Le gouvernement belge encourage les fumeurs à abandonner le tabac quitte à utiliser la cigarette électronique. Dans le même temps il va mettre en place des mesures qui risquent d’entraver son essor. En réaction, des vapoteurs organisent la protestation.
Paradoxe
Parce qu’il l’estime moins dangereuse que le tabac, le gouvernement belge, conseillé par le Conseil Supérieur de Santé (CSS) encourage désormais les fumeurs à adopter la cigarette électronique.
Pour aller dans ce sens, l’Arrêté royal transposant l’article 20 de la directive tabac européenne dans le droit belge et paru la semaine dernière légalise la vente des e-cigarettes nicotinées à compter du 13 mars.
Mais, paradoxalement, d’autres mesures risquent bien de freiner le développement du dispositif, comme par exemple l’interdiction des achats/ventes sur internet dans un pays où les boutiques sont encore peu développées.
La redevance prévue de 4.000 € pour la notification de chaque produit risque quant à elle de faire monter les prix et contracter l’offre, paradoxalement cette redevance est bien plus élevée que celle des produits du tabac (125 € par an).
Nous avions publié dans nos colonnes une analyse détaillée des conséquences pour la France de la directive tabac européenne (TPD) et de la loi de santé. Un document consacré à la Belgique (pdf) similaire analyse les conséquences possibles et attendues de l’application de la TPD et de l’Arrêté royal.
Les vapoteurs belges s’organisent pour protester contre l’Arrêté royal.
Dans une pétition mise en ligne, une vapoteuse, Chantal Genneaux, exhorte la ministre à annuler l’arrêté royal pour que l’accès à ce dispositif de réduction des risques reste aisé, notamment pour les handicapés.
A l’heure où nous publions elle a récolté 1973 signatures validées et 483 en attente.
D’autres vapoteurs ont décidé de leur coté de créer l’Union Belge pour la Vape (UBV), une association dont les statuts sont en cours de finalisation. Elle regroupera des vapoteurs professionnels, à titre individuel, et les consommateurs. La question de possible conflits d’intérêt est balayée par les initiateurs “Nous avons tous le même but, pas nécessairement les mêmes intérêts mais le même but. Nous le défendons ensemble”.
L’association devrait s’engager sur le terrain judiciaire, elle dispose de 60 jours pour déposer un recours devant le Conseil d’Etat, elle envisage une campagne d’appel aux dons pour payer notamment les frais d’avocat.