Les méthodes de développement personnel rencontrent un immense succès commercial, à défaut d’améliorer concrètement le monde. Et vous savez quel est le problème ? La motivation. Et le rapport avec la vape ? Et bien lisez, vous verrez.
Se concentrer sur soi
Il est étonnant de constater à quel point l’époque est fascinée par le développement personnel. Vous savez, le (guillemet avec les doigts) développement personnel ? Ce sont des livres, des vidéos, des conférences, des stages, du coaching, bref, toute une diversité de produits qui sont censés faire de vous de meilleures personnes.
De mon temps, c’était le boulot des parents, de l’école, et, parfois, du chef religieux local auquel vous étiez affilié. Et preuve s’il en est que l’époque a bien changé, un marmot à qui je dirais « de mon temps » rétorquera aussitôt « OK boomer » alors qu’un enfant bien élevé de mon époque aurait opiné du chef dans une attitude humble et attendu que je sois à distance raisonnable, hors de portée de mes esgourdes, pour murmurer un « vieux con » de bon aloi.
Mais ce n’est pas le sujet.
Le sujet, donc, c’est le (guillemet avec les doigts) développement personnel, qui offre des méthodes pour tout améliorer chez vous. L’empathie (avec soi), l’écoute (de soi), la bienveillance (envers soi) et comment éliminer les personnes toxiques (ce sont celles qui vous disent que vous êtes quand même sacrément nombriliste). Et la motivation.
Ouvrez vos chakra… chaquras… Votre esprit, quoi
Parce que si on lit les bouquins de (guillemet avec les doigts) développement personnel, il faut croire que la procrastination est le mal de son époque. Il y a tellement à dire sur la procrastination… Mais pas aujourd’hui.
Après avoir épluché quelques catalogues de livres de (guillemet avec les doigts) développement personnel, j’en suis parvenu à la conclusion que ce qui manque, c’est la réponse à la question : pourquoi ? Pourquoi devenir une meilleure personne ? La réponse qui est apportée, c’est « pour aller mieux dans votre vie ». C’est flou. Moi, par exemple, là, tout de suite, un café améliorerait considérablement mieux ma vie qu’un livre de développement personnel.
De mon temps (« OK boomer, vieux con, etc. ») il y avait de bonnes raisons de devenir une meilleure personne. Pour ne pas se manger une tarte aux phalanges (les parents), des heures de colle (l’école) suivies d’un savon homérique (les carnets de correspondance) et, parfois, pour ne pas aller brûler en enfer (la religion).
Tandis qu’avec le (guillemet avec les doigts) développement personnel, la raison, c’est « pour aller mieux dans votre vie ». Alors, certes, c’est une bonne raison, mais je suis sûr qu’il y a d’autres solutions. Par exemple, le type qui vient de remporter 160 millions à l’Euromillion, combien vous pariez que, pas un seul jour de sa vie, il éprouvera le besoin de dépenser cet argent en livres de (guillemet avec les doigts) développement personnel ?
Développe personnellement ta vape
Et c’est là qu’on en vient au sujet qui nous préoccupe : peut-on distinguer ceux qui lisent des livres de (guillemet avec les doigts) développement personnel de ceux qui n’en lisent pas et en conclure qu’ils sont moins performants ? La réponse est oui. Prenez, un exemple, vraiment au hasard, les antivape : ils en lisent.
Démonstration : cela fait très longtemps qu’ils cherchent des preuves définitives que la vape est pire que le tabac, et ils n’en trouvent pas. Pourquoi ? Parce que l’unique motivation qui pourrait les animer, finalement, c’est qu’en parvenant à faire interdire la vape, ils se sentiraient mieux dans leur vie. Concept flou, récompense vague, motivation brumeuse, échec.
Alors qu’avec une méthode à l’ancienne, ça fonctionnerait. Apportez leur une vraie motivation, vous verrez. Par exemple, dites-leur que Xavier Dupont de Ligonnès détient les preuves que la vape est pire que le tabac. Et hop ! Le tour est joué. Ils trouveraient les preuves que la vape est pire que le tabac ? Non, évidemment non, puisqu’elles n’existent pas. Mais ils retrouveraient Xavier Dupont de Ligonnès, ce qui les rendrait au moins utiles, pour une fois.