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Coton bio, chanvre, coton japonais ou rayonne : Phil Busardo teste différentes matières pour ses mèches

Mis à jour le 25/11/2022 à 12h41
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Phil Busardo nous fait partager l'une de ses petites expériences sur les mèches en coton.

Phil Busardo nous fait partager l’une de ses petites expériences sur les mèches en coton.

Nous sommes probablement ici dans les sphères de la vape expérimentale, là où les prochaines techniques industrielles pourraient bien prendre leur source comme le passé a déjà pu le montrer. Les basses résistances ou les MODs en règle générale sont en effet des avancées techniques qui ont pris leur inspiration des usages communément adoptés par les consommateurs eux-mêmes.

[Nous rappelons que l’usage des MODs et des atomiseurs reconstructibles nécessite quelques précautions. Utilisez ces techniques de vape en connaissance de cause. Les points de contrôle essentiels concernent l’alimentation constante en e-liquide de votre mèche et la température de chauffe de votre résistance.]

Imbibez la mèche de e-liquide en prenant soin de bien hydrater toute la mèche (y compris en dessous et sur les spirales de la résistance).

Exemple ici d’une mèche réalisée en coton cardé écru pour le test de l’eXpromizer.

Si il y a bien des discussions interminables dans les zones d’échanges sur internet c’est bien le sujet des mèches. Pour résumer brièvement on trouve aujourd’hui dans la plupart des atomiseurs grand public des mèches en fibre de silice. Ce type de matériau étant très résistant à la chaleur, il est utilisé par la majeur partie des industriels. Mais ses propriétés capillaires sont loin de pouvoir égaler les matériaux comme le coton dont les fibres beaucoup plus fines et aérées permettent de capturer le e-liquide plus facilement. Autre grande famille de mèches, le mesh utilisé dans les atomiseurs type Genesis mais elle sera mise de côté dans cet article.

En dehors de la qualité de la résistance (coil) et des propriétés générales de l’atomiseur et du MOD qui le soutient, l’alimentation en e-liquide d’une mèche aura une grande incidence sur l’expérience de vape. Plus la mèche sera correctement alimentée, c’est à dire imbibée de e-liquide, plus elle pourra garantir à l’utilisateur un rendu des saveurs optimal et une densité de vapeur bien régulière. Le coton est très plébiscité pour sa capillarité et beaucoup de vapoteurs adeptes des atomiseurs reconstructibles en sont fans.

Si le coton offre une capillarité exemplaire, il a en revanche le grand désavantage de brûler très facilement. Ainsi la hantise du vapoteur sera d’éviter à tout prix le dry hit, littéralement cette bouffée sèche qui peut créer une vapeur âcre dont les origines ne font pas franchement partie des questions les plus attirantes sur les forums (l’acroléine en fera par exemple partie). Afin d’éviter ces désagréments, une attention toute particulière est alors portée au bon maintien de l’hydratation de la mèche.

Un autre aspect recherché par les vapoteurs avancés concerne le respect du goût ou encore l’absence d’allergènes possibles si la matière est traitée d’une certaine manière par le fabricant (blanchiment par exemple).

Les petites expériences de Phil Busardo

L’américain Phil Busardo, le reviewer sans doute le plus connu au monde, a publié récemment une vidéo très intéressante à ce sujet. Il s’est intéressé à quatre types de matière utilisée pour la fabrication des mèches : le coton bio, le chanvre, le coton japonais (non traité) et le rayonne (soie artificielle à fibre continue).

Nous n’allons pas entrer dans le détails des propriétés de chacune de ces matières mais seulement nous concentrer sur les conclusions de Busardo qui se basent sur trois aspects principaux : la capillarité, la dégradation à la chaleur et le goût.

Alimentées par le bas dans un bac contenant du e-liquide, les mèches sont posées pendant un certain temps pour observer leur propriétés capillaires (le liquide remonte).

Alimentées par le bas dans un bac contenant du e-liquide, les mèches sont posées pendant un certain temps pour observer leur pouvoir d’absorption (le liquide remonte).

Le test de capillarité de Busardo montre clairement que le coton japonais et le rayonne permettent de faire circuler le e-liquide le plus rapidement dans la mèche. Le coton bio arrivant bon dernier, c’est le coton japonais qui semble disposer des meilleurs propriétés capillaires, suivi de près par le rayonne.

 
Si dépourvues de e-liquide, toutes les matières testées par Phil brûlent instantanément sous l'action d'une flamme (ou d'une résistance).

Si dépourvues de e-liquide, toutes les matières testées par Phil brûlent instantanément sous l’action d’une flamme (ou d’une résistance).

L’épreuve des flammes n’apporte en revanche pas de grandes informations : toutes les matières se désintègrent en quasi-totalité pour ne laisser que de très fines cendres. Le coton japonais reste peut être celui qui en rejette le moins. La nécessité de constamment bien hydrater les mèches est clairement démontrée dans cette phase de son test et montre une nouvelle fois l’importance de la capillarité. Aucune odeur de plastique brûlé ou d’un quelconque produit chimique n’a été remarquée par le reviewer.

 
Phil, dans son comique devenu désormais populaire, teste les différentes matières à la recherche du goût.

Phil, dans son comique devenu désormais populaire, teste les différentes matières à la recherche du goût.

Le goût ensuite selon Busardo est beaucoup plus discutable (même si très subjectif). Après avoir testé ces quatre matières avec deux de ses e-liquides favoris, puis avec de la glycérine végétale pure (sans aucun arôme), les papilles de Phil ont pu détecter une très légère couleur arômatique au coton bio et au chanvre, mais aucune différence notable ni une quelconque incidence pour le coton japonais ou le rayonne sur le rendu des saveurs.

 
Résidus sur une résistance utilisant du coton japonais (à gauche) et du rayonne (à droite).

Résidus sur une résistance utilisant du coton japonais (à gauche) et du rayonne (à droite).

Sur la longueur enfin, le rayonne (que l’on trouve par exemple sur Amazon) semble garantir une meilleure tenue des saveurs que le coton japonais, ce dernier offrant en revanche une vape plus douce. Les observations de la résistance après trois tanks de consommés avec le coton japonais et le rayonne montrent que ce dernier est le moins souillé de résidus caramélisés. On notera en aparté que la formation de ces résidus dépendra presque exclusivement de la nature du e-liquide (plus ou moins sucré).

Que faut-il conclure des expériences de Phil ?

L’hydratation est reine

L’information la plus intéressante dans cette vidéo est sans doute le résultat du test de capillarité. Compte tenu du fait que toutes ces matières brûlent très facilement, la nécessité que la mèche soit constamment bien imbibée est primordiale.

Au vue de ses performances, le coton japonais (ici le Koh Gen Do que l’on peut par exemple trouver chez Sephora) pourrait alors constituer une bonne piste de recherche pour de futurs développements techniques, mais encore faut-il garantir, si cette matière est utilisée un jour à échelle industrielle, que l’atomiseur puisse garantir une parfaite alimentation, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

Les atomiseurs dont les résistances se trouvent en bas du réservoir constituent néanmoins une bonne avancée dans ce domaine. Côté matière les mèches Ekowool ont elles aussi ouvert des pistes de recherche.

En attendant, et quel que soit votre matériel (atomiseur grand public ou reconstructible dernier cri), gardez un oeil attentif sur votre mèche et assurez-vous de sa parfaite hydratation. Enfin, comme pour les vacances d’été, la chaleur doit toujours être modérée et bien maitrisée.

Bonne vape.