Le très sérieux mensuel La Recherche publie dans ses pages du mois de novembre « Le grand débat » présentant ainsi l’opinion de deux personnalités influentes dans le monde scientifique et médical. Deux points de vue parfois divergents mais qui s’accordent sur la capacité de l’ecig à accompagner le fumeur vers l’arrêt du tabac.
Ce que Bertrand Dautzenberg craint :
que l’industrie du tabac s’empare d’ici 2015 de 75% du marché de l’e-cigarette,
qu’il recrute de nouveaux fumeurs de vraies cigarettes en ayant déclenché une forme de dépendance nicotinique avec le vapotage. Pourtant aujourd’hui aucune étude sérieuse ne montre que les vapoteurs basculent de l’ecig vers le vrai tabac ; alors que l’inverse est indéniablement vrai et vérifié.
que cette tendance touche directement les jeunes, d’où l’utilité de l’interdire au mineur, et plus particulièrement dans des endroits banalisés (il cite l’épicerie).
Il est contre
la publicité pour l’e-cigarette,
le vapotage dans les lieux publics car selon lui elle constitue une incitation à fumer des vraies cigarettes.
Personnellement et en tant qu’ancienne fumeuse, la fumée d’une vraie cigarette me gène, celle d’une cigarette électronique non. Suis-je la seule ?
Il reconnaît
qu’il n’y a que des risques infimes de vapotage passif (ouf !).
Enfin le professeur Dautzenberg conclut en disant qu’il est temps d’organiser la place de l’ecig afin qu’elle aide les fumeurs à sortir de la dépendance du tabac.
Intéressons-nous maintenant à Jean-François Etter, professeur de santé publique à la faculté de médecine de l’Université de Genève en Suisse et auteur de “La vérité sur la cigarette électronique”
Le point de vue du professeur Etter est clair : « L’e-cigarette pourrait libérer des millions de fumeurs dépendants du tabac. »
Il est convaincu que
la cigarette électronique constitue une alternative crédible au tabac et donc une révolution pour la santé publique,
la supprimer revient à obliger les dépendants à la nicotine à n’envisager que les substituts nicotiniques peu attractifs ou à retourner vers le tabac,
vapoter créé chez le fumeur le même plaisir que fumer : création du hit qui précède la libération de dopamine dans le cerveau.
Il affirme
qu’il peut y avoir une dépendance à la cigarette électronique au même titre qu’il existe une dépendance aux substituts nicotiniques…mais qui ne constitue pas selon lui un problème de santé publique,
que la cigarette électronique est infiniment moins dangereuse que le tabac,
que les études prouvent que la cigarette électronique aide les fumeurs à se sevrer,
que des analystes américains attribuent une partie de la baisse de consommation du tabac au succès de la cigarette électronique aux États-Unis.
Il ne mâche pas ses mots : « Étonnamment, les opposants les plus virulents aux e-cigarettes se recrutent dans les milieux de santé publique, sans doute parce que de nombreux acteurs de ce domaine rejettent instinctivement tout ce qui ressemble à une cigarette ou parce qu’ils ont le sentiment que le sevrage tabagique doit passer par eux.
mais une e-cigarette n’est pas plus une cigarette qu’une moto n’est un cheval mécanique. Il s’agit d’un produit qui pourrait libérer des millions de fumeurs… »
Il conclut que pour toutes ces raisons, il est logique que la cigarette électronique soit libre d’accès, y compris aux jeunes fumeurs et que considérer l’e-cig comme un médicament serait une erreur : augmentation de son prix, réduction du nombre d’utilisateurs et donc de sevrages et frein aux innovations.
A bon entendeur, salut !
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