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1er Sommet de la vape : l’Académie nationale de médecine lève ses derniers doutes

Mis à jour le 8/08/2024 à 14h47
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Dans ce troisième et dernier volet de notre dossier consacré aux intervenants du 1er Sommet de la vape, fr.vapingpost.com zoome sur les positions de l’Académie nationale de médecine (ANM), représentée ce jour-là par Gérard Dubois, professeur de santé publique et président de la commission addictions de l’ANM. Si cette dernière jugeait déjà la cigarette électronique moins nocive que la cigarette traditionnelle avant le Sommet, l’absence d’effet passerelle vers le tabac chez les jeunes démontrée par l’étude de Paris Sans Tabac, l’a renforcée dans ses convictions.

Gerard-Dubois-ANM-Sommet-VapePour resituer rapidement ce qu’est l’ANM, rappelons que cette vénérable institution est issue de l’Académie nationale de médecine fondée en 1731, à partir de l’Académie royale de chirurgie. Elle fut intégrée en 1820 dans l’Académie royale de médecine. L’ANM porte son nom actuel depuis 1947 et compte depuis sa création onze membre nationaux lauréats du prix Nobel.

« La cigarette électronique vaut largement mieux que la cigarette tabac »

Concernant l’e-cigarette, l’ANM reconnait ses vertus depuis plusieurs années, tout en demandant des études supplémentaires. En octobre 2013, elle déclarait publiquement que le vaporisateur personnel était une alternative à la cigarette classique car sans goudron ni particules solides, ce qu’elle a acté dans son rapport publié en mars 2015.

« L’Académie de médecine a voté un rapport qui est très clair. La cigarette électronique vaut largement mieux que la cigarette tabac, qui tue la moitié de ses consommateurs, donc on ne peut pas trouver pire en matière de produit de consommation dite courante. La cigarette électronique ne contient pas de goudron, elle ne brûle pas, donc ne dégage pas de dioxyde de carbone » a réitéré lundi Gérard Dubois, lors du 1er Sommet de la vape.

« Une ringardisation du tabac »

Cependant, l’Académie maintenait de grosses réserves, notamment au sujet de « l’initiation des jeunes à la nicotine », redoutant un éventuel effet passerelle vers le tabac. L’étude publiée par Paris Sans Tabac, présentée à l’occasion du sommet, a levé les derniers doutes de l’ANM concernant le rôle que peut jouer la cigarette électronique dans la réduction des risques. « L’une de nos inquiétudes est l’initiation au tabac des jeunes par la cigarette électronique. Très clairement, les études en France et en Angleterre montrent l’inverse. Une étude menée chez les collégiens parisiens constate plutôt l’effet inverse, on peut analyser ça comme une ringardisation du tabac par la cigarette électronique » indiquait Gérard Dubois.

Quant à promouvoir l’e-cigarette en tant qu’outil de réduction, Gérard Dubois affirme que « C’est un produit intéressant pour les fumeurs qui cherchent des solutions pour arrêter. La cigarette électronique a prouvé qu’elle pouvait mener à arrêter le tabac. Et si on peut donner un conseil, il vaut mieux arrêter complètement la cigarette classique pour bénéficier de gains en terme de santé. »

Publicité limitée au lieu de vente

Pour autant, l’ANM se prononce en faveur de la limitation de la publicité liée à l’e-cigarette. « Elle doit se faire sur le lieu de vente, ça nous parait suffisant » détaille Gérard Dubois. « On est opposé à la publicité sur les grands médias, ce qui se passe en ce moment et qui nous parait inacceptable. » ajoute-t-il en visant particulièrement les publicités des produits commercialisés par Big Tobacco.
Concernant les forums et les reviewers, la réponse de Gérard Dubois est plus nuancée : « Je n’ai pas de réponse claire sur le sujet. Je définis la publicité comme une information biaisée et financée. Par contre, les échanges entre consommateurs ne me paraissent pas poser un problème. »

La vape dans les lieux publics : « un mauvais signal aux fumeurs »

Quant à l’interdiction de vaper dans les lieux publics, l’ANM se prononce clairement pour. « Nous pensons qu’autoriser le vapotage dans les lieux publics donnerait un mauvais signal aux fumeurs car beaucoup de produits de vapotage ressemblent à la cigarette, notamment ceux développés par l’industrie du tabac. Le fumeur, du moins en France, n’attend qu’un signal pour se remettre à fumer dans les endroits où on lui a interdit. On ne voit donc pas pourquoi on reviendrait sur le sujet, même s’il existe l’argument de dire “on envoie les vapoteurs là où il y a les fumeursˮ. » C’est d’ailleurs un des trois points sur lesquels les intervenants du Sommet n’ont pas trouvé de point d’accord.

7 réponses à “1er Sommet de la vape : l’Académie nationale de médecine lève ses derniers doutes”

  1. Titan dit :

    Le troisième paragraphe est encore une preuve (s’il en fallait une) de “langue-de-boisage” très en vogue dans le discours de nos décideurs. La Vape en public peut très bien se gérer en appliquant bêtement la Charte du Vapoteur (même si de très connus professionnels Vape supposés compétents en ignore l’existence) d’une part, et d’autre part, pour éviter les soi-disant confusions des genres, mettre en place dans les cafés, bars, restos etc… une petite affichette sympa genre “Fumer est interdit mais Vapoter est permis”. D’autant qu’un fumeur, dans la vraie vie (pas celle des politiques), se fera allumer grave par les non fumeurs et les vapers si d’aventure il s’autorisait à confondre sa clope avec la E-Cig de son voisin de table.

    • pierre rouzaud dit :

      facile à dire et plus compliqué en réalité ,

      • Bonjour Pierre, vous pensez qu’il serait difficile de faire éteindre sa cigarette à un fumeur le cas échéant ?

        • pierre rouzaud dit :

          c’est toujours source de conflits qu’il vaut mieux éviter ,je pense!

          • Titan dit :

            C’est embêtant, ça, comme réponse Pierre … C’est la porte ouverte à tous les excès qu’on déplore aujourd’hui dans tous les domaines, et dont nous souffrons tous de plus en plus.
            Rappeler à l’ordre quelqu’un qui dépasse la ligne ou qui contrevient à un règlement ou à une loi (justifiée) est un devoir et un acte citoyen. Si, en l’occurrence, et sachant que Vaper n’est pas fumer (Marisol dixit), et si comme stipulé dans mon premier post, des règles (justifiées, j’insiste) sont clairement indiquées à la connaissance de tous, je ne vois pas en quoi les faire respecter serait une source de conflits. On est tous et tous les jours confrontés à des gens de mauvaise foi à des degrés divers, ce n’est pas une raison pour se laisser faire. La volonté d’une “paix sociale” obtenue par des moyens et des raisons discutables tant au niveau individuel que national finit par générer des catastrophes …
            Mais là n’est pas le débat.

  2. gdb dit :

    Que des professionnels de la santé en 2016 justifient l’interdiction de vapoter partout où il est interdit de fumer me sidère !

    C’est le monde à l’envers et leurs arguments sont toujours aussi capilotractés. Un coup c’est un devoir d’exemplarité (Dautzenberg), un coup c’est un mauvais signal qui fait que les fumeurs vont se remettre à fumer où c’est interdit (Dubois), un autre coup c’est par simplicité pour éviter les conflits (Rouzaud),…

    Faudrait un peu arrêter d’infantiliser les français non ?

    Qu’ils disent clairement qu’ils ne veulent pas voir de vapeur ni sentir les arômes et que pour cela ils acceptent de ne pas réfléchir à 2 fois et d’étudier l’impact néfaste de ce genre de mesure :
    – liberticide (cf. le conseil d’état)
    – favorisant l’amalgame avec le tabac (si c’est interdit comme le tabac c’est que c’est aussi dangereux)
    – source d’échecs du sevrage du tabac (un vapoteur doit prendre beaucoup plus régulièrement des bouffées de vapeur pour ne pas être en manque en raison de la dynamique d’absorption de la nicotine différente).

    Non, ils s’en tapent. Ils se lèvent un matin et décident que c’est qu’ils veulent et tant pis si aucune étude ne justifie leur décision. Eux savent, se sont des professionnels… C’est un abus d’autorité !

    Que ce genre de position soit tenue par tout a chacun ne me gène pas plus que cela mais que cela vienne de professionnels de la santé les rend à mes yeux coupables de non assistance à fumeurs en danger (formule de William Lowenstein). Ils faillissent à leur mission et à leur serment. Grave faute professionnelle potentiellement responsable de milliers de morts !

    Heureusement que d’autres ont compris et tiennent un discours basé sur la science plutôt que sur leur volonté utopique d’un monde sans fumée et vapeur… J’invite le lecteur a écouter le discours de vrais scientifiques comme Jacques Le Houezec, Jean François Etter, Gérard Mathern, Philippe Presle et beaucoup d’autres.

    Quelle misère intellectuelle !

    • Titan dit :

      Tout à fait, m’sieur GDB, et Anne Borgne en fait entre autres également partie, tout comme la députée belge Frédérique Ries qui, avec beaucoup de classe et de professionnalisme, parvient tout en douceur à fermer le clapet de roquets politiques corrompus notoires. Parce que ces “chers élus du peuple”, à l’origine de la lourdeur de nos impôts sous toutes ses formes, se servent de tout ce qui est à leur disposition pour parvenir à leurs fins.
      – Le fait que “Fumer soit mauvais” est très majoritairement bien accepté dans l’inconscient collectif, et prouve que ceux qui s’adonnent à ce … vice sont extrêmement critiquables car “ce sont des drogués incapables de volonté”. Il faut donc penser pour ces “sous-individus” et décider à leur place de ce qui est bon pour eux. Même s’il y a 40 ans l’Etat fournissait gratuitement le tabac à ses conscrits, c’est un argument.
      – La Vape, inventée par un plébéien au fond d’un garage, est un phénomène qui touche l’addiction, domaine réservé ordinairement à l’Etat qui habituellement réglemente et gère ce vecteur d’asservissement du peuple. Du coup, comme ce phénomène peu crédible au départ échappe maintenant à son contrôle, il lui faut se réapproprier la chose à coup de désinformation, d’intox et de … règlements drastiques. Diaboliser la Vape aura la faveur des 70% de non fumeurs, de toutes les associations anti-tabac correctement “formatées”, et d’une partie des fumeurs eux-même, trop occupés à aller gagner un maigre salaire pour prendre le temps de s’informer dans le détail. C’est un argument.
      – La Vape permet le sevrage et l’arrêt complet et définitif du tabac, et le tout, DANS LE PLAISIR ! Inadmissible, ça! Dans l’inconscient collectif, IL FAUT SOUFFRIR, sinon l’arrêt n’a aucune valeur! Une mauvaise image qui est un argument.
      – La Vape est jusqu’à 10 fois moins chère que le tabac pour un plaisir similaire … Ah oui mais là non, ça pas pas l’faire, c’est pas bon, c’est une catastrophe, les 80% de taxes tabac vont disparaître et avec eux, l’argent de poche de nos chers élus … L’argent … Le nerf de la guerre. En plus, ces cons de Vapers tomberont moins malade, ne dépenseront plus des fortunes pour se soigner, et cerise sur le gâteau, ils vont vivre plus longtemps et vont puiser 10 ou 15 ans de plus dans des caisses de retraites déjà vides … N’en voilà un argument inavoué qu’il est bien !!!
      Bref. Sous le faux-semblant des “Ordonnances Marisolesques de théâtre à paquet neutre incorporé” qui ne trompent plus personne, la réalité impose la conservation de l’usage du tabac. Sa disparition pure et simple ébranlerait l’ensemble des Etats tant financièrement que politiquement. La manne que représente cette drogue légale leur est absolument indispensable. Les substituts pharmaceutiques onéreux mais inefficaces n’existent que pour leur donner bonne conscience.
      Et il n’y a pas QUE dans les films de SF qu’on puisse observer un pouvoir d’Etat rendre volontairement malade son propre peuple pour lui vendre ensuite et à prix d’or un antidote inefficace.
      La Vape EST l’antidote, et coûte moins cher que le poison. A tous points de vue.