L’Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) compte réglementer les cigarettes électroniques comme des médicaments. Voici 10 raisons qui vont contre cette décision. (Article de Clive Bates, traduit de l’anglais)
1- Le vrai défi en matière de santé est de faire en sorte que les e-cigarettes empiètent sur les ventes de cigarettes traditionnelles aussi rapidement que possible et pour un nombre croissant de fumeurs. Ce type de réglementation empêchera cela. Une gamme limitée de produits sans intérêt, autorisés mais parfaitement sûrs du point de vue médical et dont personne ne veut est inutile et est contreproductif.
2- Les e-cigarettes ne sont pas des médicaments ; les inclure de force dans un cadre réglementaire conçu à d’autres fins est une mauvaise politique. Ces législateurs devraient créer un cadre spécifique à ce produit, en commençant par une législation sur la protection des consommateurs et élargir son champ d’application le cas échéant (telle l’approche adoptée avec les produits cosmétiques par exemple).
3- Les réglementations pharmaceutiques impliquent des coûts disproportionnées, des charges de mise en conformité et des restrictions qui ne s’appliquent pas aux cigarettes du tabac. Les fabricants de cigarettes s’en réjouiront donc et la concurrence n’en sera qu’affaiblie. Nous avons besoin de réglementations pour que ces produits concurrencent les cigarettes traditionnelles et non pas de les enfouir sous la paperasse.
4- Les réglementations pharmaceutiques ralentiront le principe d’innovation ; le processus d’autorisation fastidieux et coûteux ne se prête pas à des changements rapides ou à une approche plus expérimentale de l’innovation qui s’applique aux produits de consommation (par ex : essayez de nombreux produits et ne gardez que ce qui est efficace ou suivez les évolutions en matière de goûts et de mode).
5- Les réglementations pharmaceutiques diminueront la diversité des produits disponibles – le processus doit être répété pour chaque produit – avec une évolution lente, qui prendra du temps et qui n’en vaudra pas la peine pour des produits ciblés. De nombreux produits seront considérés comme inadéquats ou ne seront même jamais proposer en premier lieu, ce qui est incorrect car cela réduit l’attrait potentiel et ôte une partie du plaisir que prennent les vapoteurs en expérimentant de nouveaux produits. Il est fort probable que des réglementations imposeront des interdictions contreproductives au niveau de la conception du produit – par exemple les douzaines d’arômes disponibles font partie de l’attrait en tant qu’alternative au tabac – mais les costumes intransigeants du MHRA approuveront-ils réellement l’arôme « pina colada » ?
6- Les réglementations pharmaceutiques exigent des salles stériles au sein des usines de fabrication, ce qui est excessif en matière de réglementation étant donné qu’en règle générale, la nicotine est fournie dans un mélange répugnant de particules de tabac en combustion et de gaz chauds et toxiques. Cependant, la chaine d’approvisionnement actuelle est longue et s’étend jusqu’en Chine où la plupart des usines ne seront pas en mesure de satisfaire à ces normes. Ainsi, la MHRA détruira cette chaine d’approvisionnement.
7- Ils veulent substituer l’avis des consommateurs par leur propre avis sur « l’efficacité » (ce qui marche). Les marchés fonctionnent grâce aux consommateurs qui achètent les produits de bonne qualité et rejettent les produits moins bons. Il n’appartient pas aux régulateurs de décider ce qui a du succès ou non. Il en serait autrement s’ils faisaient des allégations en matière de santé et seraient examinés afin de voir si elles sont valides. Mais les vendeurs d’e-cigarettes ne font aucune allégation. La vérité est qu’ils ne savent pas ce que l’efficacité veut dire en termes d’e-cigarettes.
8- Ce dont le secteur de l’e-cigarette n’a pas besoin est de monotonie, preuve en est les thérapies de remplacement de la nicotine (TRN). Ce secteur a besoin d’une verve marketing, de style et de buzz et non pas de la main molle de l’approbation bureaucratique. Cela s’applique au design des produits, à l’emballage, au marketing, au parrainage. Le défi en matière de santé publique est d’inciter le plus grand nombre de fumeurs à passer des cigarettes du tabac aux e-cigarettes et non pas de créer des produits parfaitement sûrs dont personne ne veut.
9- Ils mettront l’accent sur l’élimination des risques infimes mais entraveront ainsi l’énorme potentiel des e-cigarettes. Il existe de réels dangers qu’ils rendent ce produit moins attrayant aux yeux des fumeurs qui autrement seraient passés du tabac à l’e-cigarette. Ils font donc passer la réduction du risque de 99% à 99,5%. Quel progrès… Et incitent un nombre pus élevé de fumeurs à continuer de fumer. Il n’existe aucune preuve d’effets de passerelle – ces derniers existent principalement dans l’imaginaire des lobbyistes de la santé. La cigarette électronique est une sérieuse passerelle pour arrêter de fumer et une alternative pour ne jamais commencer.
10- Réglementer les e-cigarettes comme médicaments encouragera le marché au noir et la fabrication chez soi – ce qui sera probablement plus dangereux qu’un marché commercial réglementé de manière modérée. Par conséquent, une telle réglementation échouera de toute manière.