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C’est mon dernier vendredi, adieu

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C’est le dernier article du vendredi. Pas le pénultième, pas l’antépénultième, mais l’ultime. Le bout du chemin. Celui qui met un point final à la saga. Après, il n’y en aura plus, plus jamais, parce que nous serons tous morts. Et ça a déjà commencé.

Au revoir et adieu

C’est la fin. Je le soupçonnais, mais mes pires craintes se confirment.

L’autre jour, j’étais dans une foule immense à la gare Montparnasse. C’était jour de départ en vacances, et c’était jour de grève, coïncidence malheureuse. Ou pas. Réussissant tant bien que mal à rentrer chez moi, je me sentais pas bien, un peu patraque, mais je mis cela sur le compte de la fatigue et de l’agacement.

Tout sembla ensuite se remettre, lorsque mardi, je sentis les premiers symptômes. Immédiatement, je décidai de faire ce qu’il fallait : je décrochai mon téléphone et effaçai scrupuleusement le numéro du docteur du répertoire. Parce que les médecins, c’est pas terrible. La dernière fois, j’ai été chez le docteur m’acheter un rhume, j’en suis reparti avec une grippe. Déçu.

Bon, à leur décharge, il n’y a pas que les médecins qui n’écoutent pas leurs clients. Je connais un gars qui est allé chez le marchand s’acheter un paquet de clopes, il est reparti avec un cancer.

Mais ce n’est pas la grippe. J’en suis convaincu. Je parle avec la voix de Léonard Cohen chantant une chanson particulièrement déprimante, et puis on est en octobre, c’est trop tôt. La conclusion s’est imposée d’elle-même : personne ne m’a contaminé. Ce n’est pas la grippe. Je suis le patient zéro d’une nouvelle épidémie qui va bientôt décimer toute l’humanité.

Non, ce n’est pas une nouvelle maladie inconnue et terrifiante. Juste une vieille maladie connue et terrifiante. Yersinia Pestis, autrement dit la peste. C’est amusant, parce qu’elle a exactement le même taux de létalité que le tabac fumé. Elle est juste un peu plus rapide. 

Patient zéro

Un jour, dans mon bureau, il y aura une plaque qui dira « La fin du monde a commencé ici ». Il n’y aura plus personne pour la lire, évidemment. C’est dommage.

Et la seule explication, c’est que c’est la vape qui me l’a refilée. Allez savoir comment, mon e-liquide a muté spontanément et a créé ce virus tueur.

Je suis désolé. Je ne voulais pas.

Dites-le bien, à vos proches, lorsque leurs yeux ternes et jaunis se fermeront pour la dernière fois sous leur front barré de plis soucieux dans une ultime expression de reproches. Dites le leur, s’il vous plaît « pardonnez lui, il ne l’a pas fait exprès. Personne ne lui avait enseigné qu’on ne vape pas du 100 % VG dans un ato MTL à 12 watts ».

Ceci est le dernier article du vendredi, par la force des choses. Il n’y aura plus jamais de début d’article tordu sauce « mais quand est-ce qu’il nous parle de vape ? », plus jamais ma propension à l’exagération ne s’exprimera aussi pleinement qu’aujourd’hui.

Zéro patience

Ce sont les meilleurs qui partent en premier, et que je sois le patient zéro n’a au final rien d’illogique. Je le sais. Je le sens. Comme je sais que la vape est responsable. Parce qu’on nous l’a martelé dans tous les sens : la vape est coupable ! D’ailleurs, une étude le prouve : si on vape, on meurt. Un jour.

L’équipe a comparé la population de vapoteurs avec un échantillon représentatif sur chacune des planètes du système solaire. Et les résultats sont édifiants : la Terre est la seule planète où il y a eu des morts, et la seule planète où il y a des vapoteurs. Si ça ne prouve pas que la vape est coupable, ça ! Et même les non-vapoteurs meurent. Le vapotage passif, ce fléau. 

A moins que ce ne soit une angine. Voilà qui innocenterait la vape. Même si ça ne servirait à rien : même innocente, la vape reste coupable. Il n’y a pas de fumée sans feu. Et patati, et patata. 

C’est curieux de penser que le fait que j’aie une angine soit le dernier espoir de l’humanité. Je vous dirais bien : priez pour que j’aie une angine, mais ça ne serait pas très gentil de votre part. Je sais que vous ne m’aimez pas tant que ça, au fond, je sais que vous le ferez malgré tout. Aussi, je vous lance un regard de cocker triste avant de vous laisser passer le week-end en tête à tête avec votre culpabilité.

Bon, il se peut, je dis bien, il se peut, qu’il y ait encore un article du vendredi vendredi prochain, si la vape n’a pas anéanti l’humanité entière d’ici là. D’après les journaux, c’est pas gagné, cette histoire.

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