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Comment l’industrie du coton s’est offert la vape dans une discrétion ouatée

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On le sait : divers lobbys intriguent et complotent dans l’ombre pour essayer de faire main basse sur la vape. Mais il en est un, sournois, qui, sans jamais élever un soupçon, s’est imposé en maître. Il est temps de les dénoncer : oui, les marchands de coton possèdent la vape. Et nous le sachons.

Note : L’idée du présent article m’a été donnée. Mais je ne dirai pas par qui, pour ne pas gêner la présidente d’un important syndicat de la vape. Promis, Nathalie, je ne dirai rien.

Au commencement

Aux débuts de la vape, il y avait deux manières de faire passer le liquide jusqu’à la résistance : le mesh, ou une fibre qui avait autant de rapports avec le coton qu’un eskimo avec le détroit du Mississippi.

Lorsque le marché de la vape prit de l’ampleur, il suscita un nombre important de convoitises. L’industrie du tabac, bien entendu, qui, si il ne pouvait le vaincre, alors essaierait de se l’approprier. L’industrie pharmaceutique, également, pour qui toute nicotine qui pouvait se consommer sans avoir besoin d’un briquet devait tomber dans sa besace. Ces deux mastodontes avancèrent à visage découvert.

Mais il y en avait une troisième qui attendait son heure, dans l’ombre. L’industrie du coton rongeait son frein. Elle était partout : dans les salles de bains, dans les vêtements et même dans les fils, dans la musique où elle avait inventé le blues, dans les cuisines, et pas seulement dans les torchons. Le coton se mange, aussi. Elle était partout, sauf dans la vape, et, tapie dans ses ténèbres ouatées, elle réfléchissait à un plan.

Lorsque le marché prit assez d’ampleur pour justifier son action, l’industrie du coton déploya ses ailes. Il était temps d’aller récupérer tout cela.

L’élimination des ennemis du coton

L’élimination des utilisateurs de fibre fut facile. Quelques études frappantes sur les minuscules fragments de laine de verre remontant jusque dans les poumons de l’utilisateur, et ce fut réglé. Pour vaincre les rétifs, parce qu’il en reste toujours, le coton mit ses meilleurs savants , qui travaillèrent jour et nuit pour inventer l’arme absolue : le microcoil.

Vous n’avez jamais remarqué ? Non, bien sûr, ils ont trop bien fait ça : on ne sait pas d’où ça vient, le microcoil. Un jour, c’est apparu dans toutes les vidéos de reviewers. Ont-ils été menacés ? Ont-ils été corrompus ? Ont-ils été kidnappés et nuitamment conduit à un laboratoire de l’industrie du coton où on leur a lavé le cerveau ? Soudain, plus rien n’existait que le microcoil.

Les mesheux furent plus coriaces. Mais finalement, là encore, un plan double fut déployé. Des commandos furent chargés d’aller placer des films déformants sur les caméras de tous les reviewers spécialisés dans le génésis. Oh, trois fois rien, comme tout ce que fait le coton, c’est doux et subtil. Quelques microns en plus par ci, quelques microns en moins par là, qui changeaient à peine l’image sur l‘écran. Mais le résultat fut au rendez-vous : les apprentis monteurs avaient beau refaire exactement le montage du reviewer comme ils le voyaient à l’image, ça ne marchait pas.

Puis ils se chargèrent d’isoler les résistants. Ils allèrent voir les vapoteurs qui avaient échoué à faire du génésis, et ils leur dirent “Regardez ces snobs qui se la racontent avec leur montage impossible. Tu as bien vu que c’était impossible, tu as fait pareil, mais ça ne marche pas.” Puis ils allèrent voir les adeptes du génésis, et leurs dirent “regardez, tous ces imbéciles, vous avez beau leur montrer, ils ne comprennent pas, ils préfèrent monter en coton, ces fainéants !”.

Et c’est ainsi que les mesheux se retrouvèrent isolés, et que l’industrie leur fit une réputation de snobs sectaires et imbuvables, alors qu’en vrai, les vapoteurs en génésis sont sectaires et snobs, mais assez sympas si on ne les contredit pas.

La conquête de la vape par le lobby du coton

La voie était libre : l’industrie du coton avait touché au but, elle avait isolé les adeptes du mesh dans des groupuscules, organisés comme des réserves indiennes, mais sans les casinos, et elle avait perverti la vape en apprenant aux vapoteurs à faire la résistance avant de s’occuper de la fibre, alors que jusqu’ici, on faisait l’inverse, avec la petite boucle, là…

Convaincre les chinois d’utiliser du coton dans les résistances pré-fabriquées fut, en comparaison, d’une déconcertante facilité. Il suffit de leur garantir que les graines dont étaient issues les plants avaient été toutes clonées.

L’industrie du coton  règne en maître aujourd’hui, sans que personne ne l’aie encore saché. De temps à autres, elle s’offre même le luxe d’une plaisanterie, juste pour rire un peu, et vérifier au passage son pouvoir.
A ce jour, le coton cardé reste sa meilleure blague. Les dirigeants du lobby du coton se relèvent encore la nuit pour se la raconter.

Voilà comment l’industrie du coton fit main basse sur la vape, comme elle avait fait main basse sur tout le reste. C’est d’ailleurs l’industrie du coton qui inventa les crop circles, dans des champs de coton, comme par hasard, et la théorie de la Terre plate, pour détourner l’attention et ridiculiser les complotistes.

Mais maintenant vous aussi vous sachez. Et plus nombreux nous seront à sachoir, plus la vérité sera moins cachée que si elle l’était autant.

Cet article d’humour est purement fictionnel et tous ses personnages sont fictifs. Il ne saurait en aucun cas être le reflet d’une quelconque réalité. Sauf pour les adeptes du génésis, eux, c’est vrai.  

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