2024 est bientôt derrière nous. La vape a été attaquée par l’annonce du Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) et l’instauration du paquet neutre, qui plane toujours au-dessus du secteur. L’interdiction des puffs poursuit son parcours législatif et devrait être adoptée l’année prochaine. Enfin, les marques ont dû revoir drastiquement leur façon de communiquer sur les réseaux sociaux. Pour la deuxième année, le Vaping Post fait l’état des lieux de la vape et a demandé à 11 personnalités ce qui les a marquées en 2024 et ce qu’elles attendent de cette nouvelle année.

Antoine Flahault, professeur de santé publique à l’université de Genève et directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève.

Jean-François Etter, professeur honoraire à la faculté de médecine de l’université de Genève

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dans le domaine des addictions, la prohibition a une longue histoire dont on sait les conséquences négatives, le marché noir notamment.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

L’interdiction des puffs, prononcée par plusieurs autorités pour protéger les jeunes et l’environnement. Mais dans le domaine des addictions, la prohibition a une longue histoire dont on sait les conséquences négatives, le marché noir notamment. Il conviendra de documenter les effets positifs et négatifs de ces interdictions afin d’en tirer les enseignements nécessaires à une réglementation optimale de ces produits, comprenant aussi d’autres options comme des taxes, l’éducation via les médias sociaux, un contrôle de la publicité, un ciblage des entreprises vendant des puffs aux ados, le recyclage des batteries au lithium et une surveillance statistique du phénomène. Citons aussi l’augmentation de la consommation de snus en Suisse : 7 % des jeunes de 15-24 ans en consomment.

Le meilleur de 2024 ?

Les résultats de l’enquête suisse sur la santé (ESS), qui montrent une réduction substantielle de la proportion de jeunes de 15-24 ans qui fument (jeunes hommes 40 % en 2012, 25 % en 2022, jeunes femmes 32 % en 2012, 26 % en 2022).

Le pire de 2024 ?

La poursuite de la désinformation concernant les produits de tabac sans combustion, souvent endossée par les agences de santé publique et certains experts du domaine.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

On assistera à l’arrivée de nouveaux produits contenant du tabac ou de la nicotine, car ce marché très concurrentiel, très profitable et peu réglementé favorise l’innovation. Cela mettra les gouvernements au défi de développer une réglementation protégeant les jeunes tout en respectant le droit des fumeurs d’accéder à des produits à risque réduit. Au Royaume-Uni, le nouveau gouvernement travailliste a déclaré qu’il souhaitait faire avancer le projet de loi élaboré sous le précédent gouvernement conservateur et prévoyait d’interdire la vente de cigarettes aux jeunes nés après le 1ᵉʳ janvier 2009, avec pour objectif d’éliminer progressivement la cigarette. Affaire à suivre, car il s’agit encore d’une prohibition, dont il faudra évaluer tous les impacts, attendus et inattendus.

Professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue ex-APHP-Sorbonne Université et tabacologue à l’Institut Arthur Vernes Paris

L’interdiction des arômes aux États-Unis s’accompagne d’un effondrement des ventes d’e-liquide et d’une augmentation des ventes de cigarettes.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

En 2024, le tabagisme continue à régresser en France, mais lentement. Ainsi, le dernier Eurobaromètre 539 (EB539) rapporte que l’on fume plus de cigarettes en France que chez tous nos voisins, particulièrement chez les 25-39 ans. Les buralistes continuent à diffuser la désinformation sur la vente des cigarettes, prétendant que 43 % sont achetées illégalement, et continuent à vendre de la nicotine aux enfants alors que les vape shops respectent mieux la non-vente aux mineurs. Mais l’EB539 a aussi confirmé que la vape est l’outil le plus utilisé par les fumeurs en Europe, et particulièrement en France, pour remplacer la cigarette. L’EB539 montre que 79 % des Français n’ont jamais touché à la vape, 9 % n’ont fait que l’essayer, 5 % l’ont utilisée, mais ont arrêté, et seuls 7 % l’utilisent régulièrement.

Le meilleur de 2024 ?

La confirmation par l’Eurobaromètre 539 que deux tiers de ceux qui ont essayé la vape ne l’utilisent plus, que la vape est de très loin le premier produit utilisé pour l’arrêt du tabac, que le taux de vapoteurs réguliers reste quatre fois inférieur au taux de fumeurs en France.

Le pire de 2024 ?

Les projets d’interdiction des arômes le sont à l’encontre de l’analyse du rapport bénéfice/risque qui plaide plutôt pour que cette interdiction soit, dans les faits, favorable à la vente des cigarettes.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

La situation politique de la France rend peu probable d’évolution forte de la réglementation de la vape sur le plan européen, malgré l’activité des activistes antivape, n’étudiant que les facettes négatives sans étudier les risques/bénéfices des différents usages. On ne peut qu’être optimiste sur la place de la vape dans l’arrêt du tabac, car les professionnels de santé adoptent de plus en plus dans leurs pratiques la vape. On ne peut que souhaiter que l’extension des espaces sans tabac ne touche la vape que dans les situations où cela est argumenté de façon satisfaisante. Malheureusement, il est peu probable que ce soit la fin du flot de fake news sur la vape, mais on peut espérer que les médias s’arment de plus en plus pour ne pas les relayer sans critiques.

Dustin Dahlmann, président de l’Independent European Vape Alliance (IEVA)

Dans certains pays de l’Union européenne, comme les Pays-Bas, le Danemark et la Lituanie, l’interdiction d’arômes a conduit à l’effondrement du marché réglementé.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

Une mise à jour de la déclaration de la Global Vape Alliance a été signée par les quatre principales associations : ECCC (Chine), VTA (États-Unis), UKVIA (Royaume-Uni) et IEVA (Europe) lors d’InterTabac à Dortmund. Cela renforce la coopération mondiale dans l’industrie du vapotage afin d’améliorer la sécurité pour les consommateurs et de promouvoir des projets communs pour éduquer la population sur la réduction des risques. Un nouvel aspect est l’accent mis par les associations sur la lutte contre le commerce illégal, qui pose des problèmes à l’industrie au niveau mondial. Des conférences importantes ont aussi eu lieu cette année : le Sommet de la cigarette électronique à Londres, la conférence sur la réduction des risques liés au tabac à Francfort, le Forum UKVIA à Londres et EVO NXT à Málaga.

Le meilleur de 2024 ?

Nous saluons la concrétisation de la coopération internationale, comme la Global Vape Alliance, dans l’intérêt des consommateurs et de l’industrie.

Le pire de 2024 ?

Dans certains pays de l’Union européenne, comme les Pays-Bas, le Danemark et la Lituanie, l’interdiction d’arômes a conduit à l’effondrement du marché réglementé. Seul le marché noir bénéficie de telles interdictions.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Suite aux élections européennes et à la mise en place de la nouvelle Commission, certaines directives importantes pourraient être adoptées en 2025. Cela pourrait également faire progresser les projets de la directive sur les accises du tabac et de la directive sur les produits du tabac. Nous militons pour que ces deux directives soient formulées sur la base de preuves scientifiques. Afin de réduire les taux élevés de tabagisme en Europe, il est impératif de se concentrer sur la réduction des risques liés au tabac et de différencier le vapotage du tabagisme. L’objectif sera de promouvoir le potentiel des cigarettes électroniques et d’éviter une réglementation inappropriée, telle que les interdictions d’arômes et les taxes élevées, ainsi que de corriger celles qui ont déjà été mises en place.

Gillian Golden, directrice générale de l’Independent British Vape Trade Association (IBVTA)

La proportion d’adultes qui croient que la cigarette électronique est beaucoup plus sûre que le tabagisme est à son plus bas niveau historique.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

Au Royaume-Uni, l’année a été extrêmement chargée sur le plan politique, avec l’annonce de trois règlements distincts : l’interdiction des produits à usage unique, le projet de loi sur le tabac et les cigarettes électroniques, et une taxe d’accise. Il manque une réflexion sur la manière dont ces trois mesures interagiraient entre elles, et il y avait certainement un manque de consultation adéquate dans la rédaction du projet de loi sur le tabac et les cigarettes électroniques. Malgré une couverture médiatique compliquée, le nombre d’adultes utilisant la cigarette électronique a atteint un niveau record, tandis que le nombre de jeunes vapoteurs (selon l’Action on Smoking and Health – ASH) semble s’être stabilisé.

Le meilleur de 2024 ?

Les nouvelles données de l’Office for National Statistics montrent que la proportion d’adultes en Angleterre qui fument est à son plus bas niveau historique, seulement 11,9 %.

Le pire de 2024 ?

Pour cette année encore, la perception de la cigarette électronique s’est encore dégradée, et la proportion d’adultes qui croient que la cigarette électronique est beaucoup plus sûre que le tabagisme est à son plus bas niveau historique.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Pour le moment, nous ne savons pas encore comment le nouveau projet de loi sur le tabac et les cigarettes électroniques sera modifié sous le nouveau gouvernement travailliste à Westminster, mais ils doivent trouver le juste équilibre. Vouloir éradiquer le tabagisme est louable, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’alternative la plus efficace et de loin la plus sûre. Une grande partie du discours politique et médiatique autour de cette politique continue de se concentrer sur la réduction de l’accès des jeunes aux cigarettes électroniques. Au Royaume-Uni, il est déjà illégal de vendre des cigarettes électroniques à toute personne de moins de 18 ans, et les achats par procuration sont également interdits. Nous espérons que l’interdiction des cigarettes électroniques à usage unique sera efficace, compte tenu de l’ampleur du marché illicite existant.

Jean Moiroud, président de la Fivape

La lutte se tiendra en France et à Bruxelles contre la taxation de nos produits, l’extension du paquet neutre et le bannissement des saveurs.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

2024 a été une année difficile pour la défense de la vape. L’absence de nombreux interlocuteurs politiques en raison de la crise institutionnelle a compliqué les échanges. L’ombre du Plan national de lutte contre le tabagisme (PNLT) a plané sur nous, mettant les autorités dans l’embarras pour prendre position sur la vape. Sur le plan européen, les élections et la nomination des commissaires vont accélérer la mise sur la table de la directive taxation et de la TPD. Certaines associations historiquement antitabac sont devenues plus largement antinicotine, ce qui ne profite en rien à la progression de la compréhension des enjeux de la réduction des risques par le grand public. Cependant, la publication du livre blanc Merci la vape, ainsi que le succès de la 10ᵉ édition du Vapexpo, ont rappelé la résilience de notre filière qui reste le moteur de l’arrêt du tabac en France. Ces événements montrent l’importance et l’unité de notre industrie face aux menaces croissantes d’amalgame entre tabac et vape.

Le meilleur de 2024 ?

La sortie de la version papier du livre blanc Merci la vape et un Vapexpo 2024 au sommet, véritables vitrines de la force de la filière.

Le pire de 2024 ?

Les menaces croissantes sur la vente et la communication en ligne.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

2025 sera une année décisive et verra une accélération des projets réglementaires antivape à Bruxelles et en France. L’industrie du tabac agit plus que jamais pour brouiller les cartes et créer la confusion entre produits de la vape et “nouveaux produits de la nicotine”, arguant d’un manque global d’encadrement. La priorité de la Fivape sera de défendre la vape indépendante contre les tentatives d’alignement des réglementations vape sur celles du tabac. Cela passera par la “sacralisation” du binôme systèmes ouverts + boutiques spécialisées. C’est là que réside la singularité de notre filière et là que repose l’efficacité de la vape sevrage “à la française”. La lutte se tiendra en France et à Bruxelles contre la taxation de nos produits, l’extension du paquet neutre et le bannissement des saveurs.

Michael Landl, directeur de World Vapers’ Alliance

La lutte contre les interdictions d’arômes sera au cœur du débat.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

L’un des moments marquants de 2024 est sans aucun doute la campagne Every Life Counts, au cours de laquelle nous avons recueilli plus de 86 000 signatures appelant à une réglementation plus intelligente du vapotage à travers l’Union européenne. Cela montre clairement le large soutien en faveur des politiques de réduction des risques. Nous avons également organisé une manifestation majeure devant le Parlement mexicain avec nos partenaires locaux, attirant l’attention sur la nécessité urgente d’alternatives accessibles au tabagisme. En outre, nous avons participé activement à des dizaines de réunions politiques dans le monde entier, nous opposant à des propositions comme l’interdiction des arômes et plaidant pour une réglementation fondée sur les risques. Cette année a clairement démontré l’impact positif d’actions coordonnées.

Le meilleur de 2024 ?

C’est la reconnaissance continue du rôle du vapotage dans l’arrêt du tabagisme. Notamment, des rapports comme celui du Royal College of Physicians au Royaume-Uni ont souligné que le vapotage reste un outil puissant pour réduire les méfaits liés au tabac.

Le pire de 2024 ?

C’est sans aucun doute le revirement inquiétant de la stratégie britannique de réduction des risques liés au tabac. Autrefois considéré comme un champion mondial, le gouvernement britannique semble faire marche arrière. Les interdictions proposées sur les cigarettes électroniques jetables et d’autres réglementations signalent un passage à une approche paternaliste.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

La lutte contre les interdictions d’arômes sera au cœur du débat sur le vapotage. Nous constatons déjà un élan croissant à travers l’Europe, avec plusieurs pays qui poussent pour des restrictions sur les arômes, malgré les preuves claires de leur importance pour aider les fumeurs à passer à des alternatives moins nocives. Ce sera l’un des principaux terrains de bataille, et nous prévoyons d’intensifier nos efforts pour protéger le choix des consommateurs et la réduction des risques. Parallèlement, nous continuerons à plaider pour une réglementation fondée sur les risques, afin de garantir que les décideurs entendent les voix des millions de personnes qui dépendent du vapotage pour arrêter de fumer.

Riccardo Polosa, professeur de médecine interne à l’Université de Catane et fondateur de CoEHAR (Centre d’excellence pour l’accélération de la réduction des risques)

L’industrie du vapotage pourrait promouvoir l’innovation, en se concentrant sur l’amélioration de la sécurité et de la qualité des dispositifs.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

2024 a été marquée par des changements significatifs. Concernant notre travail au CoEHAR, nous avons publié les résultats du projet Smile, qui étudie l’impact des dispositifs à risque modifié sur la santé dentaire, ouvrant de nouvelles perspectives dans les récits de réduction des risques. Récemment, nous avons signé le premier accord de collaboration avec l’Université de Padjadjaran, qui mènera à la création du CoEHAR indonésien. En octobre, nous avons accueilli à Catane la réunion annuelle sur les addictions, un événement dédié aux addictions pathologiques. Pour la première fois, la réunion a consacré une large section exclusivement à la réduction des risques liés au tabagisme.

Le meilleur de 2024 ?

Participer à Good COP/Bad COP, la contre-conférence à la COP10 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT). Il en ressort qu’il faut se concentrer sur la nécessité d’un financement accru, d’une meilleure application des lois et d’une approche plus inclusive de l’élaboration des politiques et des recherches afin d’atteindre efficacement les objectifs de la CCLAT.

Le pire de 2024 ?

Les campagnes de désinformation de l’OMS concernant le vapotage. Une campagne diffamatoire qui ignore les données de recherche et les différences entre le tabagisme et le vapotage.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

Je m’attends à ce que de nombreux pays mettent en œuvre des politiques similaires à celles de la FDA, avec des restrictions sur les arômes, le marketing et la vente aux mineurs. D’un autre côté, à mesure que les preuves s’accumulent sur le potentiel des cigarettes électroniques comme outil de réduction des risques, d’autres pays pourraient commencer à adopter une approche plus ouverte, en utilisant le vapotage dans des campagnes de santé publique pour réduire les taux de tabagisme. Par conséquent, le marché des produits de vapotage pourrait s’étendre, répondant aux besoins des consommateurs cherchant à réduire progressivement leur dépendance à la nicotine. L’industrie du vapotage pourrait promouvoir l’innovation, en se concentrant sur l’amélioration de la sécurité et de la qualité des dispositifs. Enfin, la perception publique dépendra fortement des résultats des études à long terme sur les effets de l’utilisation des cigarettes électroniques sur la santé.

Serge Le Faurestier, secrétaire général et chargé de com’ de La Vape du Cœur

La position de la Direction générale de la Santé (DGS), avec le CNCT comme appui idéologique, est incompréhensible.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

La première chose que je retiens pour 2024 est l’aboutissement de la pétition Merci La Vape et le livre blanc éponyme publié par la suite. Le sondage avait montré beaucoup de choses intéressantes et le livre blanc associé fait un état de l’art sur la vape ainsi qu’une synthèse du sondage. Le livre a été désormais envoyé tous azimuts. Les décideurs ont maintenant toutes les cartes en main afin de faire les meilleurs choix. Du côté de La Vape Du Cœur, nous continuons à œuvrer dans l’ombre, mais avec toujours autant, sinon plus, de conviction et de partenaires ayant adopté la vape dans leur arsenal de réduction des risques. Les décideurs seraient bien avertis d’aller voir ce qui se passe à la base.

Le meilleur de 2024 ?

La publication et la diffusion du livre blanc Merci La Vape.

Le pire de 2024 ?

La demande des eurodéputés à la Commission européenne, visant à introduire et généraliser les taxes et l’interdiction des arômes sur la vape, dans le cadre du plan BECA.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

L’avenir de la vape semble de plus en plus obscur. L’ombre des taxations d’accise et de suppression des arômes plane toujours sur le vapotage. Concernant les taxes, l’UE commence à les appliquer, à l’instar de l’Allemagne. Même au Royaume-Uni, on y songe, c’est dire… La suppression des arômes, autres que tabac et menthe, semble aussi être sur les rails ainsi qu’un élargissement des interdictions de vapoter à l’extérieur. Malgré des diminutions historiques du tabagisme juvénile, les autorités font la sourde oreille à ce qui a permis ces baisses ; c’est très dommage. Et la France n’est, bien sûr, pas en reste. Aujourd’hui, il n’y a plus de dialogue entre les vapoteurs et les décideurs politiques. Je crains que la vape, telle que nous la connaissons, n’ait plus le même visage dans les mois et années à venir.

Tim Phillips, directeur général d’ECigIntelligence

Les résultats des élections en France, au Royaume-Uni, dans l’Union européenne (UE) et au Mexique, et bien sûr les prochaines élections présidentielles aux États-Unis, font craindre des restrictions supplémentaires.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

Les élections ont été parmi les événements les plus marquants de l’année pour le secteur en raison de leur impact sur le développement futur des politiques. Les résultats des élections en France, au Royaume-Uni, dans l’Union européenne (UE) et au Mexique, et bien sûr les prochaines élections présidentielles aux États-Unis, font craindre que des restrictions supplémentaires soient appliquées au secteur du vapotage. De plus, il semble que les gouvernements vont traiter de plus en plus le vapotage de la même manière que les cigarettes de tabac, en ce qui concerne leur accès au marché, leur taxation et leur usage public.

Le meilleur de 2024 ?

Les données de la National Youth Tobacco Survey sur la consommation de nicotine aux États-Unis montrent que l’utilisation des produits de vapotage chez les jeunes a considérablement diminué l’année dernière, tout en maintenant une baisse du tabagisme chez les jeunes pour une année consécutive. Cela renforce l’argument selon lequel l’usage des cigarettes électroniques chez les jeunes ne devrait pas empêcher la FDA de délivrer des approbations de mise sur le marché pour plus de produits via le processus PMTA.

Le pire de 2024 ?

Le lancement de dispositifs de cigarettes électroniques jetables contenant des écrans LED avec des jeux vidéo, tels que Pac-Man, semble être un pas en arrière pour le secteur. Ces produits seront perçus très négativement par les régulateurs gouvernementaux et ne contribuent en rien à promouvoir l’idée d’une industrie ayant des fabricants responsables en son cœur.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

En partie à cause de l’interdiction imminente des cigarettes électroniques jetables dans de nombreux pays, notamment dans l’UE, nous devrions nous attendre à ce que le secteur continue d’innover et de développer des produits similaires aux jetables en termes de commodité pour les consommateurs, mais avec des batteries amovibles ou rechargeables et/ou pouvant être rechargés en e-liquide. C’est une bonne nouvelle pour la durabilité du secteur et un pas positif pour la perception publique de cette catégorie. Les interdictions d’arômes sont également probables pour le secteur, ce qui pourrait poser plus de problèmes en termes de réaction des consommateurs. Nous nous attendons à un retour des arômes tabac pour attirer les consommateurs adultes et éviter l’accusation selon laquelle ces produits sont conçus pour les jeunes, tout en anticipant d’éventuelles interdictions d’arômes.

Damian Sweeney, président de NNA Ireland et partenaire de European Tobacco Harm Reduction Advocates (ETHRA)

(En prévision de la TPD3) Il est très important, dans l’année à venir, que les défenseurs de la réduction des risques nouent des relations avec les eurodéputés et fassent entendre leur voix.

Quel(s) événement(s) retenez-vous de l’année 2024 ?

ETHRA et nos partenaires d’Anesvap et NNA Ireland ont été invités par le Parlement européen pour un événement organisé par l’eurodéputé Johann Nissinen. L’événement, intitulé “Réduction des risques – vers une Europe sans fumée”, accueillait des défenseurs des consommateurs d’Irlande, de France et d’Espagne ainsi que l’expert en santé publique d’ETHRA, Clive Bates. L’événement était axé sur l’expérience des consommateurs dans l’arrêt du tabac grâce à des produits de nicotine plus sûrs, et sur le rôle significatif que ces alternatives à faible risque peuvent jouer pour atteindre l’objectif du Plan européen de lutte contre le cancer : une Europe sans fumée d’ici à 2040. Cet événement était très important, car c’était la première fois que des consommateurs s’adressaient directement aux eurodéputés au Parlement européen pour partager leurs expériences.

Le meilleur de 2024 ?

Le rapport du sous-comité de l’Union européenne (UE) sur la santé publique pour les maladies non transmissibles a adopté le même langage que le BECA en ce qui concerne les cigarettes électroniques, reconnaissant qu’elles aident les fumeurs à arrêter.

Le pire de 2024 ?

Malheureusement, nous avons vu plusieurs États membres de l’UE aller au-delà de la TPD et introduire diverses interdictions, comme celles sur les arômes, les produits jetables et les sachets de nicotine.

Selon vous, comment évoluera la situation dans les 12 prochains mois ?

L’année prochaine pourrait être décisive pour la réduction des risques liés au tabac avec la COP11, qui se tiendra à Genève en novembre. Lors de la dernière COP, quelques délégués de pays ont exprimé des avis favorables sur les produits de nicotine plus sûrs et la réduction des risques, et les décisions concernant ces produits ont été reportées. Si des décisions sont adoptées à la COP11, qui restreignent ou interdisent davantage ces produits, cela pourrait influencer les propositions de la Commission européenne pour la prochaine version de la directive sur les produits du tabac (TPD). Nous ne connaissons pas encore le calendrier exact pour la TPD3, mais il est probable qu’elle soit prévue pour la fin de l’année prochaine ou début 2026. Il est donc très important, dans l’année à venir, que les défenseurs de la réduction des risques nouent des relations avec les eurodéputés et fassent entendre leur voix, car toutes les propositions pour la TPD3 devront être débattues et votées en commission et en plénière.

Dans le reste de l’actualité communautaire du vapotage

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