L’association britannique ASH a publié les résultats de l’utilisation de la cigarette électronique chez les 11-18 ans. La théorie de la passerelle s’effrite.
L’enquête annuelle menée par l’Action on Smoking and Health (ASH) sur le vapotage chez les jeunes de 11 à 18 ans vient d’être publiée. Les résultats 2016 confirment les données des années précédentes. L’utilisation régulière de l’e-cigarette reste très rare chez les adolescents, alors que le tabagisme continue de décroître dans cette population rappelle l’association. Selon elle, ces données vont à l’encontre de la théorie de la passerelle, selon laquelle la cigarette électronique pourrait entraîner les jeunes dans le tabagisme.
Le vaporisateur s’est installé dans le paysage en Grande Bretagne, l’enquête révèle en effet que seulement 5% des adolescents interrogés n’ont jamais entendu parler de cigarette électronique contre 30% en 2013. Ils sont 88% à déclarer ne l’avoir jamais essayée, ce chiffre est stable par rapport à l’année dernière (ils étaient 87%).
Le taux d’expérimentation chez les 11-18 ans a augmenté, passant de 6% en 2014 à 9% en 2016. Néanmoins, parmi les non-fumeurs, si 4% ont expérimenté la vape ils ne sont pas devenus utilisateur occasionnel ni à plus forte raison utilisateur régulier. Seulement 2% des jeunes ont déclaré vapoter plus d’une fois par mois en 2016. La baisse du tabagisme constatée sur cette même période va à l’encontre d’un effet passerelle.
Deux tiers des adolescents estiment en 2016 que vaper est moins dangereux que fumer, toutefois la proportion a diminué depuis 2013, ils étaient alors 74% à percevoir la moindre nocivité du vapotage. En revanche, la proportion de ceux qui estiment que la nocivité des produits est peu ou prou la même est passée de 11 à 23%.
La publicité à la télévision et dans d’autres médias était encore autorisée au moment de la réalisation du sondage. Elle ne semble pas, selon ASH, avoir eu d’impact significatif sur l’utilisation des e-cigarettes par les jeunes. Selon Sarah Williams, directrice des politiques de l’association, la publicité, telle qu’elle est encadrée au Royaume-Uni devrait permettre aux consommateurs adultes de faire des choix éclairés et de protéger les jeunes.