Une jeune femme américaine de 18 ans a souhaité arrêter de fumer grâce à la vape. Serveuse dans un restaurant de campagne, elle est admise 3 semaines plus tard à l’hôpital et manque tout juste de décéder à cause de troubles respiratoires sévères.
Son allergie lui cause une insuffisance respiratoire grave
Il y a quelques jours, une jeune femme de 18 ans a été admise à l’unité de soins intensifs du centre médical de l’Université de Pittsburgh, pour un cas de détresse respiratoire très grave.
La jeune femme ayant débuté la vape 3 semaines auparavant, se plaignait au départ d’une toux, de difficultés à respirer ainsi que de douleurs soudaines dans la poitrine, à chacune de ses inspirations et expirations. Une fois à l’hôpital, ses symptômes ont rapidement empiré jusqu’à forcer les médecins à devoir la brancher à un appareil respiratoire et lui installer un tube dans chaque poumon afin de drainer le liquide qui s’y trouvait.
Suite à divers examens, les médecins de la jeune femme lui diagnostiquent une pneumopathie d’hypersensibilité, qu’ils accusent la vape d’avoir provoqué.
Ses médecins accusent la vape
Suite à cette admission et à l’état de santé dramatique de la jeune femme, ses médecins ont souhaité réaliser une étude [1] de son cas, dont voici les conclusions :
“Avec ce cas, nous mettons en évidence la pneumopathie d’hypersensibilité comme un risque pour la santé mettant la vie en danger des adolescents utilisant la cigarette électronique. Bien que l’on sache peu de choses sur les risques pour la santé liés à la cigarette électronique, en particulier chez les enfants et les adolescents, leur utilisation dans la population pédiatrique augmente rapidement. Cela devrait inciter les pédiatres à discuter des méfaits potentiels de l’utilisation de la cigarette électronique avec leurs patients. La pneumonie d’hypersensibilité, la pneumonie lipidique et la pneumonie éosinophile devraient être incluses dans le diagnostic différentiel des patients qui présentent des symptômes de troubles respiratoires après l’utilisation des e-cigarettes.”
Naturellement, cette étude a été reprise par de nombreux médias dont MSN, CNN ou encore CBS pour ne citer qu’eux, qui se font un réel plaisir de rapporter les propos des médecins de la patiente, qui ne manquent pas d’accuser la vape de tous ses maux.
Ainsi, Casey Sommerfeld, pédiatre de la jeune femme travaillant aujourd’hui au Children’s Healthcare of Atlanta, mais également auteure principale de l’étude, a déclaré :
“Les produits chimiques contenus dans la cigarette électronique causaient des dommages et une inflammation aux poumons de la patiente, ce qui a entraîné une réaction immunitaire (…) Cette réponse immunitaire peut entraîner une inflammation accrue et divers problèmes au niveau des vaisseaux sanguins, ce qui peut entraîner une accumulation de liquide dans les poumons”.
La docteure n’a pas non plus manqué l’occasion de faire savoir que selon elle, la vape “normaliserait le tabagisme”.
Parmi les autres réactions notables, celle d’Ilona Jaspers, professeure aux départements de pédiatrie, microbiologie et immunologie de l’Université de Caroline du Nord.
D’après elle, cette étude de cas souligne “l’importance des effets néfastes potentiels sur la santé associés à l’utilisation de la cigarette électronique”.
“Un non-sens total” pour le docteur Farsalinos
Contacté par nos confrères américains de Vape news, le docteur Konstantinos Farsalinos s’est penché sur l’étude en question. Après s’être étonné du fait qu’il s’agissait de la première fois qu’il voyait une étude de cas reprise dans les médias, il déclare :
“Le diagnostic est un non-sens total. L’affaire concernait une réaction allergique causant une pneumonie. Une pneumopathie d’hypersensibilité aiguë est signalée entre 4 à 6 heures après l’exposition à l’antigène catalyseur. Une pneumopathie d’hypersensibilité subaiguë peut être indiquée dans ce cas, mais semble peu probable, et la pneumopathie d’hypersensibilité chronique l’est encore moins. Dans tous les cas, la raison des problèmes de santé de la jeune femme peut provenir, comme l’indique l’étude de cas elle-même, “d’antigènes provenant d’agents microbiens, tels que le foin, les grains moisis, ou les excréments d’oiseaux”.
Et en effet, l’extrait ci-dessus explique le contexte dans lequel peut survenir une pneumopathie d’hypersensibilité. La dernière phrase relève le fait que dans sa forme aiguë, la maladie peut résulter d’une exposition à divers produits chimiques dont certains peuvent être trouvés dans les cigarettes électroniques.
Rappelons cependant que dans le cas d’une forme aiguë de la maladie, les symptômes se produisent 4 à 6 heures après l’exposition aux antigènes responsables, et non 3 semaines plus tard. Mais également que la forme typique de pneumopathie d’hypersensibilité, pouvant apparaître suite à une exposition à “du foin, des grains moisis ou des excréments d’oiseaux” coïncide très bien avec le milieu rural dans lequel se trouve le restaurant où travaillait la jeune femme.
Des points que les médecins responsables de l’étude n’ont pas jugé bons de creuser semble-t-il. La patiente est aujourd’hui tirée d’affaire.
[1]
, , ,