« Non mais tu fumes vraiment de la tarte aux fraises à la crème pâtissière ? Ben oui, c’est du Ahlusion, à ceci près que je fume plus, je vape. Mais ça n’a même pas un goût de clope ton truc là !! Ben non, j’ai acheté une base neutre nicotinée et puis j’ai mis des arômes banane, fraise, vanille….).

Mais un vapeur fait tâche d’huile…deux ans plus tard, la ville est passée de 2 à plus de 20 shops, les VP pullulent dans les rues… les mods commencent à ne plus se cacher au détour du bois et sortent à la lumière…
Mass market’s back !!

Et oui, on recommence : on voit des vapoteurs, débutants il y a 6 mois, bouffis d’orgueil, de mépris et de certitudes dénigrer ceux qui n’ont pas le même modèle de ecig qu’eux ou qui se contentent d’acheter du liquide tout fait… Et mépriser ceux qui leur prouvent qu’ils ont aussi arrêté le tabac comme eux mais différemment. Une guerre s’installe qui se tarie (mis à part quelques minoritaires) vu la prolifération de modèles disponibles.
Si les trolls ne peuvent plus troller sur le matos de débutant puisque tout le monde a des ego, trollons sur les mods (original ou clone-contrefaçon-copie) ou sur les jus.

Le troll DIY

Parlons donc des jus ! (c’est le but final) Je distingue trois grandes tendances et je fais moi-même partie de deux d’entre elles :

  • le e-liquide tout prêt mono-arôme qui permet au fumeur de lâcher son tube de tabac ou d’avoir un jus facile à appréhender.
  • le e-liquide tout prêt mais très travaillé avec beaucoup d’arômes différents qui convient souvent plutôt au vapeur qui ne fume plus et qui a déjà baissé son taux de nicotine et ne cherche plus qu’à être gourmand et découvrir des saveurs étranges complexes
  • le DIYeur qui assemble lui-même ses jus à partir de bases, de nicotine (parfois les bases sont nicotinées à l’avance ce qui élimine le côté dangereux de la manipulation de nicotine pure) et ses arômes et additifs.

On peut donc voir que les trolls ont un nouvel angle d’attaque pour se faire mousser: il y a ceux qui font leurs propres jus avec plus ou moins de succès de la manière décrite par Guillaume plus haut et ceux qui se « contentent » d’acheter du jus.

Je fais mon DIY, avec plus ou moins de succès moi aussi, depuis pas mal de temps déjà mais j’adore découvrir ce que font les autres et dans ce domaine je suis très marqué par les américains. J’adore la complexité et parfois la lourdeur de ces derniers. C’est un peu comme aller dans un restaurant quatre étoiles et soit prendre des idées soit juste profiter, s’ouvrir les papilles et juste vaper ! Un régal, un bonheur et un niveau qu’avec mes petits moyens je ne pourrai jamais égaler ou même approcher dans ma propre cuisine. Chez moi ça revient moins cher mais je n’aurai pas le résultat d’Arnaud Lallement.

Mon DIY c’est autre chose : j’adore découvrir des assemblages (je fais mes DIY avec entre 4 et 8 saveurs et additifs différents), parfois juste une idée sort de je ne sais où et je me dis que l’artichaut, si ça se trouve, ça se marrie très bien avec la garriguette pour réconcilier le nord et le sud finistère. Mais n’essayez pas, ça fait peur comme mélange…. Ou plutôt : si ! Essayez ! Testez ! Amusez-vous ! La tarte tatin, comme beaucoup de magnifiques recettes culinaires, est issue d’une erreur de préparation !

Donc : oui, j’aime le DIY, ludique et surprenant bien qu’envahissant (deux litres de bases de divers taux de concentration en nicotine à la maison et à peu près 70 arômes et additifs, ça envahi. Si, si. Essayez, vous verrez.) mais j’aime aussi les liquides tout prêts.

Et il y aura toujours des trolls dans chaque domaine passionnant (ethymologiquement, qui suscite des passions). Ne vous prenez pas la tête avec ces guerres stériles.
Un troll ne sert à rien. Jamais ou presque. Il y a même un adage numérique bien connu : « Don’t feed the troll ». Je dirais plus: « Don’t feed the vaping troll ». La vape, ça sauve des vies, ça sauve votre vie (du moins, si vous avez signé l’EFVI on a peut être encore une chance) mais surtout c’est fun et c’est du plaisir.

Il y a des pratiques en vape qui peuvent être dangereuses : le power vaping extrême qui frôle avec la limite de dégazage des accus, le DIY complet qui implique de manipuler sans formation une substance relativement dangereuse comme la nicotine pure. Rassurez-vous : pour le power vaping, mettez un fusible et pour le DIY, la javel est beaucoup plus mortelle et risquée à manipuler. D’ailleurs, vous avez passé un agrément de laborantin amateur pour pouvoir utiliser votre détergeant ? Non ? Et bien faîtes-le. Ou pas. Mais faîtes attention en manipulant et renseignez-vous auprès de plus expérimentés. Et puis il ya des bases déjà nicotinées qui existent un peu partout sur les sites spécialisés.

Mon point de vue de vapeur, de vendeur, d’ancien fumeur, d’homme est le suivant : il n’y a pas de mauvais matériel (sauf le défaillant), seul compte celui qui vous tient loin de la clope. Et il n’y a pas de mauvais jus tant qu’il vous plaît à vous et qu’il vous tient loin de la clope.

Que vous l’achetiez tout fait saveur tabac, pomme, vanille ou whisky, qu’il soit français comme VDLV ou italien comme Liqua, ou que vous achetiez un américain comme le Deadly Sin si addictif de Good Life Vapor ou le Gambit très cher (mais il y a des raisons) et très gourmand de Five Pawns ou bien que ça soit un Green Vapes français si surprenant et frais ou encore votre recette mythique dans votre entourage de « Framstache » (framboise-pistache… tiens, faut que je teste ça ! Allez, on va faire péter la CB, j’ai pas d’arôme pistache en ce moment !) . Ce qui importe c’est que vous sauviez votre vie ! Que vous arrêtiez le tabac !

Amusez-vous ! Testez ! Ou pas. Expérimentez ! Ou pas. Mais profitez de la vie, prenez du plaisir. Même les trolls ont de bonnes idées parfois, il ne faut pas leur retirer leur expérience. Juste : ne vous prenez pas la tête avec. Ne rentrez pas en guerre et faîtes-vous votre propre opinion.

Le DIY, c’est fun, chouette, passionnant… mais envahissant et chronophage comme toute passion. A vous de voir si vous voulez tester. Il n’y a ni obligation à le faire ni honte à ne pas le faire. Chacun sa vape. Tolérez et fuyez les conflits. La vape doit être un plaisir et chacun le sien. Mais, quel que soit votre choix, n’oubliez jamais deux choses : plus de tabac à fumer et…. don’t feed the troll !