Voici un article de Jean-Yves Nau qui a été instituteur, docteur en médecine puis journaliste au Monde pendant 30 ans, en charge des questions de médecine, de biologie et de bioéthique. Il est le premier titulaire de la chaire “Journalisme et santé publique” de l’EHESP, l’école des hautes études en santé publique, pour l’année universitaire 2010-2011.
Jean-Yves Nau avait déjà dans un précédent article, “Cigarette électronique, scandale de santé publique ? On y est presque“, dénoncé l’immobilisme de l’État face à la régulation de la cigarette électronique. Sa critique pouvait se résumer ainsi : soit l’État dit que c’est dangereux et l’interdit, soit elle l’autorise en réglementant correctement les choses.
Il résumait ainsi la problématique sous la forme d’une question très simple : “Que se passera-t-il lorsqu’une action en justice sera engagée par des victimes contre l’Etat ?
Soit pour avoir laissé en vente un produit dont il sera établi qu’il était nocif. Soit pour ne pas avoir tout mis en œuvre pour briser le cercle d’une dépendance vis-à-vis d’un produit hautement toxique [cigarette au tabac] dont il a le monopole de la distribution et qui est massivement taxé”.
L’ecig : un scandale de santé publique ?
Cette semaine Jean-Yves Nau remet le couvert en publiant “Cigarette électronique, scandale de santé publique ? On s’en rapproche”
Voici le passage qui m’a le plus interpellé :
Jean-Yves Nau mettrait-il le doigt sur un sujet qui fâche ? Les 13 milliards d’euros que les taxes sur la vente du tabac rapportent chaque année rendraient-ils nos élus un peu nerveux ?
Nous savons tous, par expérience personnelle de vapoteur, que la cigarette électronique est bien moins nocive que la cigarette et qu’elle nous a permis de nous détacher du tabac. L’ensemble des connaissances acquises sur le sujet, aussi bien techniques que scientifiques, vient du seul pouvoir des utilisateurs, des entreprises et de certains scientifiques avant-gardistes qui ont su prendre les choses en main sans attendre l’aval des blouses blanches officielles ou des bureaucrates. Il serait effectivement temps que les autorités passent à la vitesse supérieure.
Cette lenteur causée par le lobby du tabac me parait évidente mais Jean-Yves Nau aurait-il oublié de mentionner également la possibilité d’une pression de l’industrie pharmaceutique ?
Grande concurrente avec ses substituts nicotiniques, il ne serait pas incensé de penser qu’elle veuille à tout prix récupérer le bébé. Aurait-elle besoin d’un peu plus de temps pour réaliser les études nécessaires à une demande d’autorisation de mise sur le marché ?
De ce point de vue, l’immobilisme pourrait alors avoir deux facettes …
Merci à la page Fracebook des e-liquides Pipeline France pour avoir partagé l’article de Jean-Yves Nau.
Bonsoir,
On lit souvent que l’e-cig ne peut etre considéré comme un moyen de sevrage du tabac (peut-etre un peu moins).
Que veut dire sevrage du tabac ?
La dependance nicotinique ? Effectivement, c’est discutable
La dependance à la cigarette ? Alors la il faudrait etre aveugle
sevrage est un terme médical je crois, un produit qui permet un sevrage doit être un médicament et donc disposer d’une AMM, d’où le soucis … mais on est tous d’accord sur la réalité des choses je pense
Je crois qu’il y a une coquille : ne s’agit-il pas de 13 milliards (et non millions) d’euros de recettes fiscales annuelles ?
En effet, c’est la boulette. Merci je corrige.
L’erreur est humaine devant de telles sommes ! 😉
Les 13 millions d’euros que les taxes sur la vente du tabac rapportent chaque année rendraient-ils nos élus un peu nerveux ?
–> Ce sont 13 000 millions, soit 13 milliards d’€ que le tabac apporte aux caisses de Bercy. Vingt centimes par cigarette environ !